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Pour un premier film, c'est plus qu'honnête et je jetterai surement un œil (voire deux) sur la suite de la carrière de David Lowery. Pour un premier film, il bénéficie d'un casting de premier choix. Les premiers rôles sont bien sûr bien incarnés : Casey Affleck, excellent dans "L'assassinat de Jesse James..." était attendu au tournant, il est impeccable avec sa voix, son phrasé, son air vaguement mélancolique qui colle parfaitement à l'ambiance du film, un regard perdu mais jamais vide ; Rooney Mara qui monte, que je n'ai pas vu dans d'autres rôles mais qui apparemment parvient à diversifier son répertoire ; Ben Foster aka Mr. Moustache, qui est efficace dans son rôle de troisième homme protecteur mais rejeté, mais tout de même moins convaincant que les deux premiers. Mais rien n'est laissé au hasard, et aucune tâche non plus dans les plus petits rôles.

Pour ce qui est du reste de l'équipe, elle mélange nouveaux noms (Cassian Elwes à la photographie, plusieurs monteurs et producteur) et des personnes qui ont déjà travaillé sur des films reconnus (Craig McKay a déjà été monteur dans "Le Silence des Agneaux" ou "Philadelphia" par exemple). On aurait souhaité que cette mixité amène la cohabitation d'un œil neuf s'appuyant sur l'expérience des autres. Plutôt que ça, on s'enfonce dans un film qui se place non comme novateur, mais, selon le degré de chacun, comme simple suiveur voire comme conservateur.

Présenté à Sundance 2013, "Les Amants du Texas" présente toutes les facettes qui en font un film "fait pour Sundance", c'est à dire film américain présenté comme indépendant à budget léger qui joue beaucoup plus sur l'ambiance du Sud américain, un scénario assez léger qui laisse de la place aux relations entre ses personnages. Sundance contribue à mettre au monde de tels films, primant par exemple ici la photographie, certes lécher, avec ses tons crépusculaires, ses contre-jours, ses jeux d'ombres et de lumières, mais absolument pas originale dans le genre. Les réalisateurs peinent à se défaire de l'héritage du Malick de "La ballade sauvage", dont le film reprend ici la relation entre deux amants hors-la-loi dont l'un va en prison (Bob se sacrifie pour éviter que Ruth ne la subisse) tandis que l'autre espère son retour mais hésite avec la gentillesse d'un policier, Patrick. La petite fille a bien sûr grandi et l'enjeu du film tourne entre l'évasion de Bob sur lequel les autorités essaient de remettre la main et la volonté mais difficulté de réintégrer la vie de Ruth et de sa fille, ce en quoi il n'est pas que bloqué par la police. Le scénario n'est pas la force du film, il ne fait que servir cette confrontation entre sécurité et désir, le lien entre passé et les promesses potentielles d'un avenir plus sûr. Le tout dans une atmosphère très Sundance, avec musique assez minimaliste, qui mélange vaguement post-rock et passages de guitares roots.

Tout semble devoir fonctionner, surtout que ce type de film est de ceux qui me parlent, mais presque dix ans après "L'assassinat de Jesse James...", en passant par "Les Bêtes du Sud Sauvage" (qui m'ont tous deux bien plus convaincu), on ne peut que s'attrister du manque d'originalité et de la routine dans laquelle s'enfonce ce genre, tombant dans des facilités d'écriture et techniques sans oser aller de l'avant. Mais le succès grandissant de Sundance ces dernières années et les choix de récompenses me poussent à penser qu'on ne se dirige pas vraiment de côté...

Créée

le 7 mars 2014

Critique lue 360 fois

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Flavien M

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