Cover Ces villes mémorables du jeu vidéo

Ces villes mémorables du jeu vidéo

Ces villes dans lesquelles on aime se perdre, où on oublie le temps qui passe et parfois même l'objectif en cours.

Liste de

40 jeux vidéo

créee il y a 8 mois · modifiée il y a 3 mois

Final Fantasy VII
8.4

Final Fantasy VII (1997)

Fainaru Fantajī Sebun

Sortie : 14 novembre 1997 (France). RPG

Jeu sur PlayStation, PC, PSP, PlayStation 3, PlayStation 4, PS Vita, Nintendo Switch, Xbox One

Leon9000 a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Midgar.

Cité emblématique de Final Fantasy 7 et des JRPG de manière globale, elle marqua les esprits dès la formidable cinématique d'introduction de ce jeu culte et s'instaurera durablement dans les mémoires durant les premières heures de jeu qui seront entièrement dédiées à sa découverte. Elle incarne à merveille la tyrannie de la Shinra avec la segmentation sociale contraignant les classes défavorisées à vivre dans les faubourgs et surtout le propos écologique de FFVII avec un ciel constamment obstrué par un nuage de pollution; à l'exception notable du quartier d'Aerith où la rencontre avec la marchande de fleurs se fait comme par hasard dans un décor bien plus ensoleillé suite à l'effondrement d'une partie de la cité; la symbolique est efficace mais le Remake la dédaignera pourtant en instaurant un cycle jour / nuit assez inopportun. A la manière d'un monde Cyberpunk dont elle s'inspire (rappelons que le titre avait débuté comme une histoire de Détective dans un univers Blade Runnerien), les néons sont également omniprésents tout comme une impression de gigantisme étouffant qui sera par ailleurs l'occasion d'une séquence d'escalade marquante à bien des égards.

Les joueurs s'extirpent enfin de cette prison / cité au terme d'une confrontation avec la Shinra; la découverte du monde ouvert n'en est que plus exaltante mais c'est bien sur cette cité que le jeu trouvera pourtant sa touchante conclusion.

Blade Runner
8

Blade Runner (1997)

Sortie : 14 novembre 1997. Aventure, Point’n’click

Jeu sur PC

Leon9000 a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Los Angeles.

Petit intrus dans le cadre de cette liste car la réussite de ce Blade Runner 1997 doit bien évidemment beaucoup à l'esthétique de son modèle cinématographique (décidément omniprésent entre ces lignes); néanmoins, ce n'était pas là une mince affaire que de réussir à retranscrire une ambiance que beaucoup ont singés avec maladresse et opportunisme : dans le cas présent, il y a une vraie saveur délectable à pouvoir passer plus de temps dans un univers aperçu fugacement durant un long métrage et quelques détails anodins comme ses voix lointaines appelant à "une vie meilleure dans les colonies de l'espace" deviennent bien plus impactants quand ils accompagnent notre quotidien au cours de cette enquête évidemment tortueuse. Si certains lieux imitent clairement les décors du film de Ridley Scott, la direction artistique parvient pourtant à harmoniser Los Angeles en un ensemble cohérent où un sentiment de crasse et de déliquescence finit progressivement par imprégner le joueur durant son exploration de la cité aux fondations friables. La deuxième partie du jeu propose ainsi une pirouette bienvenue en ce sens : alors que la découverte de la ville s'effectuait précédemment par quartiers à l'aide de notre véhicule volant, la seconde moitié nous contraint de nous déplacer à pied et d'user des souterrains de la ville pour rejoindre les différents lieux de la cité, offrant non seulement un sentiment d'interconnectivité inattendu dans le Level Design mais obligeant également le joueur à contempler les bas fonds de Los Angeles et sa pollution omniprésente. Enfin, les lieux inédits parviennent à s'intégrer parfaitement dans l'esthétique du long métrage et bien vite, il ne fait plus aucun doute que nous découvrons en quelque sorte l'envers du décor d'un film culte. Un sentiment, hélas, bien peu réitéré depuis.

The Nomad Soul
7.5

The Nomad Soul (1999)

Sortie : 29 octobre 1999 (France). Action-Aventure

Jeu sur PC, Dreamcast

Leon9000 a mis 6/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Omikron.

Ville qui donne également son titre à la version américaine du jeu, Omikron est la cité durant laquelle se déroule l'intégralité de ce Nomad Soul : protégée par un dôme isolant l'humanité d'un monde prétendument inhabitable, la mégalopope revendique aussi ses emprunts à l'esthétique de Blade Runner dès la formidable séquence d'introduction portée par la musique de David Bowie :
https://www.youtube.com/watch?v=FiodKBLDpys

L'autre David est bien évidemment aussi de la partie et même si sa "qualité" d'écriture est déjà palpable en ce temps là, surtout en ce qui concerne les archétypes éhontés des personnages, The Nomad Soul n'en demeure pas moins le seul univers fictionnel jamais proposé par Quantic Dream et c'est bien regrettable dans la mesure où la représentation d'Omnikron est portée par une satire décomplexée qui évoque l'imaginaire brouillon mais attachant de Metal Hurlant; régie évidemment d'une main de fer par les conglomérats et une intelligence artificielle, la cité diffuse quotidiennement sa propagande par l'intermédiaire des journaux télévisés, des publicités entendues dans les boutiques proposées au joueur ou même les documents écrits à notre disposition tandis que les passants peuvent également nous informer sur les évènements antérieurs à notre arrivée sur les lieux. La première partie s'avère à ce titre excellente en nous obligeant à endosser le rôle d'un détective pour résoudre une mystérieuse affaire de disparition, celle de notre personnage à vrai dire, de quoi fournir un prétexte parfait pour déambuler dans les deux premiers quartiers disponibles à la recherche d'informations; comme les anciens joueurs le savent, la deuxième moitié de l'aventure s'éloigne malheureusement et drastiquement de cette formule en proposant deux quartiers dans une ambiance extrêmement distincte visuellement tandis que le récit plonge totalement dans le mysticisme en nous contraignant à rejoindre une rébellion contre l'envahisseur démoniaque, le tout s'apparentant dès lors à un RPG un peu maladroit dans sa progression.

Qu'importe car les deux premiers quartiers de The Nomad Soul méritent pleinement la découverte et même si la présence de l'illustre Bowie avait été extrêmement médiatisée en son temps, la ville bénéficie également d'une ambiance sonore particulièrement réussie et finalement assez hypnotique comme son modèle cinématographique.

Planescape: Torment
8.3

Planescape: Torment (1999)

Sortie : 2 janvier 2000 (France). RPG

Jeu sur PC, Linux, Mac

Leon9000 a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Sigil.

Cité tortueuse durant laquelle se déroule la majeure partie de ce Planescape: Torment, Sigil se trouve à la croisée des Multivers des mondes imaginaires dépeints par la franchise Donjons et Dragons, bien avant que ce terme ne devienne galvaudé par les productions super-héroiques actuelles et la paresse des studios pour relancer l'intérêt du public à moindre cout. Dans le cas présent, Sigil est marquée au fer rouge de cette anormale étrangeté en proposant une impression de bizarrerie très peu commune dans les RPG Occidentaux, d'ordinaires beaucoup plus codifiés : architecture invraisemblable, monstres difformes côtoyant des anomalies issues d'expériences magiques; le joueur ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre en s'aventurant dans un nouveau quartier alors qu'une nouvelle aberration cosmique peut surgir soudainement d'un portail à proximité. Si le jeu exploite pour la énième fois le prétexte de l'amnésie pour accentuer la confusion du personnage en ces lieux, cette perte de mémoire revêtira bien vite une composante bien plus singulière et en un sens, la cité peut être également perçue comme une épreuve métaphorique de la thématique principale de l'intrigue : "Qu'est ce qui peut changer la nature d'un homme?"

