Les meilleurs films de 2018 selon QuentinBombarde

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En faisant revivre le Mexique de son enfance, Cuaron, au travers de tableaux magistraux, aborde le déchirement d'un pays au sein d'une maison, vu par le prisme d'une domestique tentant de sortir de sa condition.

Techniquement époustouflant, Cuaron signe un éblouissement. Comme si chaque plan était un tableau et son cinéma respirait la vie, la lumière est vive autant que la noirceur de sa conclusion. Une merveille et à coup sûr un tour de force qui marquera et assied la place du metteur en scène comme l'une des plus importantes de notre cinéma actuel.

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Des liens d'une famille dysfonctionnelle et hantée par la mort, Hérédité est habillé d'une ambiance lourde et prenante. De par son horreur réaliste et sa mise en scène magistrale, Hérédité s'avère être la meilleure expérience que le genre m'avait offert depuis quelques années.

En truffant sa mise en scène d'une impressionnante maîtrise, Ari Aster signe un cauchemar feutré qui s'habille de noirceur. Avec son élégance folle, Hérédité s'avance vers son impressionnant final avec tension et intelligence. Maîtrisé, implacable et froid, Hérédité marque l'année.

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Si Guadagnino étoffe Suspiria d'un contexte politique et de plusieurs personnages au passé lourd, c'est pour mieux donner sa vision d'une horreur naturaliste qui prend aux tripes. Malgré un dénouement trop opulent, le film peut cependant se targuer de nous happer, comme avait su le faire son aîné, cette fois dans un objet froid habillé d'une mise en scène au cordeau. Une vision forte et jusqu'au boutiste qui peut diviser, mais ne finit pas de marquer de par sa maîtrise formelle superbe.

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Il aura fallu 5 ans à Gilles Lellouche pour arriver au Grand Bain. C'est un reportage sur Arte, parlant d'une équipe de natation synchronisée masculine qui aura tout déclenché. Cherchant alors des acteurs correspondant à ses personnages, tous diront oui, et enfileront sans broncher le maillot nécessaire pour plonger dans ce bassin chloré.

Il y aura , dans cette brochette d'acteurs prestigieuse, cette galerie formidable, juste besoin de l'affiche pour attester que tous sont bel et bien là, au bord de l'eau, à attendre qu'on les regarde. Tous sont merveilleux, ravis d'être là, dans des portraits riches et ancrés dans le réel, chacun empêtré dans un quotidien trop noir, une vie qu'ils n'attendaient pas. Tous auront le désir de plonger pour mieux se retrouver, ensembles.

Outre le casting, Gilles Lellouche impressionne à la mise en scène. Dès la scène d'introduction, on sent que cette comédie est grande. Populaire, elle l'est dans le sens le plus noble du terme, ne le prouvant pas que par son humour et ses acteurs bankables. Le film regarde le monde de façon belle, sensible, et souvent juste. L'émotion est réelle, palpable à chaque instant. Il y avait bien trop longtemps qu'une comédie française ne m'avait pas fait ressentir cette proximité avec cette bande que l'on a envie de quitter sous aucun prétexte.

Peignant l'humain dans ce qu'il a de plus beau, commençant par le grand pour mieux nous conter le petit, Le Grand Bain est un film générationnel, un portrait sensible empli de justesse et d'émotion, qui fait beaucoup plus penser à un film de Claude Sautet qu'à The Full Monty. Le mot est lâché, et l'histoire je ne veux pas qu'elle s'arrête, car j'irais replonger dans Le Grand Bain dès qu'il sera à l'affiche.

Histoire de nager encore un peu avec eux, on est si bien dans ce Grand Bain.

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Si ce deuxième volet ne réitère pas l'exploit d'être aussi incontournable que le premier, il n'en est pas moins une grande suite. Plaisir communicatif, délire et maestria visuel, Bird et Pixar rappellent qui sont les patrons en signant le meilleur film de super-héros depuis bien trop longtemps et l'un des meilleurs films de cette année.

