Les meilleurs films de 2015 selon Fritz_the_Cat

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Après quatre séances puis deux visions à domicile, Fury Road continue de s'imposer comme le monstre inépuisable qu'il semble bien être. L'art du mouvement à son paroxysme, sommet d'action pure transcendé par une avalanche de visions dantesques, jouissives et poignantes car habitées par une croyance absolue en la force du cinéma. En prime, George Miller y recycle brillamment les idées de mise en scène de ses Happy Feet.

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Derrière un hommage à feu Jess Franco, Peter Strickland bâtit une love story lesbienne où la soumission est au centre des désirs autant que des sentiments. Atypique, excitant et très touchant, peuplé de rares personnages secondaires, d'une lenteur envoûtante, un petit chef-d'oeuvre épidermique qui ne demande qu'à aimer ses spectateurs consentants.

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Plus que jamais, le cinéma de Gaspar Noé suscite applaudissements et insultes, affection et rejet.

Signe des temps, le Conseil d'État a finalement décidé d'interdire cet opus aux moins de 18 ans alors qu'il s'agit du film le plus doux de son metteur en scène, où jamais l'acte sexuel ne s'accompagne de violence. En attendant, Noé continue d'expérimenter, filmant le cul et les battements de coeur avec une même allergie au hors-champ. Attachant ou détestable, c'est selon, mais unique dans le paysage français, voire dans tous les films en 3D récents.

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Captivant, intense et douloureux, un excellent film de guerre dépourvu de fiction, porté par un montage impeccable où se succèdent photographies d'époque, images d'archives et témoignages sans une once de pitié malvenue pour les résistants de ces quatre années douloureuses. Un remarquable travail.

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Voilà quatre ans que Pixar traîne la patte, faute de savoir allier et émotion et humour avec la rigueur dont ils s'étaient pourtant fait les spécialistes. Les voir revenir avec un film au pitch lui-même centré sur les émotions pouvait faire craindre le pire, à tort : il s'agit là d'une des plus euphorisantes remises en questions que l'on ait vu sur un écran !

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Après un Mission : Impossible – Protocole fantôme tenu mais formellement trop strict, Brad Bird commence à réellement profiter de ses acquis dans l'animation au sein d'un film live, la gestion de l'espace et le dynamise de ce Tomorrowland faisant de l'oeil aux meilleurs passages des Indestructibles et de Ratatouille. Plombé par une affiche affreuse, un long-métrage grisant et touchant de bout en bout, malgré un tableau final trop appuyé.

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Une oeuvre académique au meilleur sens du terme, biopic d'un génie orgueilleux mais fragile dont le scénario adopte le strict point de vue, baladant son public entre trois époques qui se nourrissent les unes les autres. Une excellente surprise, superbement interprétée, et où le compositeur Alexandre Desplat signe un de ses plus beaux thèmes. La grande classe.

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Plus ça va, plus David O. Russell affine son approche des personnages, cette fois plongés dans une situation qui les dépasse peu à peu. Tranquille, "Joy" met en avant des idées qu'on pourra toujours trouver ringardes (intégrité, accomplissement, dépassement de soi...) mais le fait avec un talent qui m'a captivé pendant 2h. Un beau cadeau de fin d'année.

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Mal reçu à Cannes, fui par les détracteurs de Dheepan (que je n'ai toujours pas vu), Les Cowboys a de fortes chances d'être accusé de passer à côté de son sujet.

En ce qui me concerne, j'y ai vu une formidable proposition de cinéma, dans ses choix de vocabulaire (de mémoire, pas une seule fois le mot djihad n'y est prononcé), puis dans ses axes narratifs (les longues ellipses ne sont jamais signalées, le changement de cap à mi-métrage est sidérant) et enfin dans ses parti pris visuels (mise en scène ample, soignée, qui ose le drame, l'aventure et le suspense).

C'est vraiment une façon de faire qui me parle, où on fait confiance au public tout en lui offrant 2h de cinéma qui a de la gueule. Tant pis si je me retrouve un peu seul ou si les visions suivantes sont moins fortes, c'est l'une des plus belles surprises que j'ai eu en cette fin d'année.

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Tellurique, déstabilisante, exigeante, une expérience amazonienne sur deux époques dont la portée mystique explose dans un plan final sacrément abrupt. A revoir, et surtout à laisser décanter, pour lui donner une note définitive.

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À raison d'une prise de risque toutes les vingt minutes, Sea Fog a clairement mérité son étiquette "Produit par Bong Joon-ho", l'influence du réalisateur de The Host se faisant sentir de bout en bout. Sans être envahissante toutefois, Sea Fog parvenant à surprendre, dérouter et émouvoir sans répéter les arguments de ses grands frères. Les ruptures de ton y sont certes encore plus casse-gueule, mais le résultat parle pour lui.

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Pêchu, coloré, rempli d'idées fun, d'une violence cartoonesque mais 100% assumée, méchant juste ce qu'il faut et, surtout, d'une générosité rare. Matthew Vaughn, décidément un bienfaiteur de la culture pop...

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L'exact inverse de sa bande-annonce : presque sans musique et d'une sobriété virtuose, ce Spielberg-là ne lâche à aucun moment ses personnages, se paye une intro phénoménale et tisse, l'air de rien, un modèle de thriller diplomatique. Ca fait du bien de retrouver Steven à ce niveau, et la plume des Coen fait merveille.

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On y va avec un sourire en coin, on en ressort conquis par la sensibilité d'une personne qui donne une leçon de choses pour ce qui est de s'assumer. Original, touchant et assez inoubliable, un doc dont le seul vrai défaut est d'être bien trop court.

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Comme d'hab avec Tsui Hark, quelques CGI se plantent et il en fait un peu trop. Mais quel plaisir que ce film d'aventure à l'ancienne shooté dans une 3D ultra ludique. Passées 45mn laborieuses, on se croirait devant un serial à l'ancienne, spectaculaire à souhait, bourré de décors superbes. Et Hark gère le sous-texte du film en une ouverture et une conclusion assez géniales.

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Le portrait d'un président qui aura lutté contre l'illettrisme et pour l'émancipation féminine, souhaitant aussi que le Burkina Faso devienne auto-suffisant en termes alimentaires. Entre discours francs du collier, images d'archives pertinentes et anecdotes géniales, un beau documentaire politique à hauteur d'homme.

Reste à le prendre avec des pincettes, le doc véhiculant une image hyper positive du personnage. Pour la nuance et la remise en question, c'est au public de faire ses recherches, ce qui n'enlève pas au doc son envie de faire connaître l'histoire de Sankara.

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Ex aequo avec La Isla Mínima

Même si la seconde vision fait un peu déchanter (le coup du keylogger est franchement risible...), Hacker reste cet étrange objet pris entre deux feux, les obligations hollywodiennes d'usage subissant un traitement à la Michael Mann encore plus radical que celui opéré sur Miami Vice. Même s'il est peut-être temps pour le cinéaste de revenir à un cinoche plus grand public, c'est une belle expérience, et certaines scènes sont inoubliables...

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Ex aequo avec Hacker

Malgré ses allures de True Detective, ce polar vise bien plus haut qu'une bête déclinaison hispanique. L'interprétation au cordeau, l'ambiance lourde et les décors souvent déserts sont surtout là pour servir un sous-texte passionnant sur le franquisme, sur ses victimes, ses bourreaux et les cicatrices encore douloureuses qu'il a laissé. Très réussi.