Portée par une plume alerte et une liberté de ton propre aux productions des années 90/début 2000, Planescape : Torment se joue également de nombreux clichés des jeux de rôle comme cette Maison de Tolérance vouée aux plaisirs intellectuels et développe une singularité encore unique aujourd'hui dans le cadre du médium interactif, même si la deuxième partie de l'aventure dédaignera malheureusement cet étrange terrain de jeu au profit d'autres univers plus traditionnels pour un jeu vidéo occidental. Enfin, en dépit de cette impression chaotique et désordonnée, la cité est également consumée par la terreur, presque religieuse, de sa gardienne intraitable : entité censée n'intervenir qu'en cas d'extrême nécessité et laissant ainsi les citoyens errer à leurs vagabondages tant que leurs délits ne représentent pas un péril de première importance. Le joueur fera lui même la rencontre de cette funeste gardienne s'il s'aventure sur un terrain sanguinaire.

Shenmue
8.3

Shenmue (1999)

Sortie : 8 décembre 2000 (France). Action-Aventure

Jeu sur Dreamcast, PlayStation 4, Xbox One, PC

Leon9000 a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et l'a mis en envie.

Annotation :

Yokosuka.

Ville dans laquelle l'intégralité de ce premier Shenmue se déroule, elle véhicule progressivement un agréable sentiment de familiarité alors que la plupart des passants connaissent déjà Ryo Hazuki et lui présentent ces condoléances pour la mort de son père. Le cycle jour / nuit est très bien géré pour conférer à ce titre une impression de crédibilité avec des routines cohérentes des citoyens selon l'heure de la journée; le jeu met d'ailleurs grandement l'emphase sur sa composante sociale en incitant le joueur à interroger le moindre passant pour retrouver son chemin plutôt que de suivre une carte prédéfinie. Véritable claque technique en son temps, la ville est toujours agréable à parcourir aujourd'hui avec ces changements occasionnels, comme la venue tardive de l'hiver et de manière globale, elle incarne une excellente entrée en matière pour le périple initiatique de Ryo (évoluant d'abord dans un environnement sécurisé avant de basculer vers l'inconnu dans le second opus) et une immersion dans le quotidien du Japon, encore rarement égalée aujourd'hui.

Contrairement à sa suite, le jeu ne faisait également aucune concession sur le temps qui passe, obligeant le joueur à attendre patiemment une certaine heure pour poursuivre parfois son avancée, ce qui incitait grandement à aller s'entraîner ou passer le temps dans la fameuse salle d'arcade.

The Legend of Zelda: Majora's Mask
8.3

The Legend of Zelda: Majora's Mask (2000)

Zeruda no Densetsu: Mujura no Kamen

Sortie : 17 novembre 2000 (France). Action-Aventure

Jeu sur Nintendo 64, GameCube, Nintendo 3DS

Leon9000 a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Bourg Clocher.

Ville où le joueur est contraint d'entamer son périple sous la forme d'une peste Mojo durant le premier cycle de Majora's Mask; une manière de faire prendre conscience de la menace imminente de la Lune alors que cette dernière se rapproche inexorablement jour après jour et que les soldats nous empêchent pourtant de fuir les lieux. Une fois redevenu humain, Link est à nouveau libre d'explorer les contrées de Termina mais à n'en pas douter, de nombreux joueurs se seront attardés encore à Bourg Clocher pour remplir le fameux journal des Bombers et mieux prendre conscience des routines des citoyens au fil de ses trois jours maudits; encore aujourd'hui, Bourg Clocher est probablement la ville la plus impactante de la série des Legend Of Zelda; le cycle de trois jours permettant de contrôler bien plus efficacement les interactions entre ses multiples citoyens et la manière dont le joueur pourra influer sur leur trajectoire avant l'inévitable retour à la case départ.

Vagrant Story
7.8

Vagrant Story (2000)

Sortie : 21 juin 2000 (France). Action, RPG

Jeu sur PlayStation, PlayStation 3, PSP, PS Vita

Leon9000 a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Léa Mundis.

(Merci Liehd pour la suggestion)

Cité maudite où se déroule la quasi intégralité de l'action de ce Vagrant Story, il est malheureusement probable que de nombreux joueurs se seront contentés de contempler ces funestes souterrains étant donné la difficulté du titre et son système de combat assez alambiqué (comme votre humble serviteur, vous l'aurez aisément devinés :p). Embellie par une mise en scène qui voulait surpasser celle de Metal Gear Solid en son temps (et ils y sont parvenus), la ville serait inspirée, à en croire les connaisseurs, du village français de Saint-Émilion tandis que les catacombes renvoient à la série de Wizardry, série de Dungeon Crawler plutôt méconnue dans nos contrées. Bien qu'il s'agisse ici d'une influence qui ne soit pas vraiment revendiquée par le titre, il est souvent tentant de songer également à l’œuvre de Keitaro Miura et la réappropriation Japonaise de la Dark Fantasy; si vous êtes également rebutés par l'aspect abscons de ce jeu culte, vous pouvez tout de même découvrir sa narration et son esthétique par l'intermédiaire de ce Walkthrough, d'autant que la traduction française s'avère d'excellente facture pour l'époque avec son parler courtois et élégant.

https://www.youtube.com/watch?v=07qdLgUpIUw&list=PL63LeJWjqobaIRa11Yy0mxeHCodpvZ7kr

Max Payne
7.8

Max Payne (2001)

Sortie : 31 juillet 2001 (France). Action

Jeu sur PC, Xbox, PlayStation 2, PlayStation 4, Mac, iPad, iPhone, Android

Leon9000 a mis 8/10.

Annotation :

New York.

Des niveaux linéaires et résolument tournés vers l'action et pourtant, cette représentation presque fantasmagorique de la célèbre ville qui ne dort jamais a marquée durablement les esprits en ce début du nouveau millénaire; New York est ici un enfer urbain où un héros désœuvré entame une vengeance nihiliste dans un Ragnarok métaphorique tandis que la neige recouvre les cadavres laissés dans notre sillage. Une nuit entière de souffrances et de trahisons alors que la tempête s'intensifie et que la violence ne fait que s'accentuer dans des lieux dénués de civilisation; pas de présence amicale dans les rues de la ville mais seulement des drogués qui menacent de nous attaquer à tout moment tandis que le macabre symbole V parsème les rues de la cité en nous renvoyant constamment au trauma initial du personnage et le début de sa descente aux enfers. Si les cauchemars négligent malheureusement la funeste mégalopole pour privilégier des environnements intérieurs, le jeu parvient malgré tout à proposer un World Building cohérent par l'intermédiaire des notes, radios et télévisions qui relatent les activités des autres personnages et la traque de plus en plus intensive orchestrée contre notre vengeur au visage crispé.

