Frank Herbert's Dune
6.3
Frank Herbert's Dune

Série SyFy (2000)

Voir la série

J'ai profité d'un lundi de congé pour revoir Dune, l'une de mes oeuvres favorites de science-fiction. Il ne s'agit pas du film réalisé par David Lynch en 1984, mais de la mini-série en trois parties réalisée par John Harrison et diffusée sur Sci-Fi Channel en 2000. Pour ceux qui l'ignorent, il s'agit d'une adaptation du premier roman du Cycle de Dune de Frank Herbert, une oeuvre majeure de la science-fiction des cinquante dernières années.


L'histoire se déroule dans un futur lointain, où l'humanité a conquis l'espace grâce l'Epice, une substance rare et précieuse qui permet aux Navigateurs – d'étranges créatures dont l'apparence est inconnue du commun des mortels – de trouver leur chemin entre les étoiles. L'Epice n'est présente et peut être récoltée que sur une seule planète : Arrakis, dite Dune, un désert gigantesque hanté par des vers géants. Celui qui contrôle Arrakis contrôle la production de l'Epice, la substance la plus précieuse de l'Univers.


Lorsque Dune commence, l'Empereur a confié la gestion d'Arrakis au Duc Leto Atreides, un leader populaire parmi les Grandes Maisons nobles qui se partagent l'univers, au détriment de la Maison Harkonnen, les ennemis ancestraux des Atreides. Ce que Leto ignore, c'est que tout ceci n'est que le début d'un terrible complot fomenté par le baron Vladimir Harkonnen et l'Empereur lui-même pour se débarrasser d'un dangereux rival.


Paul, le fils du duc Leto et de sa compagne Jessica, et accessoirement héros de l'histoire, va découvrir la vie sur Arrakis et apprendre à survivre dans cet environnement hostile où l'Eau est un bien précieux. Après la trahison d'un proche et la mort de son père, il fuit dans le désert et trouve refuge parmi les Fremen, les natifs d'Arrakis.


J'avais été emballé par le roman lorsque je l'avais lu pour la première fois il y a une bonne dizaine d'années, et je suis agréablement surpris par sa qualité chaque fois que je le relis. Cette mini-série lui rend superbement hommage. On y retrouve tous les ingrédients et les thèmes qui font la richesse du roman : les personnages, les intrigues politiques, la religion, le fanatisme, la vengeance, etc.


L'un des points remarquables de cette mini-série, c'est son esthétisme. Les couleurs ont été choisies avec soin et jouent un rôle particulier dans l'histoire, puisque chaque couleur est clairement associée à une faction : ocre pour les Atreides, rouge pour les Harkonnen, vert pour les Fremen, bleu pour la famille impériale. Ainsi, d'un seul coup d'oeil, on devine au début de chaque scène où elle se situe et quels protagonistes vont se présenter devant nous. Cela donne à chaque faction un ton particulier. Le réalisateur s'amuse également à jouer avec les couleurs pour les associer à des émotions : Paul est ainsi plongé dans une lumière rouge, la couleur de la sinistre Maison Harkonnen, quand il s'apprête à déchainer son armée fanatique contre l'Empereur.


Au-delà de cet intéressant jeu de couleurs, les images sont globalement très réussies. A l'exception de quelques effets spéciaux un peu grossiers dans le désert, on est vraiment plongé dans le cadre atypique d'Arrakis et on y croit, ce qui est bien l'essentiel !


Au générique, on trouve notamment Alec Newman (convaincant mais peut-être un peu trop âgé pour incarner Paul Atreides qui est censé avoir quinze ans au début de l'histoire), William Hurt (le duc Leto Atreides, le père de Paul), Saskia Reeves (Lady Jessica, la compagne du duc Leto et mère de Paul), Ian McNeice (le baron Vladimir Harkonnen, l'ennemi juré des Atreides), Matt Keeslar (Feyd-Rautha, le neveu du baron Harkonnen), Giancarlo Giannini (l'Empereur Shaddam Corrino), Julie Cox (Irulan, la fille aînée de l'Empereur). Hormis William Hurt, les acteurs ne sont pas de grandes stars mais incarnent parfaitement leurs personnages. Mention spéciale à Ian McNeice qui interprète un baron Harkonnen aussi retors et extravagant que je l'avais imaginé dans le roman.


Le final de la mini-série est grandiose et conclut parfaitement quatre heures et demi d'intrigue et de suspense. A la fin, j'ai eu envie de replonger dans mes bouquins du cycle de Dune, ou de regarder Children of Dune, la mini-série qui compile les deux romans suivants de la saga.

ZeroJanvier
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleures séries politiques, Les meilleures séries sur la guerre, Séries de SF, Les meilleures mini-séries et Les meilleures séries de science-fiction

Créée

le 25 sept. 2010

Critique lue 3.1K fois

12 j'aime

Zéro Janvier

Écrit par

Critique lue 3.1K fois

12

D'autres avis sur Frank Herbert's Dune

Frank Herbert's Dune
ZeroJanvier
8

Critique de Frank Herbert's Dune par Zéro Janvier

J'ai profité d'un lundi de congé pour revoir Dune, l'une de mes oeuvres favorites de science-fiction. Il ne s'agit pas du film réalisé par David Lynch en 1984, mais de la mini-série en trois parties...

le 25 sept. 2010

12 j'aime

Frank Herbert's Dune
Pierre_Marot
5

Dune, sans Dune.

Après le film de Lynch, je ne m'attendais certainement pas à commencer par me poser la question de laquelle des deux œuvres est la plus fidèle aux livres. Pourtant, on sent une volonté de suivre la...

le 16 avr. 2014

4 j'aime

3

Frank Herbert's Dune
Kliban
7

Spice must flow

Certes, les effets spéciaux sont le point faible de la série. Certes, certains acteurs pourraient être plus crédibles. Mais. Voilà une série honnête, fidèle à l'esprit du roman dont l'enthousiasme...

le 12 sept. 2012

4 j'aime

Du même critique

The World at War
ZeroJanvier
9

The World at War

The World at War est une série documentaire produite par Jeremy Isaacs diffusée par la chaîne britannique ITV entre le 31 octobre 1973 et le 8 mai 1974. Tout au long des 26 épisodes d’environ 50...

le 28 juil. 2014

12 j'aime

Frank Herbert's Dune
ZeroJanvier
8

Critique de Frank Herbert's Dune par Zéro Janvier

J'ai profité d'un lundi de congé pour revoir Dune, l'une de mes oeuvres favorites de science-fiction. Il ne s'agit pas du film réalisé par David Lynch en 1984, mais de la mini-série en trois parties...

le 25 sept. 2010

12 j'aime

« Arrête avec tes mensonges » 
ZeroJanvier
10

Un puzzle enfin assemblé

En quatrième de couverture, Philippe Besson promet de dire la vérité, pour la première fois. La promesse est tenue, et magnifiquement tenue à mes yeux. Philippe Besson nous raconte son premier amour...

le 6 janv. 2017

10 j'aime

1