SensCritique
Cover Les meilleurs films de 2025
Liste de

16 films

créée il y a 9 mois · modifiée il y a 6 jours
Une bataille après l'autre
7.6
1.

Une bataille après l'autre (2025)

One Battle After Another

2 h 42 min. Sortie : 24 septembre 2025 (France). Comédie, Drame, Thriller

Film de Paul Thomas Anderson

Annotation :

Une bataille après l'autre, une histoire de cycle donc ? Peut être, avec ce rapport révérencieux au cinéma du passé mais toujours tourné vers l'avenir, ou cette scène finale où l'on doit descendre et remonter des montagnes encore et encore, avec cette idée qu'au creux, nous sommes à l'abri mais on perd de vue son objectif, tandis qu'au sommet on peut voir au loin mais au prix de l'exposition de ceux qui nous poursuivent. Un cycle incarné par la marche du temps dans lequel il faudrait savoir se placer (on cherche la réponse à "What time is it?" pendant tout le film, pour se rendre compte que ce n'est qu'une illusion à laquelle nous devons nous soumettre afin d'y trouver sa place) pour comprendre sa position et agir en fonction. Autant un rapport au cinéma pour PTA qu'une boussole pour mener la révolution nécessaire à l'époque.
Pour une analyse plus profonde il faudrait que je le revois, comme d'hab chez PTA un visionnage est largement insuffisant pour saisir tout ce qui se cache derrière ces personnages et situations hauts en couleurs. Des personnages jamais fonction, toujours à plusieurs dimensions.
Comme d'hab aussi chez le réal, des acteurs au top (Sean Penn bondieu qui l'eût cru ?? en vieux mec encore adolescent, archétype du fasciste débile masculiniste de 2025 (faut le voir réagir comme un gamin quand on lui dit qu'il va intégrer le Christmas' Adventurers Club, magique) et dont la haine destructrice provient surtout d'une frustration crasse), des scènes de tension extra-ordinaire (ici bien plus portées sur l'action que sur les interactions entre personnages mais c'est fichtrement efficace, avec ce long segment central avec un Leo en roue libre), la superbe musique de Johnny Greenwood pour donner au tout toujours plus de personnalité, et une plongée dans un monde inconnu (ici le monde de la révolution underground) avec exploration de ses codes, leur absurdité parfois, leur utilité, aussi. Avec au centre une relation pleine d'amour sans oeillère sur la souffrance que cet amour nécessairement imparfait implique.

Sirāt
7.2
2.

Sirāt (2025)

1 h 55 min. Sortie : 10 septembre 2025 (France). Drame

Film de Oliver Laxe

Mayeul TheLink a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Voir critique

The Brutalist
7
3.

The Brutalist (2024)

3 h 35 min. Sortie : 12 février 2025 (France). Drame, Romance

Film de Brady Corbet

Annotation :

Ce film a une qualité que j'estime particulièrement, celle de donner l'impression de détenir un secret piquant la curiosité du spectateur et le poussant à s'immerger dans l'expérience pour découvrir ce qu'il a à nous offrir. À ce titre, on pense aux grands films de PTA même si The Brutalist n'en a pas le génie (et que Guy Pearce n'est pas Daniel Day-Lewis...). Des secrets qui se révèlent au fur et à mesure pour nous demander de réinterpréter ce que l'on a vu précédemment, une construction lente mais qui aboutit à un bloc massif.
Une histoire de désir de verticalité quand on nous renvoie constamment à l'horizontalité du monde (la statue de la liberté introductrice, la colline à gravir pour y construire son sommet qu'on cherche à raccourcir, la femme qui s'élève jusqu'à ce qu'on la bouscule pour la mettre à terre...), en bref un moyen de s'échapper par le haut quand le confinement (Laszlo est constamment enveloppé par les décors ou par les autres personnages) devient trop intense.

28 ans plus tard
6.2
4.

28 ans plus tard (2025)

28 Years Later

1 h 55 min. Sortie : 18 juin 2025 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Danny Boyle

Annotation :

On reprend le rite initiatique du premier film, mais en 20 ans le principal obstacle à la réalisation des jeunes hommes (cible prioritaire des films) est passé d'un consumérisme lénifiant à une culture masculiniste demandant à cette population de répondre à un standard destructeur (la figure du père, beauf patriarcal sympathique, qui poursuit symboliquement le héros par ces zombies... alpha, on fait difficilement plus explicite). Le film utilise d'ailleurs efficacement cette idée de continuité symbolique pour lui donner une structure émotionnelle solide (la mère se transforme en nouveau né une fois que l'on a accepté sa mort, le père introductif qui contamine tout le film donc, jusqu'à ce final avec cette figure androgyne qui rejette le plus haut père de tous), donnant à toute la séquence de Ralph Fiennes une puissance mythologique et imagée qui fait mouche. Pas fan du montage et de la photo mais ça c'est à moi de le régler avec moi-même.

Mickey 17
6.4
5.