Silent Hill 2
8.6

Silent Hill 2 (2001)

Sortie : 23 novembre 2001 (France). Action-Aventure, Survival horror

Jeu sur PlayStation 2, Xbox, PC

Leon9000 a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Silent Hill.

Seul membre de cette liste où la ville donne littéralement son titre à une série emblématique du jeu vidéo; Silent Hill est caractérisée par son brouillard omniprésent, initialement une contrainte technique pour pallier aux limitations de la Playstation puis finalement une marque caractéristique de la franchise et son angoisse véhiculée par les menaces suggérées dans la brume. Mais Silent Hill c'est avant tout les cauchemars que ses infortunés protagonistes y emmènent avec eux; une ville miroir en quelque sorte où les monstres et éléments du décor renvoient aux traumas refoulés et au déni de ces héros maudits; dans le cas présent, il n'est guère étonnant que la ville soit constamment habillée d'un enrobage médical avec ses zones de quarantaine ou d'une impression carcérale avec ses prisons inquiétantes. Silent Hill 2 offre également une exploration libre de la cité ténébreuse, comme son prédécesseur, mais cette découverte se réduira à peau de chagrin dans le volet suivant tandis que le quatrième opus dédaignera complètement sa cité emblématique.

Arx Fatalis
7.5

Arx Fatalis (2002)

Sortie : 26 septembre 2002. RPG

Jeu sur PC, Linux, Xbox

Leon9000 a mis 6/10.

Annotation :

Arx.

Même s'il se présente à première vue comme un univers de Fantasy plutôt archétypal, Arx Fatalis se déroule dans un cadre pourtant assez singulier : la surface étant devenue inhabitable suite à une ère glacière, les différentes peuplades d'une cité cosmopolite ont trouvés refuge dans les profondeurs, s'accaparant différents souterrains pour perpétuer leur lutte de territoire. A la fois une manière de délimiter clairement les niveaux disponibles pour le joueur et de structurer l'espace de jeu avec des temps de chargement, chaque niveau souterrain est ainsi revendiqué par une espèce pensante (mais pas forcément intelligente) et en tant qu'envoyé des dieux, le joueur est ainsi habilité à jouer les négociateurs pour mettre un terme à ses querelles intestines tandis qu'un péril d'une plus grande ampleur menace de tout faire sombrer dans le néant. Une sorte de variante Post Apocalyptique intéressante de la Fantasy, bien avant que la série Métro n'en fasse son fer de lance avec une exploration néanmoins bien plus sommaire des quartiers peuplés; dans le cas présent, la cité des humains offre néanmoins bien plus d'exploration et d'interactions avec les PNJ que le reste du jeu tandis que l'absence permanente de lumière confère un aspect assez étouffant et claustrophobique à l'atmosphère des lieux.

Half-Life 2
8

Half-Life 2 (2004)

Sortie : 16 novembre 2004. FPS, Action

Jeu sur PC, Mac, Linux, Xbox, Xbox 360, PlayStation 3, Android

Leon9000 a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

City 17 et Ravenholm.

Cité Orwellienne par excellence, cette prison de l'humanité a durablement marquée les esprits alors qu'elle n'est pourtant explorée que dans une moindre mesure lors de la séquence d'introduction d'Half Life 2; c'est là tout le génie de Valve dont la science de la minutie et l'efficacité d'une formule épurée opèrent à merveille pour dépeindre un univers d'une vaste ampleur avec peu d'images et peu de mots (rappelons que de nombreux éléments furent abandonnés lors des versions antérieures du jeu notamment des aspects encore moins reluisants de la funeste cité). Le joueur est photographié dès son entrée sur les lieux pour signaler que sa présence ne passe pas inaperçue, un passant est victime de la brutalité des gardes avant que Gordon n'en subisse les frais à son tour (le fameux "ramasse cette boite") et derrière des portes à demi-closes se devinent interrogatoires et autres séances de tortures quotidiennes alors que les citoyens osent à peine adresser la parole à notre personnage; pas besoin d'en rajouter plus pour avoir envie de foutre un joli merdier dans cet ordre établi et c'est exactement ce que la fin du jeu nous proposera dans une séquence de révolution cathartique (et la raison même de notre venue en ces lieux, après tout... "Sentez vous l'odeur des cendres?). La cité sera parcourue une dernière fois lors de l’Épisode 1 parmi les ruines de l'affrontement avant que l’Épisode 2 ne s'en éloigne définitivement; il faudra attendre de nombreuses années pour que le jeu en VR Alyx nous propose de s'y replonger dans une préquelle inespérée.

Ravenholm incarne également la quintessence de la ville maudite ou fantôme selon votre sensibilité; une impression tenace de solitude guère contrebalancée par la présence d'un unique survivant au caractère fanatique. Séquence emblématique de l'univers Zombies dans un jeu qui ne leur est pourtant pas dédié, cette ville devait également revenir sur le devant de la scène dans le cadre d'un quatrième épisode (!) d'Half Life 2, initialement prévu par Arkane Studios et dont vous pouvez retrouver aujourd'hui des séquences de gameplay grâce à l'investigation consciencieuse de la chaine NoClip.

Vampire: The Masquerade - Bloodlines
7.8

Vampire: The Masquerade - Bloodlines (2004)

Sortie : 19 novembre 2004 (France). Action, RPG

Jeu sur PC

Leon9000 a mis 8/10.

Annotation :

Los Angeles.

Les amateurs le savent : le cœur de ce Bloodlines se situe dans l'exploration des quartiers tortueux de Los Angeles où la mécanique centrale de la Mascarade prend ici tout son sens avec la nécessité pour le joueur d'agir à l'abri des regards tout en rechargeant sa jauge de mana (en satisfaisant sa soif de sang, de manière plus prosaïque :p ); à l'inverse d'une quête principale désespérément creuse et orientée action, les rues de la cité offrent de nombreuses possibilités dans la résolution des quêtes et l'approche opérée par le joueur, allant même jusqu'à proposer une variante souterraine pour les Nosferatus condamnés à dissimuler leur visage déformé aux yeux des humains ignorant tout des monstruosités tapies dans l'ombre. Mais au delà même de ce terrain de jeu, littéral, pour les vampires Los Angeles est également marquée par une dimension satirique de plus en plus évidente à mesure que le jeu poursuit sa sinistre exploration de la face cachée du rêve américain : le premier quartier propose un détournement de l’icône des surfeurs avec ces Sang-Clairs conspués par leurs semblables pour leur tolérance au soleil, le centre ville illustre les inégalités sociales de la cité en plaçant de nombreux clochards au sang avarié aux portes du domaine des vampires, le quartier Hollywoodien est souillé par l'omniprésence du porno et des snuff-movies tandis que le dernier quartier asiatique illustre à merveille la peur réactionnaire de l'envahisseur chinois avec ces vampires asiatiques aux mœurs bien distinctes de la Camarilla.

Une satire largement appuyée par l'excellent enrobage sonore dont a bénéficié le jeu en son temps entre un doublage de qualité, des radios récurrentes avec une présentatrice à la langue acerbe et des émissions de télévision relatant les derniers évènements survenus durant notre périple ou les rumeurs à propos de certaines célébrités vivant étrangement recluses (vous devinez bien vite de quoi il en retourne). A ce titre, l'excellence classe des Malkavian, clowns doués de prescience ou prophètes fous (le fou du Roi littéralement) propose de nombreuses interactions atypiques au sein des rues de la cité dont je vous laisse le plaisir de la découverte.

