Les meilleurs films de 2023 selon Mr. SomarG

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Un bel ouvrage que ce documentaire qui, brillamment, parvient à traiter plusieurs sujets. Car en se centrant sur la figure extraordinaire de Nan Goldin, le film utilise ces sujets - que sont la lutte pour la justice (sociale et médicale) et pour la vérité (familiale) - dans le but d'interroger la vocation même de l'art. Et de donner une forme de réponse : le beau se trouve dans les combats qu'on mène au quotidien.

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Un film qui a ses faiblesses (notamment dans la pure ligne dramatique de ses personnages principaux, dans certains dialogues...) mais qui célèbre le cinéma comme peu l'ont réussi avant lui. Un hommage émouvant

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Une chronique familiale dans laquelle la lutte apparaît comme le seul moyen de réconciliation, bien qu'elle soit ici perdue d'avance.

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Un film hybride où la trivialité la plus monstrueuse côtoie une forme sombre de spiritualité. Cette histoire de rédemption impossible comporte son lot de petites ficelles mais demeure, au détour de scènes très fortes en émotion et généreuses en brutalité, étonnamment maîtrisée, et ce notamment d'un point de vue visuel et politique. Suffisamment pour nous étourdir et nous faire causer une fois le film terminé.

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Un film qui brille par la cohérence de sa mise en scène et de son propos idéologique.
C'est radical, très radical. Ces plans larges, où le peu de choses mouvantes, le peu d'éléments à suivre représentent 1/32e de l'image peuvent ennuyer. Mais on ne peut enlever à Schaublin son courage et sa précision. Qualités nécessaires pour parvenir à sortir aujourd'hui un film sur l'aliénation par le travail, la segmentation du temps et la naissance du capitalisme européen.

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Entre le classique et le baroque et avec un panache certain, le grand vétéran Bellocchio raconte la schizophrénie de la croyance catholique et la naissance de la nation italienne.

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Un opus qui respire le scénariste de structure. Les time locks sont légions, les rebondissements improbables, les poursuites à rallonge, les retournements et les surprises au sein d'une scène n'arrêtent pas... Tout pourrait concourir à une surenchère lourdingue, et pourtant ça marche, grâce à la qualité du script et de la mise en scène - où McQuarrie se permet même d'expérimenter ! Et puis grâce à l'investissement de Tom Cruise, qui se donne encore à 200%. Physiquement ça se sent et ça renforce notre implication émotionnelle. De même les personnages sont toujours soignés, c'est ce qui permet d'ailleurs de faire autant durer cette saga. Seul vrai bémol : la mort de l'un d'eux, éternellement sous-exploitée, qui, plus qu'une frustration de spectateur, restera un échec scénaristique.

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Vu en présence du réal, véritable archiviste de sa ville Recife, artisan du souvenir, et poète des rues, des murs et des âmes perdues. A travers sa célébration de la dimension collective et organique du cinéma, Mendonça Filho est un personnage précieux pour le septième art et sa diffusion internationale aujourd'hui.

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Un dispositif passionnant, et même bouleversant, tant qu'il questionne les limites de toute entreprise filmique, documentaire comme fictionnelle (et ptet documentaire encore plus que fictionnelle) et qu'il reste à hauteur de ces femmes, de ces filles, touchant à leur intimité comme aucun film à ma connaissance n'est parvenu à le faire sur un sujet aussi délicat.
Néanmoins, lorsque les langues se délient et que la mystérieuse "disparition" s'éclaircit, le sujet du film dévie et le ton qu'il emploie se fait beaucoup trop complaisant...

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Quelle simplicité et en même temps quelle force émanent de plusieurs scènes de ce film ! Finalement, est-ce qu'on ne reconnaîtrait pas un grand cinéaste à sa capacité à pondre des scènes où on ne sait s'il faut rire ou pleurer, ou les deux à la fois ?

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Un film doux dans lequel un espace hétérotopique permet le rapprochement d'individualités marginalisées. C'est drôle et parfois touchant et ça ferait plaisir à ce cher Michel F.

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Franchement c'est du haut niveau. Mais comme on dit dans le foot, la réussite au plus haut niveau ça se joue sur des détails. Et ici ça ne loupe pas : ce sont des détails qui, à mon humble avis, font de la Palme 2023 un bon film... insuffisamment grand.

Anatomie est un métrage dense par son écriture en millefeuille et par les thématiques qu'il aborde. Il n'en demeure pas moins que c'est un film qui se mord la queue. A trop vouloir montrer, faire entendre, et dire (les 3 de manière distincte mais, parfois aussi, en même temps) on perd non seulement l'ambiguïté installée au début mais aussi l'émotion et l'identification. Anatomie est un film "mental", ce qui plaît à Triet selon ses propres dires. Mais un film mental dont le scénario met les émotions des personnages à distance. Triet abandonne la possible ambivalence de l'héroïne tout simplement parce qu'en choisissant de voiler son intériorité émotionnelle - autrement dit ses pulsions - elle se limite à la (supposée) dimension cérébrale du personnage. La question devient "qu'est-ce qui se passe dans sa tête ?" et non plus "qu'est-ce qui s'est passé ?" et surtout "pourquoi cela s'est passé ?", raison d'être de tous les polars et autres films de procès. Sauf que son film n'est pas un polar bien qu'il en use les codes dans sa première partie. Il s'agit d'un film psychologique qui semble se rêver en étude de moeurs, portant la volonté d'un regard nouveau sur un phénomène social donné, à savoir le couple. Mais comment faire quand le couple n'est plus ? Il faut convoquer le souvenir, et donc le cérébral.
La cérébralité du scénario surgit à travers divers niveaux d'images et de représentations sonores, venant tordre notre perception antérieure. Et cela fonctionne bien. J'entendais Triet dans son vidéoclub citer Les Choses de la Vie et son côté "mental". C'est vrai que le film de Sautet est admirable de ce point de vue mais il est aussi bouleversant, notamment parce qu'il convoque le souvenir non comme fait mais comme sensation, comme émotion injustement perdue. Ici le couple n'existe même pas a priori, si ce n'est à travers la "vengeance sonore" du mari qui fait éclater sa frustration par une manifestation enfantine et viriliste.
Comment croire à un chagrin d'amour quand on n'a pas vu l'amour exister avant ? Comment s'identifier aux pleurs du deuil quand on n'a pas connu la personne décédée ? Je ne peux me résigner à ce que Triet ne se soit pas posé ces questions. (la suite en critique ;))

