Ric Hochet, ce n’est pas moins de 78 albums en 47 ans, pour la plupart interchangeables, à la gloire du preux et probe journaliste de La Rafale. Tibet le stakhanoviste, nous lui devons aussi 69 albums du plus amusant Chick Bill, est mort en 2010. Une fois n’est pas coutume, le reboot est fort plaisant. Ric replonge dans la fin des années 1960. La reconstitution est bonne, l’ambiance et les voitures – c’est très important les voitures dans une bande dessinée urbaine – sont crédibles, même si les décors de Simon Van Liemt gagneraient à être un peu plus fouillés.
Le scénario de Zidrou revisite habilement les fondamentaux de la série : le bougon commissaire Bourbon livre des informations sur sa part d’ombre, puis, libéré, sourit à la vie et épouse une ancienne « cliente », condamnée pour avoir euthanasié sa propre mère ; sa virginale nièce se prête au monokini et refuse de faire la vaisselle, 68 est en marche ; Ric a perdu la main à la pétanque, relooke sa garde-robe et l’ombre du Caméléon, un vieil ennemi, se précise. La résolution est un poil rapide, mais le résultat est réussi et le succès mérité.
P.S. Non seulement cette reprise compte parmi les très rares réussites des dernières années, mais elle se paie le luxe d’être largement supérieure aux 30 derniers opus de la série originelle.