World of Warcraft
7.3

World of Warcraft (2004)

Sortie : 11 février 2005 (France). RPG, MMO

Jeu sur PC, Mac

Leon9000 a mis 5/10.

Annotation :

Stormwind (Hurlevent, vous voulez dire? :p)

(Merci doggy pour la suggestion)

N'ayant aucune connaissance approfondie de WoW, ayant souvent été découragé par l'aspect chronophage des MMO, je me contenterais ici de citer directement l'intéressé.

"Pour Hurlevent, c'est l'endroit le plus "social" de WoW, au sens premier du terme, où se croisent toujours des milliers de joueurs pour évoluer, crafter, échanger, se regrouper pour partir à l'aventure, outre le fait qu'elle soit artistiquement magnifique. Elle est mémorable pour des millions de joueurs."

The Elder Scrolls IV: Oblivion
7.4

The Elder Scrolls IV: Oblivion (2006)

Sortie : 24 mars 2006 (France). RPG, Action

Jeu sur PC, Xbox 360, PlayStation 3

Leon9000 a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

La Cité Impériale.

A l'image de son nom impersonnel, ce n'est pas par sa direction artistique que la capitale de Cyrodill a marquée les esprits; un écueil souvent adressé à Oblivion dans sa globalité au demeurant : alors que les premières informations sur la cité évoquaient auparavant une jungle cosmopolite, The Elder Scrolls IV aura finalement lorgné vers une Fantasy plus traditionnelle, prétendument sous l'impulsion de l'inénarrable Todd Howard suite au succès du Seigneur des Anneaux sur grand écran. Il est d'ailleurs amusant de noter que la quête principale ne nécessite même pas d'aller explorer la cité à la sortie de prison; néanmoins, nul doute que de nombreux joueurs se seront attardés en premier lieu dans les rues de la ville avant d'aller découvrir les vastes contrées menacées par l'invasion des Démons. La Cité Impériale permet en effet de se familiariser avec toutes les mécaniques du titre, sans craindre théoriquement la menace d'un adversaire tapi dans l'ombre : l'ordre règne en apparence dans la capitale avec ses fameux gardes et leurs répliques devenues cultes et il n'appartient qu'au joueur de suivre les règles ou de se jouer de leur vigilance. Centre névralgique de l'Empire, il règne ici une mixité sociale et raciale plus prononcée que dans d'autres titres de la série et c'est également l'occasion pour le joueur d'appréhender le cycle jour/nuit du jeu et les routines des citoyens impactées en conséquence; outre les hilarantes interactions entre les PNJ, de nombreuses quêtes proposent justement de prendre en filature quelques marchands pour mieux prendre conscience de cette simulation de vie dans un monde Fantasy.

Probablement pour des raisons techniques vu l'abondance des PNJ en ces lieux, la cité est structurée en cercle avec des quartiers séparés par des temps de chargement tandis que la tour de l'Empereur occupe la place centrale : un design simple mais efficace puisqu'il sera ainsi possible de discerner la cité au loin depuis de nombreux lieux de la Map, la capitale étant située au centre de l'espace proposé et permettant ainsi au joueur d'aller où bon lui semble sans être découragé par la distance à parcourir depuis ce point de départ adéquat. Enfin, la violence est ici seulement autorisée dans le cadre de l'arène, inévitable cliché des RPG Occidentaux ou Japonais, où le joueur pourra acquérir une réputation de champion et l'adoration sans bornes d'un fan à la coiffure étrangement colorée.

BioShock
8

BioShock (2007)

Sortie : 29 août 2007 (France). FPS, Action-Aventure

Jeu sur PC, Xbox 360, PlayStation 3, Xbox One, Mac

Leon9000 a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Rapture.

Cité sous marine qui convoque autant l'imaginaire de Jules Verne que les nombreuses dystopies dépeintes par la science fiction, Rapture est d'abord découverte avec fascination alors que le monologue exalté d'Andrew Ryan nous présente cette invraisemblable bâtisse dissimulée aux yeux de tous dans les profondeurs de l'océan avant que les premiers signes d'effondrement ne commencent déjà à être éloquents dès l'arrivée au sein de la cité; BioShock s'accorde même de lorgner clairement vers le Survival Horror durant ses premières heures de jeu avec une atmosphère inquiétante et de nombreux jeux de lumière pour suggérer la présence d'individus brisés mentalement et psychologiquement. Encore aujourd'hui, la séquence d'introduction est une merveille de cohabitation entre exposition narrative et Game Design; chaque élément introduit dans le gameplay servant également à étoffer le portrait d'une humanité brisée par ses rêves d'émancipation à l'image de ce révolver obtenu dans un berceau vide après avoir vaincue une "mère" apeurée. Malgré la surenchère de Walkings Simulator durant la dernière décennie, le titre est probablement le décor interactif bénéficiant de la meilleure narration environnementale, et pas simplement par l'usage de ces journaux radios dont l'utilisation deviendra bien trop vulgarisée dans ses nombreux successeurs; le décor raconte également une histoire à l'image de ce temps suspendu où les néons célèbrent une année déjà depuis longtemps écoulée; la vie a cessée de suivre son cours en ces lieux et le joueur ne peut qu'imaginer la gloire passée de la cité et les espoirs que nourrissaient ces habitants à son égard.

Ce cadre est si exceptionnel qu'il justifiera à lui seul la conception d'une suite qui achève d'illustrer l'effondrement de la cité, dans une tonalité plus douce-amère que véritablement dérangeante alors que le multijoueur illustre le conflit armé ayant conduit à la déchéance de l'utopie d'Andrew Ryan ; le DLC de Bioshock Infinite se chargera lui de dépeindre fugacement le quotidien de Rapture du temps de son apogée, une manière de boucler la boucle alors que Ken Levine achève son œuvre sur une note particulièrement névrotique.

Mass Effect
7.8

Mass Effect (2007)

Sortie : 23 novembre 2007 (France). Action, RPG

Jeu sur PC, Xbox 360, PlayStation 3, Xbox One, Xbox Series X/S, PlayStation 4, PlayStation 5

Leon9000 a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

La Citadelle.

Centre névralgique de l'univers, la Citadelle est également la première zone d'exploration véritable pour le joueur après la mission d'introduction d'Eden Prime et bien avant qu'il ne puisse arpenter l'univers à bord de son propre vaisseau. Après avoir côtoyé majoritairement des humains à bord du Normandy, la Citadelle offre l'occasion de prendre conscience de la diversité ethnique de la Voie Lactée et des multiples races extraterrestres que le joueur côtoiera durant son périple. Fait notable dans le cadre de cette liste, c'est également l'une des rares cités futuristes positives illustrées par le médium du jeu vidéo, le titre lorgnant clairement vers la science fiction optimiste autrefois prônée par Star Trek avec une cohabitation des races harmonieuse où l'humanité fait office de vilain petit canard belliqueux.

Si l'exploration se réduira à peau de chagrin durant les opus suivants, la Citadelle fera son retour à chaque volet de la trilogie et les développeurs feront d'ailleurs l'effort de créer des environnements spécifiques à chaque opus au lieu de recycler les lieux déjà existants.

