Les meilleurs films de 2019 selon Florian Sanfilippo

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Terrassé par la puissance lyrique, l'ampleur spirituelle et la fièvre picturale de Terrence Malick. Un retour aux plus hauts des sommets.

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James Gray irradie d'émotions. Une quête intimiste dans un univers infini. Une prouesse cinématographique à la fois ample et minimaliste. Une pépite de SF dont on ne discerne peut-être pas encore toute l'ampleur, à la manière du cosmos.

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Bong Joon-Ho plus grinçant que jamais, qui s'amuse comme un fou avec cette histoire décadente d'une famille ... pas comme les autres. Génial ! Ah, cette palme d'Or fait curieusement écho à celle de l'année précédente .

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La mélancolie de ce film profondément russe hante tellement ! Une sorte d'âme déchirée entre espoir et effroi habite chacun des personnages et des lieux, tandis que l'histoire se déroule subtilement, magnifiée par une mise en scène et une photographie hallucinantes. C'est austère, âpre mais terriblement humain aussi.

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Noah Baumbach is back ! Avec un sens de la tension et de la noirceur qu'on ne lui connaissait pas, il pose l'histoire amère et pourtant si banale de la dislocation amoureuse. L'enfant, au milieu, reste le témoin agité de ce sabordage inévitable. De noirceur, il n'est pas que question, car cette fièvre lumineuse, cette joie bavarde, cette poésie latente, bien propres à Noah, continuent à irradier chaque plan. Enfin, Adam Driver et Scarlett Johansson, fantastiques, s'offrent peut-être la performance la plus canon de leurs -très brillantes- filmographies. Immenses acteurs, fin réalisateur, grand film !

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Sous un cut décontracté, Jonah Hill ressuscite devant notre regard ébahit toute une jeunesse américaine d'antan. Ses skates, ses teufs, ses expérimentations chaotiques, sa fuite éperdue face à un monde qui ne les entend pas. Dans ce tourbillon de rires, de larmes et de sang, les premières expériences d'un pré-adolescent en quête de lui-même. C'est à la fois intimement doux, finement drôle et profondément sensible. Putain Jonah, tu régales même devant la caméra !

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Intense, organique, original et superbement ordonné. Une petite pépite du cinéma Nordique !

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Déchirant, les mots manquent pour décrire cette immersion dans l'immense barbarie.

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Plus qu'un bon film à oscars, Green Book est l'alliage remarquable d'une comédie de mœurs américaine et d'un ample drame sur la cause afro-américaine, dans l'Amérique rétrograde d'hier - ceci dit, le film pourrait être aisément transposable de nos jours. Viggo Mortensen et Mahershala Ali incarnent à merveille deux caricatures antinomiques mais que le sens des valeurs humaines va, contre toute attente (ou presque) rapprocher. Une oeuvre mure et engagée, qui défend superbement son classicisme ambiant.

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Saisissant jeu de manipulations, de puteries à costumes sous une magnifique photographie ocrée.

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Quentin Dupieux réalise un film intimiste et très ambiancé, avec quelque chose de profondément mélancolique dedans. Le concept reste totalement barré, mais le solennel triste et sans-âge prend le dessus, et ça marche terriblement bien. "Dupieux, une came sûre d'un cinéma qu'il est bien qu'il existe."

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Le regard porté sur les dernières heures de Van Gogh est fascinant, sans concession et si humble et lumineux pourtant. Julian Schnabel déploie une mise en scène qui s’apparente à un rêve, où un William Dafoe complètement hanté incarne littéralement le génie incompris du peintre, ses aspirations, ses peurs et ses folies. Quelques très belles réflexions sur la condition d'artiste sont ici évoquées. Les acteurs secondaires sont tous excellents (et quel casting !).

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Un peu dans la veine d'un "Sherazade", Piranhas dresse de manière fort convaincante le portrait de jeunes ados qui se retrouvent plongés dans un monde adulte dont le degré de violence les dépasse totalement ... ou presque. Leur soif de succès et d'argent est finalement une soif de vie, un appel à la réalisation de soi dans le chaos urbain d'une Naples corrompue, dans le quotidien décousu d'une vie qui ronge. Leurs échos de rage, de joie et de tristesse, leur aliénation, résonnent finalement en chacun d'entre nous.

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Une satire très fun et hallucinée d'une terrifiante société qui pourrait être (ou devenir) la notre. Boots Riley lie l'éthique au fantastique, avec des discours sociaux très bien placés. Malgré quelques micro-longueur à la seconde partie du film, la sombre comédie continue à faxer son délire affirmé.

