Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

Il était une fois, dans le Space-Moutain du Milieu...

Mesdames et Messieurs, j'en ai marre.

Oui, je le proclame tout haut, j'en ai marre, j'en ai même comme qui dirait ras-le-bol. De quoi me direz-vous ? Et bien j'en ai marre qu'en 2014, à l'ère du tout numérique et des films aux budgets si colossaux qu'avec 1/10 de cette somme, je pourrais prendre ma retraite, on ne sache plus raconter une putain d'histoire.
J'ai l'impression de me répéter en disant ça, et c'est bien parce que ce n'est pas la première fois que j'ai cette impression en regardant un film "moderne", qui plus est estampillé "3D". Traitez-moi de vieille si ça vous chante, mais j'ai vraiment l'impression qu'à force d'effets spéciaux dans tous les sens, nous avons réellement perdu quelque chose dans la narration et la magie.

Hier donc je commençais à visionner ce nouvel opus de Bilbo en compagnie de ma moitié (j'avais apprécié le premier opus je précise), je venais tout juste de finir une partie de Castlevania, ce à quoi j'ai attribué de prime abord mon incapacité à me plonger dans l'histoire... Mais quand même au bout de 45 minutes, je commençais à trouver ça bizarre... Quand soudain, une épiphanie s'est faite jour dans mon esprit : j'étais en train de regarder un mauvais film ! Mais c'est bien sûr !

En ayant lu d'autres critiques, tout le monde pointe du doigt un défaut, ou deux ou trois de cet épisode navrant, et beaucoup sont assez indulgents car il s'agit de Peter Jackson, le nouveau "maître" incontesté de la fantasy et de l'univers Tolkien. Je ne serai pas indulgente pour ma part, car je pense que Tolkien se retournerait dans sa tombe en voyant la diahrrée numérique que nous sert Jackson en guise d'adaptation de ce petit conte enlevé pour enfants qu'est Bilbo (enfant ne veux pas dire "con" soit dit en passant). Je vous le dis tout net, moi je me suis fait chier pendant 3 heures devant ce truc, je trouvais qu'on se foutait de ma gueule.

Les défauts de ce film, on pourrait en faire une liste longue comme le bras : histoire inconsistante et se perdant dans des pseudo-intrigues parallèles complétement inutiles, numérique à outrance à en regretter le temps où il n'y avait aucun fond vert au cinoch', scènes vues et revues piquées au Seigneur des anneaux, 3 heures durant, impression de se mâter un très longue cinématique de jeux vidéo avec des nains rigolos qui se battent dans des tonneaux...(sauf que dans un jeu, je suis active et non passive, c'est ça l'avantage), Mise en scène épileptique (la caméra est incapable de rester fixe sur un plan plus de 4 à 5 secondes), personnages censément classes tournés en ridicule : Béorn et son maquillage raté de fête foraine, Thranduil qui a oublié de se teindre les sourcils, (ou alors c'est une mode chez les elfes Drag-queen) et j'en passe...

Alors que moi tout ce que je lui demandais à ce film, sur un ton suppliant qui plus est, c'était de se poser deux secondes et de me prendre par la main pour me faire entrer dans son univers. Il est navrant de voir qu'avec des budgets aussi faramineux, qu'avec un cadre de tournage aussi merveilleux (la Nouvelle Zélande), qu'avec une histoire étirée à outrance sur 3 films de 3 heures, Jackson n'arrive à faire qu'un film sans âme ni magie ni décors naturels ni intérêt narratif d'aucune sorte, qui accumule les erreurs grossières dignes d'un débutant en cinéma ou d'un auteur de nanars (mais au moins les nanars ont un côté attendrissant et attachant, eux).

Comment décrire ce sentiment d'incompréhension qui nous tenaille en voyant le film défiler à 100 à l'heure devant nos yeux, ne prenant le temps de s'arrêter et d'approfondir une ambiance sur rien, dévidant les scènes d'action sans queue ni tête pour faire plaisir à ceux qui ont payé un supplément pour leurs lunettes 3D. Bilbo s'appesantit là où il ne faut pas, et passe en vitesse là où il y aurait besoin de s'arrêter pour créer une ambiance, car tout est là : raconter une histoire, c'est créer un rythme, c'est prendre le temps là où il faut savoir prendre le temps pour créer une atmosphère, c'est savoir accélérer quand il le faut et quand l'action s'y prête. C'est pour toutes ces raisons que pour ma part, je ne serais pas une seconde indulgente avec Peter Jackson, auquel je conseillerais un visionnage bienvenu de séries tel "Monstres & Merveilles", un petit bijoux de conte qui sait nous plonger dans une ambiance merveilleuse en un clin d’œil : 20 minutes (la durée d'un épisode), et dont les fantastiques marionnettes me font plus croire à leur existence que ces salmigondis à écailles en 3D, aussi bien modélisés et bavards fussent-ils...
WinterImp
3
Écrit par

Créée

le 4 mai 2014

Critique lue 357 fois

2 j'aime

WinterImp

Écrit par

Critique lue 357 fois

2

D'autres avis sur Le Hobbit : La Désolation de Smaug

Le Hobbit : La Désolation de Smaug
VGM
7

La désolation du fanboy

Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson est et restera une de mes plus grandes expériences ciné ever. C'est la trilogie que je revois minimum une fois par an depuis 2003, date de sortie du dernier...

Par

le 13 déc. 2013

115 j'aime

53

Le Hobbit : La Désolation de Smaug
Hypérion
5

Le Hobbit : Les deux désastres

En fait je le sentais venir. Ce moment où le charme allait être rompu. Inconsciemment, je repoussais le jour où j'allais me rendre dans une salle de cinéma pour voir cette suite dont les affiches de...

le 27 janv. 2014

97 j'aime

14

Du même critique

Final Fantasy XIII
WinterImp
8

Aaaaahh, mais je suis pas d'accord!

Allez, j'vais y mettre une bonne note, parce que je trouve sincèrement que 4 de moyenne, c'est un peu dur et comme je viens de le finir ce matin, j'vais y mettre une critique... Par quoi commencer...

le 10 févr. 2013

7 j'aime

Drakengard
WinterImp
8

Drakengard, ton univers impitoyyaabblllee!

Comment noter Drakengard? Comment noter un jeu aussi "jusqu'auboutiste", aussi peu ordinaire que lui? Difficile je l'avoue, je pourrais le noter comme un testeur de Gamekult par exemple, en me...

le 7 mai 2012

7 j'aime

Nier
WinterImp
8

Le sang appel le sang

Quel étrange jeu que Nier vraiment...Bon, on ne va pas dire non plus que le reste des productions Cavia soit moins étranges, notamment dans leur manière d'aller systématiquement à contre courant des...

le 13 août 2014

2 j'aime