Grand Theft Auto IV
7.4

Grand Theft Auto IV (2008)

Sortie : 29 avril 2008 (France). Action-Aventure

Jeu sur PlayStation 3, Xbox 360, PC

Leon9000 a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Liberty City.

De toutes les villes satiriques façonnées par la fructueuse série des GTA, Liberty City est clairement celle qui m'est restée le plus en mémoire; j'ignore ce qu'il en est aujourd'hui mais le jeu était connu à l'époque pour avoir bénéficié du doublage le plus conséquent jamais octroyé à un jeu vidéo et cet habillage sonore exceptionnel participait grandement à l'immersion dans cette fourmilière grisâtre des nombreuses réactions des PNJ à nos actions à leurs discussions coutumières, des excellentes radios qui relataient les derniers évènements de la quête principale, des One Man Shows vraiment hilarants que le joueur pouvait visionner jusqu'aux très nombreux dialogues de nos compagnons sur le trajet en voiture ou en titubant pour rejoindre un véhicule après une sacrée cuite; bref GTA IV n'est pas le plus généreux de la franchise en matière de mini-jeux mais certainement celui où la composante sociale était la plus tangible.

Et puis, Liberty City c'est aussi une tonalité douce-amère où l'humour est plutôt pince sans rire; à ce titre, l'intégration des choix moraux était plutôt adéquate pour mettre en évidence la spirale de violence dont le héros infortuné ne parviendra jamais vraiment à s'émanciper; le dénouement au pied de la statue de la Liberté aura marqué en ce sens durablement les esprits (l'une des deux fins alternatives tout du moins). Enfin, les deux extensions proposaient également une vision alternative (et plutôt complémentaire) des évènements survenus durant les péripéties de Niko tout en apportant leur propre pierre à l'édifice de Liberty City, d'une manière plus constructrice que le trio de héros de GTA V. Pas le plus excentrique de la série, peut être le plus réaliste en un sens jusque dans la conduite plus mesurée de ces véhicules, GTA IV aura autant signé une satire réussie avec Liberty City que véhiculer un attachement envers ses habitants qui essaient malgré tout de s'adapter à la folie qui les entoure.

Assassin's Creed II
7.6

Assassin's Creed II (2009)

Sortie : 20 novembre 2009. Action-Aventure, Infiltration

Jeu sur PC, PlayStation 3, Xbox 360, PlayStation 4, Xbox One, Mac

Leon9000 a mis 9/10.

Annotation :

Venise.

Il peut paraître étonnant d'intégrer une ville réelle dans le cadre de cette liste mais Venise n'a cessée de me revenir en mémoire alors que je réfléchissais à la composition de cette chronologie; peut être parce que la cité véritable demeure toujours un lieu atypique aujourd'hui, même si son authenticité ne résiste pas toujours bien à l'épreuve du temps, mais je pense surtout parce que la série des Assassin's Creed ne lorgnait pas forcément alors vers un photo-réalisme de ses décors interactifs et se permettait de proposer une vision plus romanesque et fantasmagorique de son Histoire revisitée : dans le cadre des péripéties d'Ezio, sorte de justicier vengeur de la Renaissance Italienne, Venise est une cité où les assassins et les conspirateurs rôdent dans l'ombre, où les temples recèlent de nombreux mystères à découvrir tandis que des énigmes nébuleuses sont perceptibles sur les sommets des bâtiments alors que la musique envoutante de Jesper Kyp appelle également à une forme de rêverie. Bref, il serait aisé de retenir de cette cité la fameuse séquence du carnaval ou les pirouettes aériennes avec la machine de Da Vinci mais avec le recul, je pense vraiment que cette cité regorge de trésors d'ambiance comme le jeu vidéo en a rarement proposé jusqu'ici, malgré toute la vulgarisation créative qui plombera la série par la suite.

Fallout: New Vegas
7.8

Fallout: New Vegas (2010)

Sortie : 22 octobre 2010 (France). RPG, FPS

Jeu sur PC, Xbox 360, PlayStation 3

Leon9000 a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

New Vegas.

Pour être franc, je ne savais pas trop quelle cité inclure dans cette liste parmi la prolifique série des Fallout étant donné la misère omniprésente et l'état de délabrement avancé de la plupart des cités traversées durant ces jeux post-apocalyptiques. A ce titre, New Vegas représente justement une étrange exception au sein de la franchise : relativement épargnée par les bombardements et les retombées radioactives, la ville s'évertue à perpétuer un semblant de faste et de civilisation en dépit de la désolation qui l'entoure; tout n'est qu'apparences bien sûr et il ne faut pas creuser bien loin pour prendre conscience de l'appétit sanguinaire qui malmène la plupart des habitants de la série, un appétit parfois même littéral comme le joueur s'en rendra bien vite compte lors d'une visite à un hôtel réputé pour la qualité de son Quest Design :
https://www.youtube.com/watch?v=yM1yR7WYqgM

Hormis cette richesse trompe l’œil, la ville est également régie par un énième tyran aidé d'une armée de robots mais qui revendique cette fois ci d'aider l'humanité à revenir sur le droit chemin, même s'il faut la contraindre dans son évolution pour cela; une approche discutable mais sur laquelle le jeu semble émettre un jugement définitif si le joueur décide de se débarrasser de ce surveillant agaçant : toutes les limites d'un New Vegas teinté de nuances de gris mais qui s'évertue pourtant à perpétuer un système de moralité quelque peu manichéen.

Deadly Premonition
7.3

Deadly Premonition (2010)

Red Seeds Profile

Sortie : 29 octobre 2010 (France). Action-Aventure, Survival horror

Jeu sur Xbox 360, PlayStation 3

Annotation :

Greenvale.

(Merci Liehd pour la suggestion)

Twin Peaks a fait de nombreux émules au cinéma, à la télévision, en littérature et même dans le jeu vidéo; il était donc normal qu'une ville se revendiquant de l'influence de David Lynch se retrouve dans cette liste : à dire vrai, Deadly Premonition est tellement semblable à la série culte au premier abord qu'elle semble n'en être qu'un pastiche éhonté avant que des touches d'humour plus Japonaises, notamment dans les ruptures de ton et les clins d’œils complices au joueur, finissent par lui conférer plus de personnalité propre.

De toutes les œuvres présentes dans cette ville, Greenvale est certainement celle qui bénéficie de l'enrobage le moins attrayant; Deadly Premonition étant connu à juste titre pour sa technique abominable et qui semble participer dans une certaine mesure de la réputation culte du jeu avec ses atours grossiers qui en ont rebutés certains d'entrée de jeu. Votre humble serviteur n'a lui même pas eu la patience d'aller bien loin, n'étant pas spécialement réceptif à l'humour particulier du titre et bien vite rebuté par ses séquences d'action cauchemardesques dans le mauvais sens du terme; néanmoins, le jeu n'en demeure pas moins culte pour beaucoup et sa structure semble lorgner vers la proposition de Majora's Mask en son temps avec une importance accordée aux horaires des citoyens et la nécessité pour le joueur de se trouver en des lieux précis à une certaine heure pour permettre l'avancée de l'enquête.

Dragon Age II
5.5

Dragon Age II (2011)

Sortie : 11 mars 2011 (France). RPG

Jeu sur Mac, PC, Xbox 360, PlayStation 3

Leon9000 a mis 6/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Kirkwall.

