Dead Rising 4
5.4
Dead Rising 4

Jeu de Capcom Vancouver et Capcom (2016PC)

Autant j'adore Dead Rising, autant je ne m'attendais à des merveilles avec ce quatrième opus tant il est réputé pour être le moins bon de la licence… si ce n'est un mauvais jeu. En l'état, même si je suis d'accord avec la plupart des critiques qui lui ont été adressées, j'ai tout de même assez apprécié ce que je pourrais qualifier de… Dead Rising à la Ubisoft (Aïe ! J'ai dit le gros mot).


Commençons par ce qui ne va pas et ce qui synthétise, selon moi, le plus gros défaut du titre : la perte d'identité. Franchement, sans aller jusqu'à dire que les développeurs ont totalement détruit l'esprit Dead Rising ou que ça n'a rien à voir avec les précédents épisodes de la série, faut quand même bien avouer que de nombreux éléments qui jusqu'à là faisaient la force de la licence ont ici complétement disparus.
Ce qui frappe le plus est sans nul doute la perte de la notion de « temps ». C'est très simple, hormis quelques passages bien précis lors de la quête principale, il n'y en a plus. Si vous aimiez donc la série pour son côté gestion, et par gestion j'entends cette logique qui voulait que l'on prenne à chaque fois le meilleur itinéraire possible afin de pouvoir terminer la totalité des cas proposés sans pour autant délaisser l'exploration ou la quête principale, vous allez être déçu. On passe tout de même à côté de l'un des plus gros points forts et de l'une des spécificités les plus marquantes de la licence. De surcroit, cette gestion du temps, qui pouvait conduire le joueur a une autre fin, n'existe plus non plus : ainsi, Dead Rising 4 possède une fin unique, décevante… et dont l'épilogue est même vendu en DLC… YOUPI !
D'ailleurs, il me semble important de préciser que l'œuvre ne possède aucun système de météo, que ce soit en temps réel comme dans le 3, ou en accédant à certaines zones comme dans le premier. En fait, le temps et le moment de la journée restent figés en fonction de l'affaire (l'acte) dans lequel nous nous trouvons.


Bien évidement, le titre ne perd pas en identité uniquement avec sa gestion du temps et de la météo, il la perd aussi avec ses quêtes secondaires : plus précisément avec les survivants et les psychopathes… qui ont été renommés maniaques pour l'occasion. Pour ces derniers, le but est de vouloir créer une logique de « donjon », dans laquelle il faut battre les sbires du boss avant de pouvoir l'affronter. À la limite pourquoi pas ? Ce système aurait pu, sur le papier, apporter des décors et des situations plus exotiques, plus variées ; notamment en conduisant le joueur sur de nouveaux terrains complètement différent, pourquoi pas plus linéaire, et donc en renouvelant l'expérience. En l'état, ça ne fonctionne pas et ça ne présente aucun intérêt : ces donjons se retrouvent directement ancrés sur la carte, généralement dans des zones que l'on a déjà parcourues et donc qui ne nous surprennent pas ; concernant les sbires, seul leur apparence change ; mais le pire reste tout de même les maniaques, qui ne jouissent d'aucune cinématique d'introduction ou de mort et dont les patterns ne diffèrent pas non plus réellement entre eux. En plus, hors le gain de PP (les points d'expériences du jeu), le seul truc que l'on gagne est une arme, que l'on explose une fois sur deux nous-même sans trop faire gaffe car on a bombardé le boss d'explosifs. C'est bien beau de nous mettre en face du père noël et de ses lutins, mais si c'est juste pour se taper un combat ennuyeux et parfaitement oubliable, ça n'en vaut pas la peine.
Concernant les survivants, c'est très simple, ils sont en nombre illimités et réapparaissent périodiquement aux mêmes endroits bien précis de la carte. Inutile donc de s'en faire pour eux si on les laisse crever, un autre survivant sera de nouveau généré automatiquement après quelques minutes de jeu.