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Wes Anderson revient à l'animation avec un travail impressionnant de beauté visuelle et technique. L'obsession de Wes Anderson pour la symétrie éclate, dans une fable politique attachante mais alourdie par son message. La folie douce du réalisateur demeure cependant plus discrète, derrière une galerie de personnages impressionnante passant cependant plus inaperçue.

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Audiard s'ouvre et signe un film sur la fraternité. Des ténèbres jusqu'à la lumière, de ses utopies jusque dans ses mensonges, elle est belle, forte attachante, car portée par des acteurs magistraux. Malgré quelques longueurs le film est fort et beau, à l'image de ses deux frères, assassins perdus sur leur chevaux.

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Habillé par une somptueuse mise en scène, il n'en fallait pas moins pour un film qui parle de la découverte du corps comme d'une oeuvre d'art. Tout est ainsi saisi dans ce moment suspendu de celle d'un premier amour autour de ces corps qui suintent sous la beauté et la chaleur d'un film, qui malgré ses longueurs, éblouit autant qu'il bouleverse.

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En plus d'être un thriller maîtrisé de bout en bout, Les Veuves est un film sur l'émancipation sombre et implacable. Porté par de superbes personnages féminins, ce film sec brosse le portrait de femmes devant se reconstruire et s'affirmer au milieu d'un monde pourri de bout en bout. Tendu et quelque peu froid, le film est une grande réussite.

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Annihilation est un projet où plane un certain mystère. Quelque part entre le survival et le trip SF philosophique, le film est un objet particulier à la beauté graphique indéniable. Porté par son ambiance et le talent de son metteur en scène, Annihilation laisse un goût étrange, comme inachevé de par sa réflexion. Si ses errances sont superbes, le final laisse pantois, comme s'il ne suggérait pas assez de mystère pour rester complètement en tête. Il n'en reste pas moins un projet abouti et d'une folle créativité.

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Spielberg revient (enfin) à la SF. Tandis que les multiples trailers et visuels de Ready Player One dévoilaient un oasis pour geeks et fans de pop culture, qui s'amuseront à énumérer la liste (sûrement très longue) d'easter egg, d'autres auront remarqué le retour de Mark Rylance, qui avait déjà servi d'alter-ego à Spielby dans le plus inaperçu "BGG".

Dans ce dernier, Spielberg se dévoilait en conteur d'histoires, rêveur et rejeté. Ici, il se transpose en Halliday, un créateur bienfaiteur qui a offert à la population un oasis ,qui leur permet d'échapper à leur triste monde, sauvage et désespéré.

Ce monde sauvage et désespéré, c'est la pop-culture, tous ses films et références techniques, toutes ses créations dont on a oublié le créateur. Ce grand artiste, qui un jour, derrière ce qui est devenu une machine à engranger les billets était un rêve d'enfant, un désir d'adulte incompris et rejeté par un monde qu'il ne comprenait pas.

Si le film dévoile quelques ficelles, il n'en demeure pas moins impressionnant, tourbillonnant et foisonnant d'idées, comme si Spielberg n'avait rien perdu de son appétit à enchanter le spectateur.

Il rappelle cependant, (et le martèle) : Rien n'est mieux que la réalité, qu'à trop s'enfermer dans l'imaginaire, on se détourne des vraies grandes et belles choses, de ces gens, de ces artistes, doux rêveurs incompris, qui du fond de leurs lits, imaginaient des mondes, des galaxies. Ces doux rêveurs, dont font partie notre Spielby, qui revient vengeur, pour retrouver son petit lit d'enfant.

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Del Toro change sa grammaire pour un film plus traditionnel. Une lettre d'amour aux monstres, aux rejetés, visuellement superbe et douce. Les ficelles sont grosses, mais le cinéaste, intact ; prêt enfin à élargir son public pour continuer à l'emmener dans ses histoires fantastiques.

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Un portrait sans concession d'une Amérique perdue et meurtrie, condamnée à la violence comme ultime réponse. Portée par de superbes interprètes dans un film jusqu'au boutiste à l'image de son personnage principal, incarnée par la géniale Frances Mc Dormand, le film s'égare parfois, mais jamais dans la peinture de ses personnages.

