Les meilleurs films de 2020 selon Oromis

Annotation :

Quelle magnifique surprise, j’étais intrigué par ce film quand le casting a été annoncé. Mais j’ai là j’ai pris une petite claque.
Le travail de narration est remarquable de la part de Gerwig, car les deux intrigues arrivent à se mélangent avec une belle subtilité et une belle harmonie. Les défis quand elles sont enfants et grandissent et les défis de l’âge adulte se rassemblent. L’histoire racontée se retrouve équilibrée, cohérente et nous subjugue puisque les arcs narratifs des personnages se clôt magistralement. La caméra est toujours au bon endroit, c’est filmé de sorte à rendre le spectateur actif et membre à part entière de la famille March. Le casting est lui aussi stellaire, l’ensemble du casting mériterait un prix pour leur ensemble. Cependant Saoirse Ronan et Florence Pugh étincellent dans leur rôle. Si l’une est rêveuse, espiègle et disons-le rebelle, l’autre est plutôt brut et franche. Et c’est pour cette raison que les scènes où elles sont ensemble à l’écran sont particulièrement riche en émotions car les deux sont le contraire l’une de l’autre. Timothée Chalamet est également très à son aise avec son personnage, toujours dans la justesse, et il exerce un magnétisme sur la caméra qui est assez bluffant à voir. J’ai adoré voir sa relation évoluée avec le personnage de Jo. Elle nous a offert de belles scènes : qui m’ont fait rire et m’ont particulièrement ému. Les personnages de Meg et Beth sont un peu en retrait mais Eliza Scanlen est aussi d’une remarquable justesse dans son personnage. Et puis que dire de la photographie de Yorick Le Saux et la musique d’Alexandre Desplat, tous deux français qui sont juste exquises à souhait et qui finissent de compléter le brillant travail de Gerwig sur l’écriture et la réalisation. Les deux capturent à merveille la jeunesse et l’énergie des sœurs que ce soit sur l’image ou sur la musique. Sans oublier l’énorme travail sur les costumes. On obtient un produit fini quasiment parfait, qui traversera les époques.
Je suis ressorti de ma séance avec un grand sourire et content d’avoir connu ses personnages qui ont fait partie de ma famille et de ma vie pendant un peu plus de deux heures.

Annotation :

Un film en un faux plan-séquence sur la première guerre mondiale, voilà qui était audacieux. SI je pouvais avoir des doutes au début sur l’utilité d’un tel projet, force est de constater que le faux plan-séquence décuple beaucoup de choses : l’attachement aux personnages car la caméra n’est jamais bien loin d’eux, mais aussi le scénario puisque tout s’enchaîne donc on retrouve nos personnages confrontés à diverses situations-dilemmes qu’ils sont obligés d’affronter afin d’aller de l’avant. Par conséquent l’aspect dramatique de leur condition est lui aussi renforcé car on sent que le danger n’est jamais loin, et que même quand on pense être à l’abri il ne faut jamais relâcher son attention. Diverses situations l’ont bien montré dans ce film : le portage de secours au pilote allemand qui se termine de manière tragique, la relative accalmie du personnage de Will lorsqu’il arrive dans une maison française et qu’il discute avec une locale. Donc avec ce plan-séquence, la guerre est vraiment ressorti comme un survival où tout est permis afin d’essayer de rester en vie un maximum de temps. La photographie de Roger Deakins avec encore et toujours la couleur orange (surtout durant la nuit) montre que les personnages ne peuvent pas rester statique et ont besoin d’être constamment en mouvement. Ce que la caméra retranscrit à merveille à travers le faux-plan séquence. Ce qui est intéressant c’est aussi que la caméra est aussi à hauteur d’homme afin de projeter le spectateur en immersion durant cette guerre comme si on était le 3ème soldat qui accompagnait Will et Tom afin de montrer toutes les horreurs dont les hommes sont capables.
Un film qui révolutionne le film de guerre, deux ans après Dunkerque de Christopher Nolan qui a lui aussi apporté une touche inédite au film de guerre en multipliant les POV et en ne montrant pas une seule fois du sang émanant des soldats.

Annotation :

J’avais peur d’être déçu après avoir vu son chef d’œuvre : Your Name, mais force est de constater que son nouveau film s’avère relativement réussi.
Déjà on en prend plein les yeux du début à la fin car visuellement la ville de Tokyo est sublime, les textures et le rendu sont magnifiques de réalisme. Il sait vraiment bien filmer cette ville et trouver des endroits secrets qu’il rend magique. Même si ça fallait s’y attendre, le travail technique est juste impressionnant. L’histoire en elle-même est relativement intéressante, elle nous vient du folklore et des croyances nippones. Cependant il y incorpore des éléments et des thèmes importants du XXIème siècle qui ajoute du réalisme et un peu de fraîcheur au récit : comme le dérèglement climatique, les technologies modernes. Il nous prouve ainsi que c’est un réalisateur unique, qui arrive à raconter une histoire en usant de poésie et de messages touchants mais néanmoins engagés. En tout cas ces thèmes ont encore trouvé une forte résonance en moi. Pour ce qui est des personnages Hodaka et Hina sont réussis et forme un duo très attachant, charismatique et qui se complètent à merveille. Les personnages secondaires sont eux aussi réussis de par leur caractère et leur design même si ils sont un peu caricaturaux. J’ai été très surpris de revoir Mitsuha et Taki de Your Name, je ne m’y attendais pas, ça m’a fait plaisir. En plus les caméos sont amenés de manière subtile. Il a réussi a gardé du mystère sur la relation qui lie ces deux-là et ça aussi j’ai bien aimé. La musique de RADWINPS est remarquable (comme dans Your Name), elle complète les images et décuple les émotions des personnages avec une belle justesse, cela donne encore plus d’épaisseur aux personnages. Et le rendu de tout ça est vraiment bluffant, poignant et très fort.
Certes, il subsiste quelques ressemblances avec son précédent long-métrage, mais le résultat final a répondu à mes attentes.

Annotation :

Un film sur le deuil et la façon dont il doit être traité lorsqu’on sait qu’une personne n’a plus longtemps à vivre. Mais traité à la manière orientale : ici chinoise, cela donne un film assez singulier. Personnellement j’ai découvert une autre culture et un autre POV sur cette question, que j’ai trouvé traité de manière intéressante par la réalisatrice Lulu Wang. La jeune Awkwafina est vraiment intéressante dans son rôle, beaucoup de jeunes peuvent se reconnaître à travers son personnage qui cherche à être libre, autonome et à s’en sortir sans l’aide des autres : en particulier les hommes. De plus on la sent torturé entre ce qu’elle veut faire et ce qu’elle doit faire selon sa famille. Le fait d’avoir le POV d’une chinoise qui a vécu presque toute sa vie aux États-Unis correspond assez bien avec le monde d’aujourd’hui où beaucoup de jeunes peuvent comparer la vision occidentale et la vision orientale d’une chose car leurs parents ont quitté leur pays d’origine afin d’offrir à leur enfant un avenir meilleur. C’est une vision relativement contemporaine.
Et puis la fin qui est pleine d’ironie, est vraiment belle et pleine d’espoir fait plaisir à voir.

Annotation :

06/07.