Mickey 17 (2025)

2 h 17 min. Sortie : 5 mars 2025 (France). Science-fiction, Action, Comédie

Film de Bong Joon-Ho

Annotation :

Il semble y avoir un malentendu autour de ce film : on en attend de la SF high concept propres à flatter les intellects égotiques, mais en fait il s'agit plutôt... d'un pur film de Bong Joon-ho, soit un mélange des genres jouissif faisant la part belle à cette mise en scène toujours dynamique et illustrant les relations de pouvoir qui s'établissent entre les personnages (on cherche constamment à s'élever pour regarder les autres de haut ou le dominer physiquement). S'il est vrai que le film prend un tournant un peu déroutant en n'investissant pas le concept de sa première moitié et déviant petit à petit vers la fable mélangeant Snowpiercer et Okja, c'est peut être parce que le coeur du film se situe autre part. Dans quelque chose de plus humain, chose que le réalisateur n'a jamais abandonné.

Les Linceuls
5.2
6.

Les Linceuls (2024)

The Shrouds

1 h 59 min. Sortie : 30 avril 2025 (France). Thriller, Science-fiction

Film de David Cronenberg

Annotation :

Il y a quelque chose qui se dégage de ces images, une sorte de couleur morbide, un cadre désincarné... Le film est dérangeant par cette banalité du quotidien qu'il dépeint comme le truc le plus livide qui puisse exister, qui a éteint même la mort à force de tout exposer, de tout voir. Le film s'insinue sous la peau, et ainsi le scénario décousu semble communiquer de manière dissimulée, comme dans un rêve. Je ne sais pas ce qu'il raconte, mais il le fait bien.

La Trilogie d'Oslo - Rêves
7.1
7.

La Trilogie d'Oslo - Rêves (2024)

Drømmer

1 h 50 min. Sortie : 2 juillet 2025 (France). Drame

Film de Dag Johan Haugerud

Annotation :

Au début du film, je me questionnais sur la pertinence de faire un film envahi par cette voix off, me laissant l'impression qu'un livre aurait tout aussi bien l'affaire sans ces images qui peinaient à agrémenter le récit d'une nouvelle couche d'interprétation. Mais à mesure que le film se fait, il dévoile que c'est bien là que réside tout son intérêt, de ce décalage entre les pensées, les émotions, les états d'âme bouillonnants et remplis de moments de vie signifiants, et cette vie véritable qui donne bien peu à voir. Un escalier menant aux nuages donc pour symboliser tout ça, pour la volonté de s'élever et de donner chair à ce qui vit dans le ciel sans jamais pouvoir atteindre le sommet. Un film qui sait se faire humble en laissant parler son histoire pourtant incroyablement banale mais qui a su adopter la bonne distance avec le bon regard pour rendre son expérience tout à fait fascinante.

Black Dog
7.3
8.

Black Dog (2024)

Gou Zhen

1 h 50 min. Sortie : 5 mars 2025 (France). Drame

Film de Guǎn Hǔ

Annotation :

J'ai beaucoup de mal à sortir une annotation pour celui-ci. Sans doute parce que le film adopte une posture symboliste basée sur une observation humble : le personnage principal est associé au chien, mais sans jamais que cela produise un discours autre qu'une amitié sincère où chacun peut réapprendre à vivre avec la vie plutôt que contre elle. Un sens de la mesure de la part du cinéaste qui me plaît beaucoup et qui donne à cette histoire pourtant très accessible un aspect contemplatif, produisant une dialectique dans sa forme poussant l'oeuvre toujours plus vers l'avant, à l'image de ses personnages en fin de film, enfin vivants grâce à la route qu'il reste à parcourir.

Pris au piège - Caught Stealing
6.6
9.

Pris au piège - Caught Stealing (2025)

Caught Stealing

1 h 47 min. Sortie : 27 août 2025 (France). Thriller

Film de Darren Aronofsky

Annotation :

Le film fait un truc que j'aime bien : prendre un symbole (ici courir), et utiliser le parcours du héros pour lui faire réinterpréter ce symbole (courir pour avancer plutôt que pour fuir). C'est simple et toujours hyper efficace, et ça résume bien le film : un savoir faire évident, qu'il soit narratif ou de mise en scène. Un casting 5 étoiles (Austin Butler toujours aussi charismatique) et on obtient un thriller feel-good à la sympathie évidente (pour ceux qui sauront passer outre les facilités scénaristiques tellement évidentes que je m'en fous, comme faire des acrobaties au lendemain d'une ablation d'un rein).

Un parfait inconnu
6.7
10.

Un parfait inconnu (2024)

A Complete Unknown

2 h 21 min. Sortie : 29 janvier 2025 (France). Biopic, Drame, Musique

Film de James Mangold

Annotation :

Une voix sur laquelle l'Amérique projette, et ainsi façonne une icône à son image, et peu importe ce que l'intéressé en pense. Le combat d'un homme qui cherche à cultiver ce mystère (qui est-il vraiment ? d'où vient il ? croit-il en ses paroles cryptiques ?), mais qui prend ce combat comme un fardeau. La solution qui s'offre à lui : constamment rabattre les cartes afin de ne jamais se conformer, et devenir le parfait inconnu que tout le monde voudrait atteindre mais que personne ne parvient à réellement connaître. L'image de la route du coup, qui ouvre et clôt le film, imagerie maintes fois investie par l'imaginaire folk, pour parler de cet homme et son identité en perpétuel mouvement.

