Les films les plus attendus de 2018 selon takeshi29

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Ce truc est un peu mal fichu, il a tout du premier film dans lequel le réalisateur veut tout dire, trop dire, se perdant donc fatalement en chemin, il est énervant avec sa caméra épileptique.

Et pourtant il m'a attrapé, j'ai fini par courir avec Agnese et Stefano, je les ai aimés sur un parking, une plage, un lit, j'ai aimé leur jeunesse solaire, leur virilité, leur fragilité.

Ceux qui diront que "Cœurs purs" est une énième version de "Roméo et Jukiette" en mode spaghetti n'auront pas foncièrement tort mais rien à faire, j'ai plongé et je n'ai qu'une hâte : revoir l'incandescence de Selene Caramazza et Simone Liberati exploser à nouveau sur une pellicule.

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Naomi Kawase ose le mélo, celui qui se trouve en équilibre sur un fil, avec plans esthétisants (T'en veux du coucher de soleil ? Ben tu vas en avoir), sirop et violons (ou plutôt ici trompettes, celles d'Ibrahim Maalouf).

C'est trop ? Totalement oui, mais une jeune fille prépubère comme moi ne pouvait que fondre, passer son temps à avoir envie de faire des bisous à Ayame Misaki et des câlins à Masatoshi Nagase.

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Après "Bons baisers de Bruges", Martin McDonagh confirme qu'il est bel et bien le fils spirituel des frères Coen. Bien que souffrant d'un creux dans sa dernière partie, une petite amputation d'une vingtaine de minutes n'aurait pas été inutile, "3 Billboards" est un vrai film de metteur en scène (ça fait du bien après le "Suburbicon" de Clooney), balançant du rire à l'émotion sans arrêt, servi par une BO aux petits oignons.

Et un réalisateur qui déclare ainsi sa flamme à l'immense Frances McDormand mérite à jamais mon respect.

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Vous voulez voir un western hongrois, un peu comme si Béla Tarr évoquait la Shoah ? Alors "La Juste route" est pour vous, c'est prétentieux, désincarné, sursignifiant (L'image de fin est un calvaire en la matière) mais p... qu'est-ce que c'est beau !!!!

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Allons allons, on se calme, pas de quoi crier au scandale !!!! Les réactions outrées de certains critiques concernant ce film d'un ancien très bon réalisateur me laissent perplexes. Ok la morale n'est pas jolie jolie mais perso j'ai surtout vu ce "In the Fade" comme un simple truc bien bien loupé où se démène une grande actrice.

On ne va pas se mentir, ça fait un moment qu'on l'a paumé le Fatih Akin, et là il semble autant en perdition que son héroïne, ne sachant pas vraiment quoi dire, et surtout comment le dire.

C'est parfois bien filmé, le mec a encore des réflexes du cinéaste brillant qu'il fut, c'est, parfois assez palpitant, la partie du procès surtout, et ensuite on navigue entre le putassier et le grotesque.

Aussitôt vu aussitôt oublié, et tant mieux...

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S'il y a bien un film français que j'attendais, c'est celui-ci, tant le court de Xavier Legrand, "Avant que de tout perdre", sorti en 2013, était annonciateur d'un avenir radieux pour le garçon. Le projet était sur le papier excitant à souhait, l'envie de retrouver les protagonistes de ce drame social plus que tendu du slip immense.

Alors ? Le résultat est simple : le string, cette fois n'a pas tenu. "Jusqu'à la garde" provoque une tension abyssale, celle qui fait mal aux muscles, celle qui broie la main du voisin, celle qui fait d'une salle de cinéma un cœur géant qui bat à tout rompre.

Les éléments de "Avant que de tout perdre" sont là : le drame social qui frappe fort, très fort, un peu comme si Ken Loach décidait de maltraiter le cerveau de ses spectateurs, le thriller aussi, pour ne pas dire l'épouvante, au sens primaire du terme, à la manière d'un Kubrick dans "Shining", celle qui vous transporte par la force de la mise en scène de l'état de spectateur à celui d'acteur.