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La branche animation de DC renoue avec l'univers d'Alan Moore dans un hommage vibrant et réussi. Un Bruce Wayne touché au plus près, comme mis à nu, par un Jack L’Éventreur extrêmement réussi. Ainsi Selina Kyle trouve un rôle à sa pleine mesure, comme Harvey Dent et James Gordon, et l'on nous propose ici un animé dont le DCEU devrait s'inspirer.

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Après le très décrié et très lourd (mais pas si abominable) Nos Souvenirs, Gus Van Sant revient avec un film d'allure plus légère, nous contant la vie du dessinateur John Callahan, tétraplégique à 21 ans.

En abordant l'alcoolisme et la guérison de ce dessinateur tétraplégique, c'est tout un univers qui s'anime. A l'image de ses dessins, simples et drôles, le film, malgré quelques longueurs, l'emporte par sa douce lumière. Drôle, jamais larmoyant, et interprété par un casting prestigieux, il brosse une galerie de personnages attachante et signe un film définitivement humain et généreux. Un (petit) retour vers la grâce.

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Spider-Man : New Generation est bien ce qu'il pouvait arriver de mieux au célèbre homme araignée. Mainte fois rebooté sans grand succès ces dernières années, il retrouve ici son envergure à travers un véritable grand huit à l'animation grandiose.

Le film transpire l'ADN d'un super héros qui semble s'ouvrir au monde en abordant des univers qui s'entrecroisent. Effaçant le passé pour revenir à l'essentiel, le film est un génial patchwork de styles, d'influences doté d'une véritable fougue. Même si son scénario paraît attendu, le plaisir demeure intact face à cet élan récréatif, redonnant une âme à un héros qui semblait stagner et plus généralement à un genre attendu et redondant. Une jolie promesse parfaitement tenue.

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Revival classique et respectueux, cet Halloween 2018, à défaut d'être original, n'en demeure pas moins efficace. En dépoussiérant proprement le mythe, ce volet revient aux sources, à savoir une famille détruite par une mère marquée à vie. Si en plus de son manque de prise de risque le film comporte quelques facilités, il n'en demeure pas moins fidèle et honnête.

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Autour de deux acteurs prestigieux, Spielberg met son sens du divertissement au service du scandale des Pentagon Papers. Si le film peut d'abord sembler d'un académisme ronflant, Spielberg y ajoute cependant son sens du rebondissement et fait des bureaux du Wahington Post un théâtre d'action passionnant, livrant au passage une jolie réflexion sur la liberté de la presse et la place de la femme.

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Malgré un accueil public et critique lui reprochant sa fadeur, je dois reconnaître que je me suis retrouvé seul à défendre ce deuxième volet de Jurassic World. Bayona réussit à s'emparer de la franchise après un premier volet plutôt fade et parfois ridicule. S'il démarre ici sur les chapeaux de roue, c'est comme pour mieux nous emmener vers ses obsessions. Visuellement superbe, la saga retrouve ses lettres de noblesse, et malgré de bonnes idées trop rapidement abordées, retrouve de sa superbe.

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Même si le récit finit par s'alourdir, il faut reconnaître à The Guilty sa brillante efficacité. Huit clos mené de main de maître par un acteur impliqué, la tension ne désemplit pas au travers de ses yeux fatigués, de ces gouttes de sueurs qui perlent de son front.

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En épousant la personnalité impliquée et droite de son personnage principal, Damien Chazelle signe un biopic académique et empli de longueurs, menant malgré tout vers un final superbe.

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Malgré ses quelques longueurs, l'audace de Paranoïa tient de bout en bout. Soderbergh réussit son pari de proposer un long métrage entièrement filmé à l'iPhone. Ce format serré épouse parfaitement la paranoïa et le sentiment d'enfermement ressenti par l'excellente Claire Foy. Des couleurs aux effets, tout est ici maîtrisé.