Phantasmagoria 1 fut une mini révolution. Les développeurs souhaitaient créer un jeu qui brise l'image enfantine qu'on se fait des jeux vidéo. Pour cela, pas de 3D grossière ni de 2D dessinée : tout est fait en FMV (Full Motion Video) pour un réalisme maximale. De même, l'univers se voulait très adulte, avec notamment des scènes de sexe et de gore. Ce jeu a traumatisé toute une génération de gamins, dont la curiosité a bien évidemment été piqué par l'interdiction au -18 de ans, et dont les parents étaient bien insoucieux de la vague des jeux adultes. De nombreuses nuits furent hantés de cauchemars ! Phantasmagoria 2 n'est pas la suite directe car le scénario n'a rien à voir avec le premier, mais il conserve la même recette. Les Phantasmagoria ont eu une réception mitigé : d'un côté, il y'a ceux qui ont adoré l'ambiance et l'aspect adulte du jeu, de l'autre, y'a ceux qui leurs reproche un gameplay inférieur aux autres jeux d'aventure et des scènes choquante de m'as-tu vu. Si on regarde la page metacritics du premier Phantasmagoria, on constate que ses notes vont de 88/100 à 30/100, avec une note des joueurs de 9.9/10 (!). Si le premier Phantasmagoria a bien marché, le second a été un échec commercial, notamment à cause du déclin du genre aventure et des jeux en FMV. Qu'en est-il alors ?

On incarne Curtis Craig, un gars tout ce qui a de plus banal. Il mène sa petite vie de bureau, avec son pote homosexuel Trevor, sa petite copine Jocelyn, son supérieur, l'allumeuse de service, et le gros con de Bob. Pourtant, Curtis a connu une enfance difficile. Déjà, sa mère le torturait, jusqu'au jour où elle s'est pendu. Quand à son père, il était employé à WynTech, entreprise à laquelle travaille maintenant Curtis, et a été mort assassiné. Depuis, Curtis a fait un petit séjour dans un hôpital psychiatrique. Maintenant, Curtis semble mener une vie tout ce qu'il y'a de plus normale jusqu'au jour où ce qui semble être le début d'une série de meurtre se produit. Voilà donc pour le scénario. Avec Phantasmagoria 1, on avait une ambiance manoir hantée, avec un scénario qui ressemblait assez à Shining, avec ce 2ème opus, on a une ambiance X-File, avec un scénario qui ressemble un peu à Ca (et oui, encore du Stephen King). Cela avait amené beaucoup de déceptions auprès des fans du premier opus, mais bon, pour une fois qu'une suite change radicalement d'ambiance... Le scénario de Phantasmagoria 2 est pas mal : c'est de la série B assez efficace, avec pas mal de trash dedans. De plus, les acteurs sont vraiment bon cette fois ci (comparé aux autres FMV, notamment le 1er Phantasmagoria). On peut trouver qu'il y'a pas mal de cliché, mais n'empêche, avoir un personnage homosexuel était assez osé, surtout à l'époque. Le héros du jeu est assez attachant : on a envie de le prendre en pitié avec tout ce qu'il a connu durant son enfance, et pourtant, lui aussi est un beau salaud, n'hésitant pas à s'adonner aux joies du SM en trompant sa petite amie ! Puis, le jeu enchaine les hallucinations et les effets spéciaux à la X-File, ce qui peut tourner au grand n'importe quoi.

Mais qu'en est-il alors du Gameplay ? Phantasmagoria 2 est un point and click simplifié (pas de curseur regarder, prendre, utiliser, marcher par exemple). Souvent, on tombe sur une séquence où il n'y a rien à faire, si ce n'est cliquer sur un personnage pour lui parler. Pourtant, les énigmes sont toujours là, et, fait curieux, rivalise de débilité avec ce qui se fait de pire dans le genre. Prenons par exemple le début du jeu : Curtis ne retrouve pas son portefeuille. Il regarde alors sous son canapé et constate alors qu'il est hors de porté. Au lieu de pousser son canapé comme n'importe qui d'autre dans un monde censé (c'est-à-dire, pas un jeu vidéo), Curtis prend son rat domestique, l'envoie sous le canapé, et le ramène en l'attirant avec une barre de céréale. Ainsi, le rat lui ramène son portefeuille ( ?) Curieux, n'est ce pas ? C'est d'autant plus curieux de voir ce genre de scènes avec de vrais acteurs ! De même, certains éléments du scénario vont se déclencher en faisant quelques choses qui n'a strictement aucun rapport. Ainsi, une fois au bureau, il faudra bien passer chaque personnage en revue jusqu'à ce qu'il n'y a plus rien à leurs dire ni même à montrer. C'est seulement alors que Curtis peut finir son travail sur ordinateur. Bref, il n'y a peut être pas beaucoup d'énigme, mais le peu qu'il y a sont déjà assez gratiné. Aussi, le jeu est assez court (comptez 5 heures), ce qui est d'autant plus frustrant car le jeu tenait alors sur 5 CD ! Je regrette tout de même que dans cet opus, il y ait moins cette montée en puissance de la démence, qui était très bien maitrisé dans le 1.

Et qu'est ce qu'on retient de tout ça ? Une sorte de spin off de la série des X-files, avec beaucoup de scènes chocs. Qu'avons-nous au menu dans cet opus ? Un gamin qui se fait torturer, du sexe, des tétons, du SM, du bondage, de l'alcool, de la drogue, des gros mots, de la bidasse, des hallucinations... Bref, y'a tout pour « plaire ». Toujours est il que dans le genre violence gratuite pour faire parler de lui, il y a eu bien pire que Phantasmagoria 2, qui finalement, est gentillet.

Au final, Phantasmagoria 2 est un jeu d'aventure moyen, facilement trollable, mais avec une ambiance assez marrante et assez typique de ce que les jeux FMV furent. Le premier reste tout de même plus intéressant, et la surprise qu'il représentait à l'époque était assez conséquente. Il y a eu pas mal de hype sur le premier Phantasmagoria, surtout que le genre FMV connaissait son heure de gloire. Là, le second opus est arrivé alors que les gens commençaient à en avoir marre de ce genre qui nécessitait plusieurs CD pour des jeux pas forcément fun. Les films interactifs ? Bon débarras diront certains. Je recommande tout de même le jeu pour les amateurs de X file et pour les amateurs de curiosités.
leo03emu
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le 18 nov. 2010

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