Yawara! A Fashionable Judo Girl
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Yawara! A Fashionable Judo Girl

Anime (mangas) NTV (1989)

Je dois dire que je suis tombé sur Yawara complètement par hasard, au détour d'une page web obscure tandis que je cherchais un anime long avec un personnage principal féminin. Oui, chacun a ses lubies : certainement préfèrent les héros musculeux, moi j'ai un fort penchant pour les héroïnes badass. Ce qui m'a tout d'abord frappé dans cette série, c'était son synopsis : on est ici en face d'une série de sports qui rompt à mes yeux certains des clichés qui m'ont longtemps tenu à l'écart des animes de sport.

On peut en citer deux qui font à mes yeux toute la force de Yawara. Premièrement, comme je l'ai dit il s'agit d'un anime de sport et plus précisément sur le judo. Or, tandis que l'écrasante majorité des animes du genre ont opté pour un personnage principal masculin, ce n'est pas le cas ici. Ce simple fait m'a interpellé dès le début : un même thème est-il traité différemment selon que l'histoire est suivie à travers les yeux d'un héros ou d'une héroïne ? Après ces 124 épisodes, la réponse est indubitablement oui.

C'est mon second point. Yawara Inokuma, le personnage principal de la série, peut en effet être considéré comme le portrait inversé de tous les héros de shonen : ici, point de montée en puissance. La messe est dite dès le début si je puis dire puisqu'on se retrouve en face d'un génie du judo qui est considéré comme tel dès le premier épisode. Un autre cliché saute donc : la problématique n'est pas tant d'observer les progrès d'un sportif de haut niveau que d'étudier comment ce génie va être amené à devenir champion du monde alors même qu'elle n'éprouve pas le moindre intérêt pour le judo pour des raisons en réalité assez profondes qui sont révélées au cours de l'histoire. C'est là qu'intervient son fantasque grand-père, Jigoro Inokuma, qui est sans aucun doute un des meilleurs personnages de la série puisque ce dernier n'a pour ainsi dire qu'un but dans la vie : faire de sa petite-fille un monstre sacré du judo reconnu mondialement.

Au niveau de la structure de l'histoire, j'ai beaucoup aimé ce mélange permanent qui existe dans la série entre esprit de shoujo (les triangles amoureux sont légion sans jamais lasser), comédie pure (les relations entre Yawara et Jigoro sont juste hilarantes), et ambiance de compétition (les tournois de judo). Tout cela donne un anime à plusieurs facettes qui est loin de se cantonner au seul registre sportif et fait de l'ensemble une véritable expérience humaine qui est d'autant plus forte que l'on suit la vie de Yawara entre ses 17 et ses 21 ans. Les amateurs de romance trouveront donc leur bonheur, au même titre que ceux qui recherchent des personnages qui évoluent dans le temps et ceux qui adorent le suspense propre aux compétitions sportives. On pourrait presque considérer que Yawara est une synthèse des meilleures choses qui existent dans le shonen et le shoujo. Comme j'apprécie les deux genres pour des raisons différentes, je n'ai donc pas boudé mon plaisir au cours de cet anime exceptionnel tant par sa longueur que par sa qualité.

Je mets donc un 10 chaleureux à cet anime et le recommande à tous ceux qui aiment le judo bien sûr, mais aussi les héroïnes en apparence chétives qui se révèlent être de véritables tueuses sur le tatami. J'ai toujours aimé ce mélange entre apparence chétive et force que l'on retrouve dans les animes avec des personnages principaux féminins, et Yawara ne déroge pas à la règle. Je trouve que cela apporte quelque chose de différent par rapport à leurs homologues masculins. J'aurais pu dire bien d'autres choses dans cette critique, mais au final je pense que cela vous gâcherait le plaisir de la découverte plus qu'autre chose aussi vais-je m'en tenir là.
Aegir
10
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le 18 nov. 2014

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