Si vous aimez que le cinéma vous secoue, vous fasse voyager dans les recoins les plus reculés de l'inconfort, vous permette de revêtir les traits d'un enfant blond, de ses larmes, de sa bouche déformée par la terreur, de vous glisser dans la peau d'une femme qui ne prendra plus de bain de sitôt, un seul conseil : réservez votre 7 février et choisissez de préférence un fauteuil aux accoudoirs solides...

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/la-grande-table-1ere-partie-vendredi-2-fevrier-2018

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J'avoue avoir ressenti une certaine tristesse à la sortie de cette projection.

Jusque-là, quand le cru du Woody était décevant, je me disais qu'il avait été un peu fainéant, qu'il ferait mieux la prochaine fois, qu'il avait encore quelques bouffées de bonheur à m'offrir.

Mais là, j'ai le sentiment qu'il est juste fatigué, que l'inspiration l'a tout simplement quitté. C'est rude de n'avoir quasiment rien à dire après un Allen, d'être persuadé qu'aucune image ne vous restera dans une semaine.

Ce réalisateur avait 150 idées par film, je n'en ai ici trouvé aucune, pire j'ai eu le sentiment d'être face à une œuvre de chef opérateur et non de metteur en scène. Vittorio Storaro recouvre donc la triste neutralité de la proposition, Kate Winslet, de plus en plus grande, aussi, mais difficile d'empêcher un paquebot de s'échouer.

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Bonne nouvelle : les ritals semblent enfin retrouver une jeunesse et de nouveaux réalisateurs pointent le bout de leur nez. Après Roberto De Paolis et son "Cœurs purs", sorti en tout début d'année, voici un autre metteur en scène transalpin plein de promesses : Dario Albertini.

Le cinéma étant souvent le reflet d'une époque et de l'état d'un pays, nulle surprise à trouver dans ces deux films un ancrage social fort, une filiation évidente avec les frères Dardenne et Ken Loach, la vivacité de la jeunesse en plus, l'envie de se montrer en tant que nouvelle vague, soucieuse d’ausculter le monde dans sa dureté en y injectant une dose de rock'n roll attitude.

Formellement, ce cinéma ne fait pas le malin mais impressionne malgré tout, c'est tenu sans oublier d'être dévergondé et terriblement enthousiasmant.

Autre point commun, après le duo incandescent Selene Caramazza - Simone Liberati, qui saute aux yeux : la révélation d'un acteur, Andrea Lattanzi, saisissant de bout en bout.

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Je comprends ce que tu ressens quand tu tricotes...

Non non je n'ai pas bu, et je peux vous assurer que c'est rare pour un Breton. L'explication de cette phrase " Quoi ? Hein ? Comment ? " pourrait bien se trouver dans ma critique. Ou pas...

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Xavier Giannoli est décidément un réalisateur passionnant, d'une part parce qu'il est l'un des rares à ne pas avoir renoncé à faire se marier cinéma d'auteur et populaire, et d'autre part car ses variations autour du mensonge, de la dissimulation sont assez vertigineuses.

"L'Apparition" est probablement plus difficile d'accès que ne l'étaient "Marguerite" et "À l'origine". Plus sec, aride, contemplatif, lent, il pourra laisser du monde sur le bord du chemin. Mais si on plonge dans la beauté de la souffrance de Galatea Bellugi, littéralement habitée, l'expérience pourra s'avérer envoûtante.

Et quand un metteur en scène sait me faire monter les larmes uniquement par quelques plans, je m'incline.

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/xavier-giannoli-canonissime

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Tout est pachydermique dans le dernier essai de Paul Thomas Anderson : la mise en scène (Le mec a bouffé du Hitchcok matin, midi et soir), le jeu de Daniel Day-Lewis (Là je sens que je vais recevoir des tomates), la musique envahissante, la symbolique servie à la truelle, en particulier celle de la nourriture...

