Les meilleurs films avec Laurent Lafitte selon takeshi29

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Patricia Mazuy est trop grande pour le cinéma français, l'accueil réservé à son dernier film le prouve encore une fois. "Saint-Cyr" était un très grand film incompris et celui-ci le sera aussi.

"Paul Sanchez" semble ancré dans un quotidien bien de chez nous, avec ces bons vieux faits divers qui nous passionnent, mais son récit à base de Dupont de Ligonnès ou de Jean-Claude Romand n'est qu'un prétexte pour nous balader dans un western souvent drôlatique et décalé, mais aussi tendu et beau à couper le souffle dans son cinémascope digne d'accueillir un John Wayne sur sa monture.

Trop décalé si j'en crois les réactions des autres spectateurs (très peu nombreux) qui n'ont pas décroché un rire en 111 minutes, alors que je me régalais de chaque réplique, de chaque plan sur les yeux de la sublime Zita Hanrot.

Quand Nicole Garcia a adapté "L'Adversaire" d'Emmanuel Carrère, elle a choisi la sagesse, selon moi pour le pire, Laurent Cantet s'en est éloigné en signant un glaçant et grandiose "Emploi du temps". Si Luc Moullet et Alain Guiraudie avaient dû s'en emparer, ça aurait probablement donné un truc aussi perché que ce "Paul Sanchez est revenu !".

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Passer des "Fauves", autre film de genre français avec Laurent Lafitte actuellement sur les écrans, à celui-ci est quelque chose de très violent tant on passe du rien au tout.

Sébastien Marnier, auteur en 2016 du prometteur "Irréprochable", a une grande qualité : il vous prend à la gorge, aux tripes dès la 1ère minute pour ne vous lâcher qu'à la 103ème. "L'Heure de la sortie" est un truc suffoquant au sens littéral du terme, par sa structure formelle, scénaristique. Soit il vous jette d'entrée, soit il vous enferme physiquement et vous engage dans un rude combat.

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Formidable surprise, ce "Tout le monde aime Jeanne" a quelque chose de très belge même s'il vient de France et se déroule au Portugal. Cette façon si détachée de parler de choses graves, de préférer rire quand on a envie de pleurer. Vous savez cette forme de politesse qu'on retrouvait par exemple dans le miracle "Une vie démente".

Ici on parle aussi du deuil, d'une forme de dépression, on joue avec la forme en utilisant l'animation, l'humour est souvent décalé, noir, mais il fait du bien. Et puis bien sûr il y a les actrices et acteurs, Blanche Gardin en tête qui n'a pas besoin de faire grand chose pour en exprimer des tonnes. Et Laurent Lafitte exceptionnel dans ce rôle complexe, celui du gars qui sort des vannes comme il sort de l'HP.

Bref c'est un film furieusement tendre, intelligent, qui rend heureux. Parce que c'est chouette de voir vivre des gens qui ont compris que ce monde est cassé mais qu'il nous reste encore deux-trois trucs : la tendresse, les bières, la vaisselle qui ne tombera plus bas, une maman qui cuisine alors qu'elle est passée par la fenêtre depuis un bon moment. Et quand en plus cette maman s'appelle Marhe Keller...

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Il y a pas mal de bons films actuellement en salles, et ce "Pour la France" en fait partie. Car même s'il y a bien quelques trous dans le récit celui-ci est avant tout d'une grande mesure, jamais manichéen ou dans la rancœur. Le recul salutaire que parvient à prendre Rachid Hami est d'autant plus miraculeux que cette histoire tragique est la sienne.

Faire d'une plaie qui ne pourra jamais cicatriser une œuvre si fine plutôt qu'un plaidoyer, pudique et pourtant bouleversante est une sacrée preuve d'intelligence, et depuis que je l'ai vue je repense régulièrement à ces scènes très belles à Taipei, à ces personnages attachants et portés par des actrices et acteurs formidables. En tête Karim Leklou en frère qui vacille et Lobna Azabal en mère qu'on a envie de serrer dans ses bras.

Du sentiment plutôt que du ressentiment...

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Labellisée Cannes 2020, "L'Origine du monde" s’avère être une comédie française de qualité (Oui oui ça existe encore), au burlesque bien déjanté, même parfois un peu en roue libre, au trash réjouissant.

Laurent Lafitte a le grand mérite de tenter beaucoup de choses en terme de mise en scène, sans toutes les réussir, et le quatuor d’acteurs est en grande(s) forme(s), à tous les sens du terme. Gloire à Hélène Vincent !

NB : Existe-t-il actuellement un film français sans Vincent Macaigne ?

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Ce n'est pas avec ce film qu'Honoré va améliorer son image de cinéaste intello/bobo. Proust, entre-soi, tendance à se regarder filmer et à s'écouter, bref tout y est pour passer 2h16 insupportables.

Et pourtant il y a un charme, une liberté, qu'on trouvait dans un certain cinéma des années 70 avec des œuvres qui tenaient autant de l'installation et de la performance que du film, à l'exemple du culte "What a Flash!". C'était déjà de l'art confiné, sauf que lui n'était pas contraint.

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Dupontel va adapter Pierre Lemaitre ? « Oui oui oui » ai-je dit en découvrant cette nouvelle. Et c'est plutôt « Bof bof bof » qui m'est venu en découvrant le résultat à l'écran.

