Le temps qui passe

J'ai bien apprécié cette petite mise en bouche. J'aime beaucoup les oeuvres qui traitent du temps, qui nous montre à quel point le temps, malgré son insignifiance, peut être cruel. Parce que le temps qui passe, c'est du temps que nous ne retrouverons jamais, mais c'est aussi moins de temps qui nous reste à vivre.

Ici c'est un peu différent, on suit une femme perdu au milieu de nulle part, elle tient un café, mais il n'y a jamais de client, en fait il n'y a quasiment personne tout autour d'elle. N'importe qui serait parti, mais comme c'est un robot, elle reste dans son café, pour remplir sa fonction. On suit donc la vie de quelqu'un qui a une perception du temps complètement différente de la notre, c'est-à-dire qu'elle n'a pas à avoir de projets comme tout le monde, ou de but dans la vie, et surtout, la mortalité ne fait pas vraiment parti de sa vie. Et c'est cela que veut nous faire vivre cette oeuvre, observer le temps qui passe, sans avoir aucune pression liée à la vie.

J'ai beaucoup aimé ces longues minutes de silence, où l'on entend le vend souffler, l'eau couler, sans qu'il ne se passe rien. Mais la scène qui me marquera surtout, c'est lorsqu'un soir, elle part admirer le paysage, et qu'elle se retrouve devant une vue sublime. C'est une scène à la fois belle et cruelle, parce que malgré la beauté de la vue et le silence apaisant, on ne peut s'empêcher de se dire que finalement, tout ça est vide de sens, et que sa vie l'est aussi.

En bref, j'ai passé un bon moment devant cette oeuvre, mais j'aurais aimé quelque chose d'encore plus radicale, j'aurais préféré un épisode entier fait de silence, et voir cette femme patienter dans son café, et faire sa petite balade, tout ça dans le silence. En fait, j'ai trouvé que de manière général, les quelques discutions qui nous ait montré manquait de justesse, de vrai, même si ce n'était pas désagréable, ce n'est pas ce que j'ai préféré voir.