Et pourtant j'ai plongé, fini en larmes, le monstre m'a littéralement avalé, la cruauté de la bourgeoisie m'a dévoré, les allers-retours m'ont donné le vertige, les tissus m'ont caressé, et puis, et puis il y avait Vicky Krieps dont la politesse, la rage, les yeux, le sourire m'ont donné faim, à tel point que moi aussi j'ai fini par réclamer mon poison.

« Embrasse-moi avant que je ne vomisse à nouveau. »

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/la-grande-table-1ere-partie-du-jeudi-08-fevrier-2018

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Grosse grosse déception. Un sujet rude pour un traitement bien lisse, presque scolaire. "La fête est finie" est un mix entre "La Vie rêvée des anges" et "Le Dernier pour la route", mais c'est plus vers la sagesse du second qu'il tend.

Il ne suffit pas de filmer caméra à l'épaule et de faire péter la 3279ème scène de danse de l'année pour faire vibrer le spectateur. Il y a vingt ans, la tête de ce film aurait peut-être dépassé dans le rang, mais là, franchement...

J'ai beau défendre très souvent le cinéma français, ici je n'ai pu m'empêcher de me dire durant toute la séance qu'on était en plein dans ce qui donne du grain à moudre à ceux qui le critiquent. Le naturalisme, le réalisme, c'est bien, mais il n'est pas interdit de mettre un brin de mise en scène au milieu.

A sauver, deux petites bombes, Zita Hanrot et Clémence Boisnard.

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Nul doute, on est bien dans un épisode grand format de Strip-tease, et pas besoin d'attendre les célèbres dicton et musique de fin pour s'en convaincre. Toujours le même rire coupable face à ces êtres flamboyants et souvent borderline, ce même regard un brin trash et complaisant sur la misère humaine qui se transforme en roman surréaliste.

Et puis cette femme, Anne Gruwez (que les plus attentifs se rappelleront avoir déjà croisée dans la série), sorte de mix entre Booba, Yolande Moreau et Benoît Poelvoorde, qui balade sa folie, sa poésie, son empathie, le tout dans sa 2CV qu'elle encourage elle aussi à se confier.

"Ni juge, ni soumise", c'est une rose sur un tas de fumier.

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/la-grande-table-1ere-partie-jeudi-1-fevrier-2018

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Comme tout bon bobo, je suis amoureux de Greta Gerwig depuis toujours, j'ai même à mon actif 17 tentatives d'assassinat sur la personne de Noah Baumbach. Donc légitimement j'attendais ce "Lady Bird" comme un fou, prêt à dégainer une critique dithyrambique de 32 pages, avec des petits cœurs partout.

Finalement, on va tous gagner du temps car voici ma critique : "Sympa comme film. Au revoir."

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Il y a parfois des phénomènes qui m'échappent. Et en voici un sacré : des mois que les séances sont prises d'assaut par les festivaliers du monde entier pour découvrir le film dont tout le monde parle, nominations au Golden Globes et aux Oscars, Timothée Chalamet est paraît-il le nouveau James Dean (Oups, je m'étouffe), les critiques professionnels parlent de chef-d’œuvre digne des grands maîtres italiens, la note ici-même tutoie les sommets.

Perso, ce que j'ai surtout tutoyé, c'est l'incompréhension face à cet unanimisme : il aura fallu un dialogue magnifique entre un père et son fils ainsi qu'une scène finale bouleversante pour que je ne sorte pas le bazooka. Vous voulez la vérité ? J'ai eu la sensation de me retrouver adolescent, face au film de M6 du dimanche soir après Culture Pub, la faute à cette photo, pourtant signé par le très grand Sayombhu Mukdeeprom, moite comme l'état probable du slip d'Armie Hammer dans son short à la Björn Borg.

Ça joue l'intello, ça prône la tolérance mais quelle tiédeur, quelle faculté à surtout faire que rien ne dépasse, à mettre le spectateur dans une position de confort absolu.