Opus souvent décrié par la communauté des fans et des amateurs de RPG en général, premier signe évident de la déchéance à venir de Bioware suite à son rachat par EA, Dragon Age 2 a toutefois laissé un meilleur souvenir à certains joueurs pour son cadre atypique confinant son action à la cité de Kirkwall au lieu de proposer un périple à travers un territoire plus vaste. Surnommée la Cité des Chaines, la ville s'avère vite digne de sa sinistre appellation puisqu'elle est gangrénée par une misère omniprésente et une répression féroce exercée notamment envers les mages infortunés dont l'utilisation périlleuse de la Magie est un fil conducteur de la série Dragon Age; c'est en tant que réfugié que le héros lui même fait son entrée au sein de la cité, fuyant comme tant d'autres la menace de l'Engeance endiguée dans le volet précédent; à ce titre, le jeu donne ainsi davantage la parole aux petites gens malmenées par les guerres du jeu originel à la manière de Kotor 2 qui s'attardait davantage que son aîné sur les séquelles douloureuses engendrées par les guerres mandaloriennes.

Bien que son architecture ne diffère pas beaucoup des archétypes habituels de la Dark Fantasy avec son inévitable segmentation sociale, Dragon Age 2 propose pourtant au joueur d'expérimenter soit même cette stigmatisation puisque sa famille se retrouve dépossédée de son domaine et contrainte de survivre dans les faubourgs de la ville. Une cité que le joueur apprendra bien vite à connaître avec l'approche plus intimiste opérée par le titre et un récit se déroulant majoritairement dans un cadre urbain; une particularité notable dans les RPG de Fantasy.

Spec Ops: The Line
7.3

Spec Ops: The Line (2012)

Sortie : 29 juin 2012 (France). Action

Jeu sur PC, Mac, Linux, Xbox 360, PlayStation 3, Xbox One, Xbox Series X/S

Leon9000 a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Dubai.

Il peut être également surprenant de retrouver un TPS dans le cadre de cette liste puisque le genre ne se prête pas vraiment à l'exploration d'une ville fictive; souvent simple décor urbain pour légitimer les inévitables couvertures qui vont parsemer les niveaux et que le joueur reconnaitra à des kilomètres depuis que tous les titres de cet acabit singent Gears Of War sans vergogne. Néanmoins, Spec Ops The Line représente une exception bienvenue à ce titre car la ville y est véritablement une porteuse d'histoires à part entière; les murs de Dubai sont émaillés de graffitis qui détournent les slogans publicitaires luxueux pour des peintures mortuaires, illustrant le chaos psychologique que les citoyens endurent au cours de cette guerre insensée. Dubai est ainsi marquée par une représentation fantasmagorique, dédaignant une retranscription réaliste pour adopter une architecture invraisemblable, propice à mettre en évidence les tourments identitaires des soldats qui déambulent dans ses rues ensablées. Même si la deuxième partie de l'aventure est plus timorée en matière de décors somptueux, l'ensemble de ce récit tourmenté est porté par ce contraste déstabilisant entre la richesse matérielle des lieux et la violence bestiale qui y sévit en toute impunité; un paradoxe qui évoque parfois même les fulgurances de Bioshock et que l'intrigue ne cessera d'user à son avantage pour mettre en lumière la perte de repères du soldat incarné, silhouette ensanglantée jurant presque avec le faste et les reliques de la civilisation qui l'entourent.

Le sable y est par ailleurs omniprésent autant en élément de gameplay destructeur pour prendre l'ascendant durant les affrontements qu'en anomalie imprévue où les alliés se confondent avec les ennemis au sein d'une tempête; symbolique constante d'une barrière qui empêche les soldats de fuir le champ de bataille. Fait notable pour un titre de cette époque, les collectibles étoffent véritablement le portrait de Dubai en donnant la parole aux soldats et aux civils que nous ne côtoyons que brièvement au cours des fusillades alors que les hommes à la radio ne cessent d'invectiver notre protagoniste.

Dishonored
7.6

Dishonored (2012)

Sortie : 9 octobre 2012. Action-Aventure, Infiltration

Jeu sur PlayStation 3, Xbox 360, PC

Leon9000 a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Dunwall.

Incarnation du Steampunk par excellence, Dunwall se démarque sans doute du reste de l'industrie par cette impression tenace de crasse et de pestilence alors que la peste fait rage dans les rues de la ville et que les puissants de la cité continuent leurs manigances, indifférents à la misère qui sévit au bas de leur porte. Fait notable dans le cadre de cette liste, les quartiers sont directement impactés par les actions du joueur alors que le chaos se répand selon les meurtres accumulés par notre protagoniste ; cela étant dit, même la Run pacifiste est marquée par ce sentiment nauséabond et ce désespoir omniprésent alors que la ville part à l'abandon. Des hauts parleurs répétant inlassablement les consignes gouvernementales aux inquisiteurs psalmodiant leurs incantations, la ville est régie par une poigne de fer et les gardes eux mêmes grommellent durant leurs patrouilles, visiblement davantage contraints de suivre le mouvement que fier de porter l'uniforme. La superstition est évidemment de mise pour les gens du commun confrontés à la crise sanitaire qui menace de faire sombrer la cité dans le néant et de nombreuses bâtisses recèlent ainsi de secrets inavoués, tels les autels dédiés à l'Outsider, tandis que d'autres bâtiments luxueux sont gorgés de tableaux et de richesses à piller; la segmentation sociale s'incarne ici directement dans le Level Design et dans les possibilités d'exploration offertes au joueur, pouvant autant arpenter la cité depuis les toits que rôder dans l'ombre en privilégiant les souterrains. De nombreuses approches pour de nombreuses parties car à n'en pas douter, Dunwall ne livrera pas tous ses secrets dès votre premier voyage au sein de cette déliquescence; même si sa peinture crépusculaire marquera probablement vos esprits d'entrée de jeu. La capitale agonisante sera également exploitée dans le cadre des DLC de ce Dishonored, offrant un point de vue alternatif sur le récit mais sans fluctuer l'approche de l'environnement pour autant.

Dishonored 2 préférera s'en éloigner au profit d'une autre cité mais Dunwall fera néanmoins office de niveau d'introduction (relativement ensoleillé par rapport à son passé funeste) mais également de conclusion (renouant avec sa morbidité coutumière).

BioShock Infinite
7.5

BioShock Infinite (2013)

Sortie : 26 mars 2013. FPS, Action-Aventure

Jeu sur PC, PlayStation 3, PlayStation 4, Xbox One, Xbox 360, Mac, Linux, Nintendo Switch

Leon9000 a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Colombia.

Nombreux sont ceux qui se souviennent du trailer ingénieux de Bioshock Infinite illustrant une cité sous marine dans un aquarium avant que Booker Devitt soit violemment éjecté dans le vide au milieu de batiments aériens; par la suite, le jeu poursuivit sa communication enthousiasmante en illustrant des quartiers encore relativement habités et une navigation prometteuse entre ces bâtisses à l'aide d'un rail vertigineux; bref le contraste avec le premier Bioshock était éloquent à plus d'un titre et c'était là l'intention première de Ken Levine et son équipe (les premières versions du jeu étant plus proches esthétiquement de Bioshock premier du nom avec un choix de couleurs notamment plus inquiétantes).

