« N'écoutez pas toujours les conseils de vos amis » : ceci est mon conseil.
Énième série portée à l'écran par la légendaire plateforme de streaming Netflix, "You" dispose de prime abord, et sans le désavouer, de tous les ingrédients nécessaires pour captiver l'audience contemporaine : "psychopathe" belle gueule, jeu social, mensonges et scène de sexe... Mélangez le tout avec une dose suffisante de médiocrité et vous obtiendrez à peu de choses près le cocktail que l'on vous sert et qui a franchement du mal à passer.
Le propre du mainstream, c'est de servir des clichés sur un plateau d'argent et "You" ne déroge pas à la règle. Le pilote essaie tant bien que mal de mettre l'eau à la bouche : Joe, jeune libraire écumeur de livres intelligent s'entiche de Guinevere, écrivaine en devenir. Pour sublimer les deux profils, on prête aux protagonistes des traits de caractères on ne peut plus évident qui font passer Joe pour un psychopathe fragile dont l'ingéniosité n'a d'égards que pour sa maladresse et Guinevere pour la jeune femme tourmentée par ses émotions et ses décisions.
En toute objectivité : il n'y a aucune cohérence dans la série. Tout est organisé pour nous faire gober la pilule du "plus c'est gros plus ça passe." : La rencontre furtive, le "stalking" médiocre de Joe déguisé en hacking de blackhat, le rapt, la mort... Absolument tous ces événements sont liés d'une parfaite incohérence frisant le ridicule, excusée par la personnalité bancale des protagonistes.
Les personnages secondaires dont l'envergure de la personnalité est hilarante ne viennent pas sauver les meubles. Paco, jeune "Joe" en dévenir, qui s'évade de ses difficultés familiales en se plongeant dans la littérature donne au libraire de multiples occasions de passer pour le chevalier blanc, ce qui pourrait finalement l'excuser de son trouble obsessionnel...
La bande de copines de Beck... sans commentaires. Des allumeuses hyperconnectées à l'ego surdimensionné, de bonne famille, ne vivant leur vie qu'à travers une jalousie permanente les unes envers les autres et dont le trophée reviendra à celle qui réalisera le plus de fantasmes inavoués...
Le jeu d'acteurs est minable, en particulier du côté de Beck qui est insupportable à souhait. L'histoire est prisonnière de son enceinte de futilité. Sans cesse bardée de retournements émotionnels qui perturbent la cohérence d'un thriller qui pouvait si il était bien construit amener un propos constructif. Mais rien. Nothing.
Si il y a bien une chose à retenir en dehors de l'histoire qui relève de l'absurde, c'est qu'il vaut mieux faire attention aux informations que l'on met à disposition sur la toile. Pour la facette du thriller à rebondissements, vous pouvez d'ores et déjà sortir de cette impasse et aller consulter un vieux "Fincher".
Rien d'autre à ajouter.