Mais bon, la toute dernière partie, les Psychedelic Furs, Esther Garrel et Sufjan Stevens m'ont sorti d'un certain état de torpeur, ce qui m'oblige à ne pas dissimuler une once de plaisir.

https://www.franceinter.fr/emissions/popopop/popopop-28-fevrier-2018

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Hier, après-midi animation a rimé avec déception. A l'annonce du projet "Mary et la fleur de la sorcière", mon petit corps frétillait de toute part : premier film des studios Ponoc, Hiromasa Yonebayashi dont le "Arrietty, le petit monde des chapardeurs" m'avait enchanté, oui oui oui je disais oui.

102 minutes plus tard, non non non j'ai dit non. En gros, c'est du Ghibli, ça on pouvait s'y attendre, mais en version Canada Dry. On passe son temps à identifier les influences, on pourrait même dire pire, et au moins ça passe le temps, car hormis une introduction prometteuse, le reste est plus que laborieux, sans souffle, et surtout, ce qui est un crime lorsqu'on triche ainsi sur son ancien camarade de classe, le spectaculaire étouffe dans l’œuf toute tentative d'apporter le brin de poésie qui a toujours fait le petit plus de Ghibli.

C'est donc mignon, esthétiquement bluffant mais finalement sans consistance.

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Après-midi animation un peu bidon, la suite...

Mais où sont passés la folie, l'imagination, le sens du récit, l'humour so british de Nick Park et des studios Aardman ? Ici, on a vraiment le sentiment que les coquins se sont dit : "Étant donné que les spectateurs sont toujours ébahis par nos prouesses techniques, on ne va quand même pas s'emmerder à pondre un scénario et écrire des dialogues."

Les premières minutes font pourtant naître l'espoir, puis très vite Nick et ses potes font une bonne petite sieste, et nous aussi.

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Guillermo del Toro veut tellement dire, tellement montrer, cocher toutes les cases des genres, toucher toutes les cibles qu'il finit par faire un film "too much" qui reste trop souvent à la surface des choses, duquel je suis certes sorti avec, comme toujours avec lui, quelques très belles scènes dans la tête, le souvenir d'une créature d'une beauté renversante, mais aussi un sentiment d'indigestion, les yeux qui piquaient un peu (Les "teintes Jeunet" je n'y arrive décidément pas), les oreilles qui commençaient à saigner (Si Alexandre Desplat voulait bien prendre quelques vacances...).

J'ai fait un rêve, que "La Forme de l'eau" soit en noir et blanc (c'était d'ailleurs le projet initial), que le conte accepte de perdre un peu de son universalité et de son manichéisme au profit d'une plus grande profondeur. Je sais, je suis un utopiste, mais j'ai rêvé que Guillermo devenait modeste et travaillait l'épure...

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Ce n'est pas désagréable à regarder mais qu'en reste-t-il quelques jours après ? A mon niveau franchement pas grand chose, ou plus exactement la sensation d'avoir encore vu un film dont le sujet est bien plus intéressant que le résultat à l'écran, réalisé par un mec encore plus mégalo que Tommy Wiseau.

Et au moins j'en ai tiré deux envies : voir "The Room" et lire le bouquin qui, lui, semble apporter un véritable point du vue sur cette histoire incroyable.

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Je dois bien l'avouer, j'ai passé les 3/4 de la projection à penser à la pauvre personne qui m'accompagnait et allait devoir subir ma colère à peine la porte de la salle franchie. " P... mais quel foutage de gueule, encore un réalisateur français qui se masturbe sur un truc vide, prétentieux au point de croire que sa coquille vide est une installation d'art contemporain, de celles où l'artiste n'a rien foutu et attend que le spectateur bosse pour lui............."

Et puis là, boum, je me prends la dernière partie en pleine face, d'une beauté renversante, qui oblige à revisiter tout ce qu'on vient de voir. Elle ne permet pas de comprendre, et tant mieux d'ailleurs, elle oblige juste à repenser les heures, les jours qui suivent à ce qu'on a perçu, ou plutôt cru percevoir.

C'est une œuvre renversante au sens premier du terme, tant elle saccage les codes du genre, tant elle annihile le confort que procure finalement le film de zombies.

Après le film d'horreur défouloir, le film d'horreur introspectif, réflexif...

https://www.franceinter.fr/emissions/popopop/popopop-02-mars-2018

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Cette nuit j'ai fait un rêve : ma mère avait la perruque d'Isabelle Huppert, et elle était poursuivie par mon père qui ressemblait très fortement à Richard Berry.