La suite est néanmoins connue de tous : beaucoup d'éléments furent perdus en chemin et l’œuvre finalisée, malgré ses grandes qualités, ne semble être qu'une esquisse à bien des égards des ambitions premières de cette nouvelle dystopie. La première heure de Bioshock Infinite est pourtant intégralement consacrée à la découverte de Colombia alors que la ville célèbre un évènement encore incompréhensible pour le joueur; aucune arme à feu et pas de menace à première vue mais quelques éléments déjà discordants dans cette effervescence collective comme ces enfants qui fument négligemment sous le regard des adultes. La mise en scène essaie néanmoins de nous faire prendre conscience de l'architecture improbable de cette cité avec des bâtiments qui viennent s'amarrer en temps réel sur une place publique tandis que des défilés surréalistes poursuivent leur parade céleste; néanmoins, FPS oblige, cette introduction se conclut inévitablement dans le sang et le jeu emprunte alors une structure bien plus cadenassée que son prédécesseur, un sentiment parfois frustrant étant donné le contexte aérien de ce nouveau périple. Fort heureusement, Colombia recèle encore de trésors d'ambiance durant plusieurs moments d'accalmie mais il devient bien vite évident que le propos d'Infinite se focalisera sur Booker et Elizabeth, la ville ne devenant plus qu'un terrain de jeu et une épreuve à surmonter pour ses protagonistes; seule une variante dimensionnelle étoffera un peu le portrait de la cité en illustrant une révolution des classes défavorisées. La ville ne reviendra malheureusement plus sur le devant de la scène alors que le jeu a célébré pourtant ses dix ans dernièrement; une sorte d'occasion manquée pour un décor interactif pourtant exceptionnel à plus d'un titre.

Metro: Last Light
7.4

Metro: Last Light (2013)

Sortie : 17 mai 2013 (France). FPS, Action

Jeu sur PC, PlayStation 3, Xbox 360, Mac, Linux, PlayStation 4

Leon9000 a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le métro.

A la manière d'Half Life 2, c'est par l'intermédiaire de niveaux linéaires que le joueur découvre les quelques lieux encore peuplés de ces abris d'infortune protégés autant des radiations que de la faune sauvage (?) de la surface; une approche de circonstance dans la mesure où ces métros réappropriés en lieux de vie sont évidemment des espaces exigus où les communautés vivent entassées dans la crainte du monde extérieur : ces stations sont certes un soulagement pour le joueur qui peut enfin baisser sa garde mais véhiculent malgré tout une certaine atmosphère étouffante par l'entassement des habitations et des gens contraints de se côtoyer avec une plus grande proximité que dans la plupart des civilisations modernes. L'exploration des lignes de métro occasionne ainsi très paradoxalement une respiration bienvenue avec notre seule présence en ces lieux, bien vite contrebalancée par la présence d'ennemis terrifiants aux alentours; à ce titre, le monde de la surface représente un curieux paradoxe en nous contraignant à la célérité avec un oxygène limité alors qu'il ne donne envie que d'être contemplé dans sa nature qui commence enfin à surmonter l'apocalypse nucléaire.

Si la direction artistique de 2033 était encore un peu trop terne pour marquer les esprits, Last Light s'efforce de diversifier beaucoup plus ses reliques de la civilisation humaine, sans renier pour autant l'impression de crasse et de misère omniprésente en ces lieux; entre un Cabaret inattendu et une Venise improvisée vendant les mêmes poissons qui essayaient de nous mordre la jambe deux minutes plus tôt, le métro ne manque paradoxalement pas de personnalité, malgré l'absence de lumière en ces lieux. Difficile également de ne pas mentionner cette étrange ville fantôme à la surface, sorte de parenthèse métaphorique où Artyom revit les derniers instants de l'ancienne civilisation humaine par la présence inquiétante des réminiscences des nombreux disparus d'un temps révolu (?).

Remember Me
6.4

Remember Me (2013)

Sortie : 7 juin 2013 (France). Action-Aventure, Beat'em up, Plateforme

Jeu sur Xbox 360, PlayStation 3, PC

Leon9000 a mis 7/10.

Annotation :

Paris.

Ça me fait un peu rigoler d'inclure notre capitale dans cette liste, étant donné les souvenirs peu glorieux que j'en retiens après y avoir vécu pendant cinq ans mais il est vrai que cette représentation futuriste proposée par Remember Me véhicule un étrange paradoxe : si la linéarité du jeu lui a souvent été reprochée (en une époque où elle était pourtant légion dans la génération des consoles HD), c'est bien parce qu'elle suscite une vraie frustration de ne pouvoir arpenter plus en détail cette mégalopole tentaculaire et quelque peu déliquescente. Ce premier jeu de DontNod est certainement l’œuvre la plus dirigiste du studio alors qu'il présente paradoxalement son univers le plus attrayant visuellement; peut être n'est ce pas totalement un hasard : avec ses séquences de plateforme millimétrées et sa progression cadenassée, le jeu bénéficiait d'un vrai savoir faire pour mettre ses décors en valeur et mettre en évidence par la mise en scène certains détails de l'environnement qui nous auraient peut être échappé dans une exploration ordinaire. Il faut dire qu'en dépit d'une certaine redondance de son gameplay, le jeu offre malgré tout la sensation de visiter de nombreux quartiers (souvent méconnaissables) de la célèbre capitale entre ses lieux submergés par les flots et ces monuments emblématiques recouverts d'un entrelacement inquiétant de câbles électriques. Malgré cette dégradation visible dès les premiers niveaux, la direction artistique de Remember Me se veut néanmoins nettement moins enténébrée que de nombreuses dystopies futuristes et propose ainsi une pléthore d'environnements à l'esthétique chirurgicale tandis que les néons semblent apporter une lumière continue à la cité même durant la nuit, un peu à l'image de cette foutue Tour Eiffel dans la vraie vie, dont le jeu dédaigne d'ailleurs la représentation pour lorgner vers d'autres quartiers moins populaires de la capitale française.

Bloodborne
8.4

Bloodborne (2015)

Buraddobōn

Sortie : 25 mars 2015 (France). Action, RPG

Jeu sur PlayStation 4

Leon9000 a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Yharnam.

Les SoulsBorne nous proposent habituellement de déambuler parmi les ruines d'une civilisation déchue; il n'est donc pas vraiment question de villes à explorer à proprement parler. Yharnam offre néanmoins une légère exception en la matière car en dépit d'une violence omniprésente, une forme de vie semble malgré tout subsister derrière les murs de la cité, bien qu'à l'évidence, elle soit déjà gangrenée par la folie. Plusieurs individus nous mettent en garde contre les monstres qui sévissent dans les rues et mêmes les antagonistes semblent encore munis d'un semblant de conscience (le fameux Père Gascogne); la complainte désespérée d'une jeune fille et sa boite à musique aura serré le cœur de plus d'un joueur, à ce titre; une manière fort peu couteuse de stimuler l'imaginaire du joueur sur le passif de cette cité victorienne et des circonstances ayant amenées à sa déchéance. Enfin, les rares survivants doués de raison (?) peuvent également être réunis dans un abri d'infortune et il est même possible de déceler une forme de segmentation sociale par l'apparence des ennemis et autres brutes sanguinaires qui entravent notre chasse.