Parlons à présent du retour de Franck West et de la photographie (je rappelle que c'est un journaliste au cas-où). Pour le coup, je ne vais pas y passer par quatre chemins : c'est un retour loupé. Frank n'a plus le même comportement, ni la même voix (ils ont changés de doubleur en VO), et même si le personnage n'est pas raté pour autant et que certaines scènes restent sympa, ce n'est plus vraiment le même personnage : un peu comme Max Payne dans Max Payne 3 maintenant que j'y pense.
Concernant la photographie… bah pour le coup c'est encore pire et tout ce qui lui est associé n'a absolument aucun intérêt. Par exemple, on a à prendre en photos des tags cachés un peu partout… mais ils ont tous la même apparence, du coup, il s'agit juste d'une sorte de collectible déguisé… et c'est d'ailleurs la seule véritable utilité de l'appareil photo en dehors de la quête principale. Mais ne vous enthousiasmez pas trop, car dans cette dernière l'appareil photo vous servira uniquement à résoudre certaines « enquêtes ». Notez les guillemets car ces enquêtes se résumant à prendre des photos dans des zones de quelques mètres carrées, tout en étant autant guidé qu'un aveugle qui serait accompagné d'un chien… d'ailleurs, vu les photos à capturer, on est parfois en droit de se demander si un aveugle n'aurait pas fait mieux : c'est parfois mal cadré (et le jeu nous demande spécifiquement de prendre des photos mal cadrés je précise) et les éléments du décor à prendre en photo sont parfois ridicules… genre une pile de dossier, voilà… pas les dossiers non ! Il faut juste prendre la pile de dossiers en photos.
Les armes combos sont encore de la partie, toujours très sympas à utiliser et même plus nombreuses que jamais. Par contre, il n'est plus possible de cuisiner ou mélanger les aliments : dorénavant, ils nous redonnent tous la même quantité de vie. Je ne comprends vraiment pas pourquoi ils ont fait ça pour le coup. Même si ce n'est pas un indispensable (en tous cas pas autant que la notion de temps réel), ça reste une mécanique présente depuis le premier épisode de la série et qui a systématiquement apporté des bonus intéressants.
Heureusement, le titre n'est pas dénué de nouvelle mécanique et l'exosquelette fait son apparition ici. Pour faire simple il s'agit d'une armure qui améliore nos dégâts ainsi que notre défense. Dommage que ça soit beaucoup trop limité par contre, les objets du décor pouvant être ramassés avec l'armure étant assez faible. C'est le genre de feature sympa sur le papier, mais pas assez bien exploité en jeu je trouve.
Enfin, pour en terminer sur la partie « perte d'identité », il est à noter que le moteur physique est très limité, et qu'en plus de faire pale figure face au premier Dead Rising, j'ai eu l'impression que ça limitait quelque-peu le nombre d'objets que l'on peut attraper. En tous cas, il y a clairement une limitation de l'interaction entre nous et le décor, ce qui fait que le titre se montre beaucoup moins détaillé qu'auparavant. Ce même moteur physique influe aussi sur le comportement des zombies qui ont tendance à moins nous attraper mais à plus nous faire de dégâts sans qu'on ait vraiment l'impression qu'ils nous touchent.
Pour le coup, je ne peux que vous recommander de (re)visionner le comparatif de Crowbcat qui montre bien le nombre de spécificités et détails que l'on a perdu entre-temps : https://youtu.be/UUxJpDtg0Bs


Venons en maintenant au level-design. J'avoue ne pas avoir énormément suivi le développement du jeu, mais je me souviens tout de même que Capcom avait beaucoup communiqué sur le retour de Frank West (on en a déjà parlé), mais aussi de Willamette (et on va en parler maintenant). En fait, le jeu est une sorte de mix entre Dead Rising, premier du nom, ainsi que le 3. On débute donc l'aventure dans le centre commercial de Willamette (ce qui rappelle donc le premier épisode), avant de sortir du magasin et de découvrir, affaire après affaire, trois quartiers de la ville (ce qui rappelle donc le troisième épisode).
Sans pour autant être excellente, j'ai apprécié cette première partie dans le centre commercial. Certes, le level-design n'est pas aussi intéressant que celui du jeu original, notamment car on perd le côté raccourci, mais j'ai tout de même pris pas mal de plaisir à visiter chaque magasin et à tester ce qui se trouvait à l'intérieur. Dommage cependant que cette première partie soit trop courte et que l'on abandonne, pour ainsi dire, complètement le magasin une fois que l'on en sort.
En dehors du magasin, vous vous en doutez, le titre perd en intérêt. Mais, contrairement à un Dead Rising 3 qui avait une carte vraiment mal conçue et inintéressante à explorer, le premier quartier de la ville reste tout de même sympathique à parcourir, notamment grâce à ses nombreux petits magasins. Malheureusement, comme je l’ai indiqué plus haut, on perd en intérêt quartier après quartier, et le troisième que l'on débloque n'est vraiment pas intéressant à parcourir : tout est en longueur, il y a peu de magasins à explorer et la carte est illisible par endroit.
Dans l'ensemble, ça reste plus sympa à explorer que le 3, mais ce n'est pas tonitruant pour autant.
Par contre, les checkpoints sont très mal placés et on doit très souvent se retaper des zones inintéressantes après que l'on meurt. En plus, il n'y a pas de possibilité de sauvegarder manuellement. C'est vraiment juste grappiller de la durée de vie artificiellement.


