Ce qui est bien avec Workaholics, c'est qu'on sait dès le pilote si on va adhérer au ton et à l'humour de la série. Dès le premier épisode, le décor est planté : Blake, Adam et Ders sont 3 colocs qui passent le plus clair de leur temps à boire et fumer sur le toit de leur maison lorsqu'ils ne sont pas en train de buller au taf. Workaholics, est une série qui ne se prend absolument pas au sérieux, avec un humour super-potache complétement assumé et revendiqué.

Bon par contre, pour apprécier la série, il faut accepter de régresser. Parce qu'ici, que ce soit l'humour, les situations ou les personnages, tout est complètement débile et déjanté. Qu'on se le dise, Workaholics opte pour un ton résolument loufoque. Oscillant entre le délire stoner, les blagues pipi-caca et lorgnant même parfois du côté de "Jackass", la série ne donne pas vraiment dans l'humour subtile ou raffiné. Nan, disons les choses franchement : Workaholics, c'est quand même bien débile comme série.

Et puis en fait, à y regarder de plus près, pas tant que ça. Parce que si on y réfléchit bien, faire de l'humour débile pour faire de l'humour débile, ça pourrait vite saoûler. Mais là, pas du tout. Certainement parce qu'en dépit de ce qu'on pourra appeler un humour "facile", la série est, au final, plutôt intelligemment écrite. Nos trois larons (qui sont également les auteurs de la séries), font certes dans l'humour débile, mais ont le mérite de respecter leur auditoire. Et c'est tout à leur honneur. Parce que s'ils ont opté pour l'option débile, ils ont bien compris que leur auditoire, lui, ne l'est pas forcément (débile). Bah ouai, c'est pas parce qu'on fait dans l'humour potache et régressif qu'on doit pas respecter ses spectateurs, et tomber dans la facilité ou la répétition à outrance. Et pourtant, quand on écrit une série (a fortiori comique), tomber dans cet écueil est un risque permanent. Et bien là, nan.

Déjà, parce que les personnages principaux sont tous très différents, déjantés et surtout attachants. Même s'ils font n'importe quoi, nos trois "héros" sont quand même vachement sympas, ils ont ce petit côté naïf et loser qui fait qu'ils sont pas une bande de gros beauf relous qui essaient de gagner un concours de débilité, comme on peut en voir souvent dans les films/séries US. Du coup, comme nos gars ne sont pas antipathiques, on se prend au jeu et on a envie de connaître la prochaine connerie qu'ils vont inventer ou la prochaine situation complètement improbable dans laquelle ils vont se retrouver.

Autre point fort : les "intrigues", sont suffisamment variées pour qu'on ait pas l'impression de toujours voir le même épisode : entre l'épisode où nos trois mecs essaient d'arriver au boulot avant leur boss pour effacer des messages d'insultes qu'ils ont lâchés la veille sur son répondeur alors qu'ils étaient complétement torchés et celui où ils se retrouvent à infiltrer un lycée pour retrouver les mecs qui ont piqué la statue d'un dragon qui était dans leur jardin (et qu'ils ont eux-mêmes volé dans un parc public...), on nage souvent dans du grand n'importe quoi, ce qui, je pense, fait tout l'intérêt de la série.

Et puis faut dire aussi que tous les personnages secondaires, sans exception, sont excellents (mention spéciale à Alice, la boss hystérique ultra vulgaire et grande gueule).

Bref, Workaholics, c'est génial. Je mettrai toutefois un bémol : la série a pour l'instant eu droit à trois saisons, les deux premières faisant 10 épisodes chacunes. La troisième devait elle aussi, compter 10 épisodes. Mais devant le succès rencontré par la série, Comedy Central a décidé de la rallonger de 10 épisodes, portant le total à 20 épisodes pour cette saison 3. Bonne nouvelle me direz-vous ? Et bien nan, parce que les 10 épiosdes en question sont clairement en dessous des autres en termes de qualité. Et ceux qui suivent la sérié ne s'y sont d'ailleurs pas trompés puisqu'on peut lire un peu partout que cette deuxième partie de saison 3 est vraiment décevante. Preuve, sil en fallait, que c'est pas parce qu'on fait de l'humour débile, qu'il faut prendre ses auditeurs pour des débiles. Sans ces 10 derniers épisodes, j'aurais mis un 9. Là ça sera un 8.

Ah ouai, j'allais oublier : c'est pas pour faire genre le mec pédant ou condescendant, mais c'est même pas la peine de regarder la série si c'est pas en VO...
BenT
8
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Créée

le 14 juil. 2013

Modifiée

le 14 juil. 2013

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BenT

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