Mais bien évidemment, Yharnam c'est aussi un Level Design tentaculaire; qualité maintes fois prisée (à l'excès pour ma part) des SoulsLike mais qui trouve ici une vraie résonance avec la nécessité pour le joueur d'éviter le conflit et de mieux comprendre l'architecture alambiquée des lieux. C'est à la fois une ville empreinte de majesté et étouffante dans ses toits innombrables qui obstruent le ciel, à la manière des dessins de Tsutomu Nihei et il est regrettable que la deuxième moitié de l'aventure s'en désintéresse assez vite au profit de lieux bien moins passionnants à explorer et surtout envoutants à contempler.

Batman: Arkham Knight
7.6

Batman: Arkham Knight (2015)

Sortie : 23 juin 2015 (France). Action-Aventure, Beat'em up, Infiltration

Jeu sur PlayStation 4, Xbox One, PC

Leon9000 a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et l'a mis en envie.

Annotation :

Gotham City.

(Merci doggy pour la suggestion)

Durant sa Masterclass à la cité des sciences et de l'industrie, le directeur artistique David Ego avait mentionné qu'à son sens l'équipe de Rocksteady avait pris le temps de grandir avant d'ouvrir progressivement son terrain de jeu au joueur, se contenant initialement d'illustrer Gotham City comme un arrière fond depuis l'asile d'Arkham dans le premier opus, de proposer uniquement une prison à ciel ouvert dans City avant de laisser véritablement le joueur déambuler dans les rues de la cité durant les évènements de cet Arkham Knight. Si cette démarche s'est trouvée quelque peu démentie récemment avec un Suicide Squad déjà de triste mémoire, elle s'avère pourtant pertinente pour décrire l'évolution de la trilogie dédiée au Chevalier Noir des couloirs exigus de l'asile d'Arkham avec sa composante MetroidVania Light, de la grandeur relative de l'espace aérien offert par City avant de laisser pleinement le joueur libre de ses mouvements dans le cadre de Knight avec une capacité de déplacement nettement accrue. C'est peut être même un écueil que j'adresserais là à l'égard de Knight car avec les moyens de Traversal à notre disposition (le vol et la Batmobile), les rues de Gotham sont traversées à toute vitesse sans forcément que le joueur soit incité initialement à observer l'environnement attentivement.

C'est néanmoins là qu'interviennent les fameuses énigmes de l'homme mystère pour contraindre le joueur à observer minutieusement les décors et mieux prendre conscience du soin apporté à la direction artistique; c'est durant ces moments de calme imposés que Gotham City dévoile sa véritable saveur, d'autant que le jeu se jouera également de la raison du joueur en intégrant bien vite des visions cauchemardesques au sein même de l'environnement, créant fréquemment des moments d'incertitude et de stupeur momentanés. A tel point que la ville en paraît paradoxalement plus timorée durant le EndGame d'autant que l'absence de notre "compagnon" confère une étrange impression de solitude à cette ville dépeuplée.

The Witcher 3: Wild Hunt - Blood and Wine
9.1

The Witcher 3: Wild Hunt - Blood and Wine (2016)

Sortie : 31 mai 2016. RPG, Action

Extension sur Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, PC, Linux

Leon9000 a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Beauclair.

Capitale de la Principauté de Toussaint, Beauclair est une évidente référence à notre pays, l'ensemble de l'extension présentant une énième vision fantasmée d'une France moyenâgeuse luxuriante et déjà raffinée. Dans le cadre de The Witcher 3, Beauclair est particulièrement intéressante pour le contraste qu'elle offre avec les précédentes péripéties du Sorceleur par son cadre apaisant et son abondance de couleurs vives, bien loin des marais putrides de Velen ou les rues boueuses de Novigrad; un décor idéal pour dépeindre un récit de vampires où les suceurs de sang peuvent se fondre aisément dans la foule parmi les fêtes de l'aristocratie. Néanmoins, les véritables prédateurs ne sont pas forcément ceux désignés par la rumeur populaire et par l'intermédiaire de ce cadre idyllique, Blood and Wine renouera également avec un détournement des contes de fées en se jouant des morales préétablies; thématique qui caractérisait déjà en son temps les premières nouvelles littéraires du Sorceleur.

Avec son Level Design en cercle ascendant qui évoque volontiers la cité de Minas Tirith, Beauclair est également visible à des lieues à la ronde, son architecture dominant les contrées verdoyantes où Geralt déambule durant sa dernière (?) aventure, bien que la cité soit placée à l'extrémité Est du pays et non en son centre comme dans de nombreux jeux vidéos. Et pour finir, autant laisser Andrzej Sapkowski nous décrire lui même ce lieu:

"Cet endroit, le château de Beauclair, est un endroit idyllique, propice aux aventures amoureuses, marmonna Reynart en se délectant du bouquet du vin. Sa seule vue suffit à vous envoûter. Je vous revois tous, en octobre, lorsque vous vous êtes retrouvés, bouche bée devant le palais. Quelle était cette expression, déjà, que Cahir avait employée ?"

— La Dame du Lac

Deus Ex: Mankind Divided
7

Deus Ex: Mankind Divided (2016)

Sortie : 23 août 2016. RPG, FPS, Infiltration

Jeu sur PC, Mac, Linux, PlayStation 4, Xbox One

Leon9000 a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Prague.

Souvent conspué pour sa fin abrupte et sa structure redondante (foutu métro :p), Mankind Divided aura néanmoins fait le choix de privilégier un terrain de jeu plus condensé que son prédécesseur là où Human Revolution proposait une sensation de voyage plus accentuée. Un choix préjudiciable pour certains mais en contrepartie, la narration environnementale et le soin apporté aux décors sont plus accentués dans cette nouvelle itération Cyberpunk en dépit des apparences un peu austères au premier abord; la direction artistique est assez rebutante au commencement de l'aventure mais incarne justement l'oppression exercée contre les Augmentés avec une uniformité dans la colorimétrie de la ville, contrastant avec les souvenirs Black and Gold du jeu précédent; des couleurs que le joueur retrouvera pourtant à plusieurs reprises puisqu'elles symbolisent encore les lieux d'habitations des augmentés, offrant presque une sorte de satisfaction dans l'exploration de trouver des repaires secrets où cette luminosité dorée est comme un signe de ralliement des opprimés, dissimulée aux yeux de la surface.

Outre le sentiment de familiarité beaucoup plus important induit par les nombreux allers et retours dans les rues de Prague, Mankind Divided propose également une poignée de quêtes secondaires qui mettent bien plus en évidence l'anxiété sociale qui malmène les habitants de la cité qu'il s'agisse de fournir un titre de séjour à des citoyens menacés d'expulsion, de mettre un terme aux activités d'un tueur en série ciblant les augmentés ou de fournir de la drogue permettant aux augmentés de supporter leurs implants mécaniques. La métaphore raciale n'est pas des plus subtiles (bien que moins lourdingue que les productions prétendument dénonciatrices de ces dernières années) mais Prague n'en demeure pas moins un solide exemple de civilisation lorgnant vers la radicalisation sans que l'aspect totalitaire n'en devienne aussi explicite que dans un Half Life 2 (peut être comme dans la vraie vie, en un sens). Pour finir, quelques mots de l'ami Mark Brown à ce sujet :
https://www.youtube.com/watch?v=USVr936aKzs

Leon9000

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