Dans l'ensemble, j'ai bien aimé le mode histoire… après il faut dire aussi que j'ai apprécié tous les épisodes de la licence jusque-là, même le 3 qui a déçu pas mal de monde. Dans l'ensemble, la quête principale n'est pas des plus passionnantes : on doit aller ici, faire ça, quelques fois on termine des enquêtes chiantes et on bat des boss… aucune surprise en somme. Même si le scénario reste toujours nanardesque (et pour le coup c'est une qualité), je n'ai pas pris autant de plaisir à le suivre que pour les deux premiers. Encore une fois, je pense que la linéarité du titre et le fait que nous ne sommes pas obligés d'être aussi assidu dans le suivi des quêtes (manque de timer oblige) joue beaucoup là-dedans.
J'ai mis 25 heures pour le terminer en mode de difficulté max, et en atteignant 96 % des statistiques ; en ligne droite et en difficulté normale ça m'en aurait sans doute pris entre 8 et 10. C'est plus long que les aventures des autres épisodes de la licence mais l'absence de rejouabilité fait qu'on n’est pas tant gagnant que ça… et puis bon, personnellement, je préfère un jeu court que je vais refaire plusieurs fois, qu'un jeu long auquel je ne retoucherais pas une fois terminé. Dead Rising 4 se rapproche sans surprise de ce dernier cas.


Outre l'aventure principale, il y a aussi un mode multijoueur, cantonné au centre commercial (ce qui est une qualité), mais plutôt répétitif. En tous cas, ça a le mérite de renouveler un peu l'expérience par rapport au solo, surtout qu'il est possible de lancer les parties multi seul et d'être rejoint par d'autres joueurs en cours de route : n'ayant pas d'amis (c'est vrai) et le multi étant vide (c'est vrai aussi), ça reste toujours bon à prendre.
Sinon, ayant acquis le jeu avec le season pass, trois autres modes de jeu sont disponibles :
- Frank Rising, la fin payante du titre. Je ne vais tergiverser : c'est de la merde ! Et j'en ai déjà parlé ici.
- Mini-Golf, le titre parle de lui-même. Il s'agit d'un mode golf dans le thème de la série, avec des commentaires de Frank et des points quand on bute des zombies. Ça reste sympa dans l'ensemble.
- Héros de Capcom. Enfin, ce dernier DLC est tout simplement la campagne du jeu original, mais avec des costumes tirés d'autres licences Capcom, et surtout avec un gameplay spécifique pour chacun desdits costumes. C'est plaisant à découvrir, par contre il s'agit exactement de la même quête principale : donc avec les mêmes cinématiques, les mêmes dialogues et les mêmes objectifs. En plus, impossible de le terminer de mon côté vu que ça plante une fois arrivé à la fin. Dispensable donc.
Bref, un season pass dont on peut sans aucun problème se season passer (c'était vraiment nul je suis désolé).


En écrivant cette critique, je me suis rendu compte qu'il y avait énormément plus de mauvais que de bon dans ce Dead Rising 4, et ça ne m'étonne guère en fait tant il est rempli de défauts. Le titre est-il mauvais pour autant ? Bah… encore une fois, j'ai apprécié tous les épisodes de la licence, le 3 y compris, alors qu'il avait déjà déçu pas mal de personnes… je suis un fan de la série en fait, et pourtant, j'arrive tout de même à lui reconnaître montagne de défauts. Franchement, si vous n'êtes pas un grand fan de la licence ou que vous avez déjà été déçu par un épisode de la licence, vous pouvez sans aucun problème passer votre chemin, ce quatrième opus sera très loin de vous réconcilier avec la formule.
En somme, un beau gâchis produit par des développeurs qui n'ont clairement pas compris ce qui faisait le charme des Dead Rising, et qui sera sans doute le dernier épisode de la saga tant celle-ci ne semble plus vraiment intéresser grand monde.

MacCAM

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