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Une plongée dans l'Amérique profonde et méconnue, puissamment puritaine et finalement totalement aliénées par une bancale - mais parfois attachante - "way of life". Passionnant !

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La mise en scène est intense, le propos dramatique, l'ambiance crépusculaire. Dans cette chine industrielle où errent les visages tracassés, l'existence est dominée par la pulsion de vie, survie. Au loin, derrière le chaos des événements, l'espoir, un barrissement. Hu Bo livre une oeuvre testamentaire, cathartique, fatale. L'oeuvre est si longue et intimiste qu'elle m'a parfois un peu perdu dans son fleuve narratif. Même si je n'ai pas pénétré l'ambiance avec la force désirée, je ne peux qu'admirer - un peu en extérieur hélas - la beauté de l'oeuvre. C'est peut-être le genre de film qui est si personnel et sincère qu'il ne peut qu'échapper un peu au regard des spectateurs.

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Une romance âpre et magnifiquement filmée, où les préoccupations sociales de Jia Zhangke s'entre-mêlent aux remous de l'âme humaine. Une fois de plus, c'est très pertinent, bien que plus hermétique qu'un "Touch of Sin" et plus secret qu' "Au Delà des Montagnes". Malgré son apparent dépouillement, Zhangke continue à prendre le pouls d'une Chine moderne déchirée de contradictions.

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Le film a ses défauts (un certain classicisme dans le déroulé de l'action, un "Varg" pas très bien incarné, alors que Euronymous, personnage central du film, est vraiment excellent), mais il est salutaire car il met en lumière un gros pan de la musique underground : l'ascension du black metal (norvégien), et toutes les vicissitudes satanistes, les remous fascistes et nihilistes qu'il a transmis a toute une génération sans repère. Le film ne tombe pourtant pas dans la critique radicale d'un genre devenu rapidement riche et passionnant. Au contraire, Lords of chaos rend également hommage aux qualités intrinsèques de cette musique, puissante et envoûtante. Le film se contente de poser les faits, sans pathos ou copinage, sans condamnation grossière de Mayhem, Varg et sa bande de frappadingues. Jonas Akerlund nous fait très bien comprendre à quel point black metal, pensée politique et malaise social étaient liés entre eux aux débuts du genre. Au final, nous devenons les seuls juges du temps écoulé, du sang versé, des décibels déployés. C'est ce qui fait de ce film presque banal un film finalement passionnant.

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Cette grande fresque crépusculaire est aussi décousue qu'elle est émouvante. Dans ce testament d'un monde passé, Scorsese rend hommage à son cinéma, à ce monde qu'il a forgé, et offre à ses acteurs un véritable moment de sincérité. Le temps ronge tout, absolument tout, et même si the Irishman n'est clairement pas le film le plus maîtrisé de Scorsese, ni le plus dynamique, fourni, barré ou inventif, sa sincérité, son rapport au temps (et à la mort) touchent grandement. Au fur et à mesure que se clôt ce long chapitre, on ne peut s'empêcher de se sentir troublé.

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Après le magnifique mais plombant "A Ghost Story", David Lowery, pépite montante du ciné US, quitte les senteurs Malickiennes pour l'asphalte et les braquages de banques à l'ancienne, façon George Roy Hill et Arthur Penn. Jouant des clichés des films de gangster de l'âge d'or d'Hollywood, "The Old Man & the Gun" offre à Robert Redford une mise en abyme particulièrement émouvante et ingénieuse sur sa carrière d'acteur - et sa stature de gentleman d'Hollywood. Casey Affleck tempère tout en douceur le charisme de l'octogénaire, dans ce chassé-croisé policier nettement plus tendre que hargneux.

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Un joli film turc qui passionne car il traite d'un sujet assez obscur, celui de la langue sifflée. Le portrait de femme passionnée et révoltée qu'est Sibel est touchant, même s'il n'échappe pas à un certain classicisme narratif, et à une mise en scène parfois un brin cheap.

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Ce nouveau Carlos Reygadas tombe dans les revers sur lesquels il jouait jadis brillamment : une sorte de léthargie narcissique et métaphysique où l'intellectualisme prend le pas sur ce sens toujours fantastique de la mise en scène, de la texture des ambiances. Nuestro Tiempo se perd dans ce sentimentalisme nombriliste et tortueux, même si dans cette bouillie de longueur, les fulgurances sont bien intactes.