Les livres les plus souvent relus selon Isabelle Delatouche

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Il y a des livres qu'on relit pour se débarrasser la tête des phrases toutes faites, retrouver une pensée lavée, simple, précise. Edouard Levé me sert à ça, comme les petits livres de Valérie Mréjen aussi, cette manière d'écrire qui n'a l'air de rien, légèrement distanciée, observatrice, la lucidité des grands blessés.

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Of course. Il faut lire, dépasser la première partie, ne pas en sortir si possible, jusqu'à la fin. Finir KO.

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Bon, ben oui, Chevillard, surtout Du Hérisson, et puis L'Auteur et Moi, vraiment fort et grand, et maintenant Le Clavier Azerty, Chevillard quand on a commencé à y goûter il faut tout de suite s'arrêter parce qu'après on ne peut plus décrocher.

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Difficile de comprendre pourquoi ce livre a eu aussi peu de lecteurs à sa parution, tant il est étrange, riche, étonnant, brassant et mêlant les destins de personnages dans un maelström musical incroyablement maîtrisé.

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Déambulations dans Londres, entremêlant dialogues, pensées, réflexions, histoire et intimité. Erudition, élégance, sensibilité. C'est beau, voilà.

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Des notes, faits, impressions, du siège de Sarajevo. La guerre vue de l'intérieur, côté assiégés. Aucun lyrisme, mais chaque texte bref est comme une déflagration entendue au loin, une balle perdue, une plaie intérieure. Et la poésie aussi, est là, reste.

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et le dictionnaire des Idées Reçues, qu'on ne peut s'empêcher d'actualiser à chaque fois que l'on met le nez dedans...

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et tout Jacques Roubaud.

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Les gens parlent souvent de Pierre Michon (« le plus grand écrivain français vivant » a-t-on coutume de dire) comme s'il était déjà un peu mort. Alors qu'il n'y a pas de langue plus vive, énergique, dense que la sienne ! Et toujours une sorte de rire sous cape. Et tant de sensualité aussi.