Je reviens (ou pas), je vais faire un tour chez mon psy...

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/isabelle-huppert-tete-daffiche

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/isabelle-huppert-agnes-b-indemodables

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Samuel Benchetrit est un garçon charmant, un écrivain assez doué, mais un cinéaste qui me semble toujours un peu à côté de la plaque.

Les intentions sont bonnes, la mise en scène est soignée, la casting épatant, et pourtant... Pourtant ça ne prend jamais vraiment, et je suis sorti de là avec le sentiment que le Samuel avait bien 7-8 ans de retard.

Film radical avec Vincent Macaigne, la phrase sonne déjà faux en 2018...

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/chienne-de-vie-par-samuel-benchetrit

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A l'image de son pendant masculin Pascal Thomas, j'ai une tendresse particulière pour Sophie Fillières, pour sa légèreté apparente, son humour qui cache une profonde nostalgie, sa fantaisie qui finit presque toujours par s'épuiser et épuiser.

Et cette "Belle et la Belle" ne déroge pas à la règle, c'est un film qui fout la pêche, qui est constamment en équilibre fragile, et qui malgré (ou peut-être grâce à) ses imperfections, se voit avec un immense plaisir.

https://www.franceculture.fr/emissions/par-les-temps-qui-courent/sophie-filieres

https://www.franceinter.fr/emissions/on-aura-tout-vu/on-aura-tout-vu-10-mars-2018

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Les célèbres éditorialistes français n'ont jamais rien compris à la politique américaine (Je rejoindrai ceux qui me répondront "Ni à la politique française"), car ils sont déconnectés de la pensée populaire, celle qui les dérange, celle qui vote avec les couilles plus qu'avec le cerveau.

Alors si vous voulez comprendre de façon limpide pourquoi l'homme à la moumoute Frameto est arrivé au pouvoir, allez plutôt faire un tour chez Claus Drexel, qui a donné la parole aux américains moyens, ceux qui votent par désespoir et ignorance, qui ont dû choisir entre la peste et le choléra.

Dispositif au carré, images splendides, c'est du documentaire qui ne prétend à rien d'autre qu'à laisser une trace d'un instant où l'histoire de la planète aura peut-être basculé. Ça, l'avenir nous le dira.

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/lamerique-en-feu-de-claus-drexel-et-marie-cecile-naves

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Quand Rohmer met dans un shaker "Spring Breakers" et "L'Hôtel de la plage"...

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La Nouvelle vague brésilienne est décidément passionnante à suivre tant elle semble capable de tout, comme d'accoucher d'un OFNI, fruit de l'accouplement improbable entre Kleber Mendonça Filho, James Whale, Pedro Almodovar et John Landis.

D'une grande beauté formelle, ces "Bonnes Manières" mélangent le film social, d'anticipation, la romance, l'horreur à l'ancienne...

Ça déborde certes de partout mais que c'est jouissif...

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Que c'est bon de voir un tel OFNI débouler dans le cinéma français !

Sorti du cinéma underground, je ne vois pas beaucoup de réalisateurs récents, à part peut-être Yann Gonzalez et ses "Rencontres d'après-minuit", qui aient ainsi bousculé les codes du septième art hexagonal.

Il y a clairement chez Bertrand Mandico une volonté de secouer très très fort le cocotier, que ce soit dans le fond ou dans la forme. A la fois respectueux des origines, on pense sans arrêt à l'inventivité d'un Méliès, et désireux de déstructurer le récit et l'esthétique, Guy Maddin et sa folie sont présents à chaque plan, le coquin a le cerveau d'un adolescent qui se cherche, qui refuse le diktat des codes.

Dire qu'on se trouve dans un film est d'ailleurs réducteur, on se balade plus dans une œuvre d'art, esthétiquement bien entendu mais aussi dans sa propension à gratouiller. C'est donc très fun, purement jouissif.

