Like Someone in Love par gagaone
C’est là un film comme on en a peu l’habitude de voir : fait de détails infimes et de la contemplation de faits en apparence anodins. Ici il ne faut pas juger le scénario à son rythme effréné et ses rebondissements. De quoi parle le film ? En quelques mots, c’est l’histoire de solitudes et de manière de mener son existence, de choix de vie et de relations humaines. De conceptions de l’amour esquissées et suggérées.
La première scène est cinématographiquement mémorable, car elle place hors-champ l’héroïne Akiko, d’une beauté délicate qui se justifie au téléphone vis-à-vis de son copain visiblement jaloux. Or nous le devinons, elle se prostitue, comme son amie à la table voisine qui affiche elle, un style exubérant avec ses cheveux rouges. Son dilemme entre ses contraintes professionnelles et son devoir familial, qui est de prendre du temps pour voir sa grand-mère est exprimé avec brio dans une scène fixe dans le taxi qui l’emmène vers chez son prochain client pendant laquelle elle écoute les 7 messages laissés par la vieille femme son répondeur. Ce moment poignant est à la fois une expression des rêves des anciens pour leurs cadets, sur les liens familiaux et sur les choix de vie. Elle fait ensuite la connaissance de son client, un homme respectable et protecteur qui va veiller sur elle. Entre son fiancé et lui un jeu va s’effectuer : quiproquo, considération sur l’amour : possession, respect de l’autre, les scènes du quotidien d’enchainent sans accroc dans les faits, mais dans les esprits. Tout en suggestion, Abbas Kiarostami joue sur les nuances des sentiments : la crainte, l’attachement, le doute, la folie, l’indifférence.
L’héroïne semble différente à chaque scène, et ses expressions d’inquiétude, de tristesse, de joie, de curiosité permet d’introduire le questionnement sur l’existence.