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Il y a comme deux films dans Hunt. D'un côté le film d'action nerveux et violent, à la fois excessif et jubilatoire. De l'autre, le film d'espionnage tortueux, ambitieux, au fort écho politique, à la fois élégant, immersif et opaque... Mais dans les deux cas, il est TROP SCENARISE. Les rebondissements aussi surprenants soient-ils, sont parfois capillotractés... et surtout trop nombreux. En témoigne la fameuse explosion à la fin qui survient déjà juste après deux gros rebondissements.
Restent ce propos intéressant sur ces deux Corées qui, bien qu'opposées, ont produit le même effet - l'écrasement de leur peuple -, et puis ce petit doigt d'honneur aux ricains (ça, ça fait plaisir !)

Sortie en France en DVD et cie en Juin 2023.

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Un beau documentaire qui fait partie de ces films dans lesquels on aimerait rester au-delà de la projection, pour aller à la rencontre de ces personnes, au-delà de l'écran. C'est probablement ce que le cinéma peut produire de plus fort, et, dans le cas du documentaire, d'absolument fondamental socialement.

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Ce qui est terrible avec Nolan c'est qu'on sort de ses derniers films en ayant peu de choses à dire dessus. On sait qu'on a apprécié des trucs, détesté d'autres... mais on sait pas exactement pourquoi. Bon en fait c'est surtout vrai pour Oppenheimer car Tenet au moins c'était simple c'était de la merde.
Ici, la densité du récit couplée à une forme de brume entourant le protagoniste empêchent l'empathie, pourtant nécessaire dans un film dont l'objet même est la personnalité d'un homme. A trop vouloir le rendre ambivalent, mystérieux, bref scientifiquement énigmatique, Nolan en perd la substance et n'exploite pas suffisamment le conflit qui faisait pourtant l'intérêt de son ouvrage et de son personnage : celui d'un homme tellement impliqué dans sa science qu'il en sacrifie son entourage (et des millions de gens).

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Alors ouai je vois le geste mais on est encore dans un faux-film-dossier engoncé dans un dispositif, a fortiori démonstratif. Ce dispositif rigoureux et militant (un homme autodestructeur piégé par une police et des témoins racistes et amnésiques) est particulièrement bien huilé mais manque d'un peu de dramatisation, et surtout de spontanéité, de vie...

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Le plus politique et le plus touchant des films de Dupieux est aussi l'un des plus humbles (malgré son dispositif métacritique).

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C'aurait pu être le plus beau film français de l'année mais Thomas Cailley ne semble pas savoir quelle histoire il préfère raconter. Dommage, de splendides scènes m'ont ému par leur simple puissance évocatrice et c'est suffisamment rare pour être souligné.

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Un étrange objet hybride, plus complexe qu'il n'y paraît.
Barbie est un événement culturel, un film dont l'écrasante et très réussie promotion questionne les limites mêmes de sa posture idéologique.
Comment être sincère dans sa critique d'un patriarcat reposant sur une superstructure capitaliste quand on en adopte les codes ? La question est ouverte car c'est le problème intrinsèque du cinéma "de studio" ! Utiliser un capital mis à notre disposition pour infiltrer un espace d'expression et distiller une pensée est bel et bien un moyen militant. Est-ce le cas de Barbie, avec ses paradoxes et ses messages somme toute plutôt convenus (bien que par moments subtilement agencés) ? C'est toute la question.

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Le manque d'ampleur dans la caractérisation de la protagoniste et l'absence de prise de risques dans la dramaturgie empêchent ce bon polar, par ailleurs habilement orchestré, de devenir une référence de cette décennie. Une décennie déjà bien entamée et marquée, comme le film le suggère, par un chamboulement des fondements et valeurs de la société occidentale.

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Une chronique familiale bien fichue, historiquement précieuse, mais qui reste une chronique familiale. Le titre laissait pourtant présager un peu plus...

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Je me demande toujours comment un mec dont ça n'est pas la culture parvient à se saisir d'un sujet aussi personnel que la superstition.
Mais ce que fait Cogitore et qui vaut à mon sens le détour c'est l'humanisation ultime de personnes définies habituellement non par leur être mais par un phénomène sociologique, historique et foncièrement essentialisant. Ici, les mineurs isolés de Barbès. Qui ne sont rien d'autres que des gamins abandonnés. Seuls et abandonnés.

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Un bon film social, rigoureux et pertinent dans la critique, mais qui manque un peu de viscères, de hargne, de spontanéité du moins

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Début ignoble et final raté... Il existe cependant entre ces deux extrémités de bons voire de très bons moments de cinéma. Dont, le meilleur, un condensé de la cruauté et la crudité de ce rite de passage qu'est l'adolescence. Le vrai (faux) sujet de ce film.