Après un 1er opus bien décevant, et ce malgré la note d'intention de Stallone de revenir à un cinéma d'action "mal élevé mais bon enfant" des années 80, les Expendables reviennent avec un deuxième volet qui se révèle, dès la 1ère séquence d'action explosive, comme étant le film que Stallone aurait du faire dès le 1er opus.
Car s'étant trop éparpillé sur le film de 2010 (aux postes de réalisateur, acteur et scénariste) et devant composer (concernant le traitement de leur personnages et sûrement de leur ego) avec les différents acteurs de son casting prestigieux (chose qu'il n'avait pas à faire sur ses 2 précédentes réalisations) , Stallone en avait délaissé sa mise en scène, dont la laideur ne pouvait être gommée par le bon esprit qui ressortait du métrage. La séquence symbolique du naufrage visuel du 1er opus ? Le combat Li/Lundgren, filmé à la truelle et au découpage ne mettant jamais en valeur les 2 combattants et la chorégraphie. Triste souvenir...
Mais Stallone a l'air d'avoir appris de ses erreurs et a fait donc appel au réalisateur Simon West pour mettre en boîte ce 2ème opus. Et si on pouvait se réjouir dans un premier temps qu'il passe la main à un autre metteur en scène, le nom de Simon West n'était pas non plus très réjouissant. Mais les doutes s'envolent dès les première minutes : West fait montre du même savoir-faire appliqué sur son tout premier métrage (et qui, avouons le, n'avait pas su transformer l'essai depuis avec ses autres films) : Les Ailes de l'enfer. Exit donc le découpage incohérent des scènes d'action, la photo d'une laideur que même les DTV de Steven Seagal n'ose pas arborer, et bonjour l'élégance toute retrouvée des (bons) films d'actions de la fin des 80's. West rend enfin justice au casting de gros bras qu'on est venu admirer et ne rate que de rares séquences (l'atterissage en force de l'avion des expendables dans la mine, toute en mauvaise shaky-cam) quand il n'emballe pas le reste avec une certaine classe : les différents montages parallèles dans le village, la scène de combat de Jet Li etc...
Mais la réelle star du film ce n'est bien sûr pas son metteur en scène mais son commando de stars d'actions. Et là c'est un fantasme de fanboy sur pellicule qui s'affiche devant nos yeux. Voir le "Terminator" tiré au fusil d'assaut aux côtés de "McClane" dans un aéroport, voir "Rocky" et "Frank Dux" se battre tels 2 gros boeufs ça n'a pas de prix. Car oui ce ne sont pas les personnages qu'ils incarnent dans ce film qu'on est venu voir mais bien tous les autres personnages qu'ils ont pu incarnés à l'écran pendant leur carrière. Et tout est fait pour nous le rappeler dans les différents tempéraments de leur personnages : Willis a la même désinvolture hilarante que le personnage de sa propre franchise, Stallone le côté "attendrissant" de ses 2 personnages Rocky & Rambo (enfin quand il ne partait pas dans des délires mégalo de certaines de ces suites), Lundgren joue de son côté grand dadais badass et marrant, Schwarzy a ce côté monolithe pince-sans-rire qui a fait sa marque de fabrique. Ajouté à cela Van Damme, dont le jeu s'intensifie depuis que son visage se marque et se durcit avec le temps (remember les excellents Replicant et In Hell de Ringo Lam) mais qui n'hésite pas par moment à repartir dans 2-3 excès de verbiage jubilatoires, et ceci sans cabotiner (à base de répliques sur les moutons, sûrement une référence à la pub qu'il avait fait pour le jeu World of Warcraft :D).
Pour finir Norris joue de son image construite par son mème internet dédié (les fameuses Chuck Norris facts) et agit comme une sorte de deus-ex-machina, dont l'icônisation outrancière est à la mesure de son rôle dans le film.
Du côté des plus jeunes : le personnage de Statham n'alourdit pas le film cette fois-ci par ses problèmes de couple, Li a le plus combat de tout le film, Liam Hemsworth campe un personnage de jeune barbouze dont [Attention Spoilers] la mort fait quelque peu echo à la mort récente du fils de Stallone : en effet, Hemsworth est ici une figure filiale du personnage de Stallone, repère affectif et point de départ de la storyline principale du film. [Fin du spoiler] Yu Nan apporte une touche féminine à ce casting testostéroné et incarne un personnage qui ne tombe pas dans les travers de caractérisation de la femme forte. Couture, Crews et Adkins complètent le casting avec malheureusement un temps encore plus réduit à l'écran que dans le 1er volet.
A 2-3 séquences ou répliques de fan-service embarassantes, Expendables 2 est enfin le film qu'on était en droit d'attendre d'un tel concept et d'un tel casting nous faisant oublier la déception et frustration qu'on avait pu avoir en 2010 avec ce retour des gros bras des 80's, qui, pour paraphraser une réplique de Schwarzenegger dans le film, "leur place est définitivement dans un musée"...