Presence
6.2
11.

Presence (2024)

1 h 25 min. Sortie : 5 février 2025 (France). Drame, Épouvante-Horreur

Film de Steven Soderbergh

Annotation :

Le dispositif formel prend beaucoup de place donc difficile de ne pas en parler. Mise en abyme du spectateur, de manière un peu Hitchcockienne puisqu'il s'agit de le mettre face à son impuissance, à son désir de passer de l'autre côté de la toile (on parlera d'une fenêtre qu'on arrive pas à ouvrir, et on verra, alors que la présence aura su agir sur le monde, cette fenêtre se briser). Rien de franchement nouveau dans l'idée, reste l'écriture de cette famille plutôt efficace même si peu nuancée, et le final qui prend bien aux tripes (je savais que j'avais du dégoût pour les gens glissant des sales trucs dans les verres de leur victime, mais là je suis carrément tombé dans la haine).

Sinners
6.7
12.

Sinners (2025)

2 h 11 min. Sortie : 16 avril 2025 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Ryan Coogler

Annotation :

Toujours cool de prendre le pouls de la culture afro-américaine. Ici elle semble se défaire de l'illusion d'un vivre ensemble au profit d'un combat permettant de glaner ici et là quelques moments de liberté. Rien qui n'aurait déjà été dit par Jordan Peele j'ai l'impression mais c'est fait avec sincérité.

Amélie et la Métaphysique des tubes
7.5
13.

Amélie et la Métaphysique des tubes (2025)

1 h 17 min. Sortie : 25 juin 2025. Animation, Jeunesse, Fantastique

Long-métrage d'animation de Maïlys Vallade et Liane-Cho Han

Annotation :

Animation superbe qui compense une histoire un peu quelconque, dont on a le sentiment d'y avoir déjà été exposé maintes fois, jusqu'à ce final qui rush un peu le tout. Une mise en scène à l'image de cette animation aussi, assez avare en subtilité. Un film comme démonstration de ses capacités visuelles, avec les défauts de ses qualités en somme, mais qui vaut clairement le coup d'oeil.

Le Joueur de go
6.5
14.

Le Joueur de go (2024)

Gobangiri

2 h 09 min. Sortie : 26 mars 2025 (France). Drame, Historique

Film de Kazuya Shiraishi

Annotation :

Un peu perturbé par ce film et son personnage principal auquel je trouve peu de sympathie. J'ai passé le film à tenter de me mettre dans le même état d'esprit que lui afin de le comprendre, mais constamment ses actions m'ont semblé si ridiculeusement égoïstes que l'appel à un sens de l'honneur me passe au dessus de la tête. Un problème de scénario donc, avec ce personnage qui, alors que sa fille se met en danger afin de lui permettre de réparer la situation, va poursuivre son désir de vengeance personnel, qui m'empêche de profiter pleinement de la belle photo. J'y ai vu un film superficiel, autant dans son développement avec cette supposée maturité gagnée pour le personnage qui arrive de manière assez arbitraire, que dans la mise en scène qui se lance dans des poussées lyriques sans grande poésie car très illustrative de ce qui est déjà présent. J'aurais aimé un film plus modeste se concentrant sur le développement de l'amitié entre le personnage et le prêteur sur gage, et de la romance entre les personnages plus jeunes, mais c'est sans doute juste moi.

The Phoenician Scheme
6.1
15.

The Phoenician Scheme (2025)

1 h 41 min. Sortie : 28 mai 2025 (France). Comédie, Drame, Policier

Film de Wes Anderson

Annotation :

J'ai un problème très pragmatique avec Anderson depuis quelques films : le cadre chargé, le jeu neutre des acteurs, leur langage soutenu (vu en VO), le scénario décousu, tout cela participe à une fatigue au visionnage qui arrive bien trop vite. The Phoenician Scheme représente tout de même un bien meilleur moment pour moi que le précédent, et si le actor dropping pour leur faire faire une mimique rigolote 50 fois et ciao m'emmerde, le style, donnant à voir ces personnages perdus dans des émotions submergeantes et incapables de les gérer correctement, est bien entendu assez irrésistible dans les moments où il se tient par lui-même.

Elio
6.4
16.

Elio (2025)

1 h 39 min. Sortie : 18 juin 2025 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Madeline Sharafian, Domee Shi et Adrian Molina

Annotation :

Scénario assez décousu thématiquement (ça commence comme un film de deuil mais c'est plutôt un film sur les conflits générationnels, à moins que ce soit un film sur la solitude générée par les esprits rêveurs ? un peu tout ça à la fois mais du coup rien de tout ça vraiment...), les personnages sont nombreux et on peine à s'attacher à ceux qui valent le coup (car soit trop absents du film, soit introduits trop tard), c'est plein d'idées marrantes et de trucs qui fonctionnent bien mais on peine à dégager une vraie unité du film. Pas grave on dégustera avec plaisir ce que le film nous propose et de son savoir faire qui fait mouche.

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