Comme toute œuvre ultra-référencée, "Les Garçons sauvages" a les défauts de ses qualités, l'exercice est extraordinairement ludique mais empêche presque par essence un laisser-aller total.

NB : J'en remets une couche rien que pour agacer encore un peu mon Kenshin chéri, oui oui oui Vimala est encore plus charmante en Live qu'à l'écran.

https://www.franceculture.fr/emissions/par-les-temps-qui-courent/bertrand-mandico

https://www.franceculture.fr/emissions/le-reveil-culturel/bertrand-mandico-jai-voulu-restituer-dans-les-garcons-sauvages-cette-pulsion-adolescente-decrite

https://www.franceinter.fr/emissions/remede-a-la-melancolie/remede-a-la-melancolie-09-septembre-2018

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Pablo Berger est un réalisateur courageux et chanceux. Les producteurs et financiers le suivent dans son désir de réinventer en permanence son cinéma, et Dieu sait si cette fois le risque est grand : il signe ici un anti-"Blancanieves", plein de bruits, de couleurs, de rires.

Le spectateur sera sans nul doute désarçonné de retrouver la toujours sublime Maribel Verdu dans la peau d'une Carmen en mode Madonna surréaliste, faisant passer, avec son fantastique compagnon d'aventure Antonio de la Torre, Uma Thurman et John Travolta pour des baltringues, visitant une maison digne de l'ami de toujours de Berger, je veux parler d'Àlex de la Iglesia, dont l'esprit règne fort fort tout au long de ces 90 minutes.

Si vous avez la chance de pouvoir assister à une avant-première en compagnie de Señor Pablo, foncez, le metteur en scène doué et à la passion pour son métier communicative est doublé d'un homme adorable, ce qui ne gâche rien.

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J'ai passé la séance à voir les ÉNORMES défauts de ce film. En vrac me sont passés par la tête :

Trop sophistiqué, trop de thèmes, trop de survols

Le Maroc pour les nuls

Intérêt inégal des histoires et personnages pas assez creusés

Trop schématique

On sent trop l’explosion venir

Gros problème de récit, le film choral ne tolère pas l'à-peu-près

Et pourtant les deux premières scènes donnent tant d’espoir

"Much Loved" était tellement moins ambitieux mais tellement plus puissant


Et puis est survenue la conclusion, et là je me suis fait marcher dessus comme dans le "Detroit" de Kathryn Bigelow.

Alors j'ai rendu les armes sans oublier les énormes failles de ce "Razzia"

J'ai reconnu que la BO était terrible, le travail technique sur le son est d'ailleurs très impressionnant

J'ai avoué que Nabil Ayouch filmait merveilleusement bien les larmes qui affleurent au coin des yeux, Casablanca si belle quand elle crie son désir de vivre, quand elle suffoque

Je me suis dit qu'une piqûre de rappel, même un peu grossière, n'était jamais inutile : oui Nabil, vous avez tristement raison, toute société dominée par l’intolérance et l’injustice finit par se fracturer et verser dans le chaos

Et j'ai fini, bouleversé, par demander à Maryam Touzani de m'épouser...

https://www.franceculture.fr/emissions/le-reveil-culturel/nabil-ayouch-jai-longtemps-cru-quetre-pluriel-etait-une-peine-mais-avec-le-temps-jai-compris-quavoir

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Oui nous sommes d'accord, Serge Bozon est un bobo, Serge Bozon a toujours avec lui sa petite pancarte « Regarde comme mon film est décalé », Serge Bozon travaille toujours avec Axelle Ropert et ça c'est un handicap de taille.

Mais je m'en fous, car souvent Serge Bozon me fait rire, souvent je trouve Serge Bozon malin et brillant, souvent je trouve que Serge Bozon fait un bien fou à la comédie française.

Serge Bozon tente, expérimente, se plante parfois (comme dans "Tip Top", déjà avec Isabelle Huppert), mais merci Serge Bozon pour vos maladresses et votre voix un brin agaçante mais si singulière

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/isabelle-huppert-tete-daffiche

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/isabelle-huppert-agnes-b-indemodables