Je peux comprendre l'envie du formidable Albert d'avoir eu envie de conquérir le grand public, de ne plus faire son cinéma d'orfèvre dans son coin. Mais on ne va pas se mentir, il s'est un peu renié le fou furieux sur le coup, et un Dupontel Light, sage, ce n'est plus un Dupontel.

Mais bon on a quand même échappé au pire : même si on sent qu'il n'est pas loin de plonger par instants, il n'a pas été totalement victime du syndrome Jeunet, et rien que pour ne pas avoir subi une image jaune durant deux heures, je lui pardonne tout. Et puis n'oublions pas qu'un Dupontel moyen reste supérieur à 90% de la production française.

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Antony Cordier, cinéaste qui ne m'a jusqu'ici convaincu qu'avec son précédent film, "Gaspard va au mariage", signe là une comédie sociale (pas assez) féroce à l'italienne où aucune classe n'est épargnée, avec malheureusement une chute qui porte bien son nom tant elle met le reste du scénario à terre. En gros c'est un objet sympathique, ce qu'il ne devrait pas être, devant lequel on prend un certain plaisir, en partie grâce aux acteurs tous impeccables, mais qui échoue, par trop de frilosité, à faire d'un mélange entre "Affreux, sales et méchants" et un jeu de massacre Chabrolien ou même nordique une véritable réussite.

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Une petite comédie romantique pas désagréable, sauvée par un humour plutôt bien senti, surtout dans la première partie. Par contre, il ne faut rien attendre côté cinéma, c'est comme souvent dans ce genre, en tout cas chez nous, filmé avec des moufles. Une chose qui saute aux yeux quand on voit ce film, n'est pas acteur qui veut, n'est-ce pas Virginie Efira ?

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Adapter c'est trier, renoncer, synthétiser, et bien trop souvent le résultat est celui-ci : des simplifications, des ellipses, des relations entre personnages ou des situations données pour acquises sans développement préalable, alors forcément compliqué de croire, d'adhérer à ce qu'on voit. Je n'ai pas lu le roman de Sorj Chalandon mais d'après ce qu'on m'en avait dit on y trouvait de la progression, de la tension, de la complexité et de la richesse dans les interactions, ici rien de tout ça. Je n'ai ressenti que très peu de choses, d'autant plus dommage venant d'un David Oelhoffen qui avait fait naitre de sacrées promesses avec "Les Derniers Hommes", sorte d'hommage respectueux et maitrisé à la mythique "317ème Section" de Schoendoerffer.

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Jamais je n'aurais cru dire ça et je suis même peiné de le faire, mais je n'ai pas du tout aimé un film de Pierre Schoeller que je considère pourtant comme un très grand réalisateur.

En effet selon moi "Un peuple et son roi" ne parvient jamais à dépasser, à transcender son statut de film "Dossiers de l'écran", soit un film formidablement documenté, didactique.

Mais d'un point de vue purement cinématographique j'ai trouvé ça confus, lourd, ne trouvant jamais l'équilibre entre petite et grande histoire, et surtout terriblement mal joué, si l'on excepte deux grandes actrices qui elles au moins ne semblent pas en surjeu : Adèle Haenel et Céline Sallette.

Par contre l'homme reste toujours aussi passionnant quand il parle de son cinéma alors quand il fait face à la meilleure intervieweuse de la galaxie, ça donne ce très beau moment : https://www.franceculture.fr/emissions/par-les-temps-qui-courent/pierre-schoeller

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J'ai voulu comprendre le phénomène populaire mais pas de miracle, je suis resté à la porte. Après une première partie que j'ai trouvée très laborieuse, quasiment ennuyeuse, le comble pour une grande fresque de ce genre, la mise en place de la vengeance m'a semblé mieux travaillée. Ça c'est pour le scénario. Pour le reste, la mise en scène use de tous les trucs qui permettent de figurer artificiellement le souffle, et je n'y peux rien mais la côte dont bénéficie Pierre Niney m'échappe de plus en plus. Quant au reste du casting je sauverais les plus jeunes, en particulier Vassili Schneider, car pour les acteurs plus confirmés, que j'aime pour la plupart d'ailleurs beaucoup, ça en fait des caisses. Bref ce n'est tout simplement pas du cinéma pour moi mais je n'en dégoûterai pas les autres, d'autant qu'il est indispensable d'avoir ce type de locomotives pour que les œuvres plus fragiles existent. Et si ça peut amener quelques gamins à lire, c'est très bien.

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Guillaume Nicloux, ce drôle de bonhomme qui passe du cinéma le plus personnel, et souvent clivant, à celui qui lui permet de payer ses impôts, consensuel et qui pourrait être fabriqué par le premier réalisateur venu. Ainsi à peine quelques mois après le déjanté et jouissif "Dans la peau de Blanche Houellebecq" le retrouve-t-on à la barre de ce biopic sans épaisseur, sans réel point de vue. Propre, passe-partout, donc le genre de truc qu'on oublie quasiment instantanément. Allez si je devais trouver une seule raison pour y jeter un œil ? Ce serait Sandrine Kiberlain qui incarne Sarah Bernhardt avec une vraie conviction.