Critique de 23 par bisca
Avant même la parution de ce nouvel album de Blonde Redhead son septième , la polémique fait rage dans les rangs des initiés. On y entend dire que le trio new-yorkais aurait définitivement troqué sa...
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le 13 mars 2022
Plus qu’un style musical - qui serait d’ailleurs ultra difficile de déterminer, le Blonde Redhead deuxième génération, débutant avec le départ de son bassiste, s’inscrit dans la tradition de son label d’adoption 4AD. 23, comme son prédécesseur Misery is a butterfly, poursuit une lignée musicale qui avait commencé pour ce label avec Cocteau Twins et qui s’est poursuivi notamment avec Pale Saints ou Lush (surtout Pooky et Split). Celle d’une musique qui accumule les couches et qui préfère l’artificialité classe au naturalisme cru ; les faux semblants aux morceaux francs du collier. La musique de Blonde Redhead n’est pas linéaire et sa profondeur de champs est souvent vertigineuse. Chaque son semble avoir été pensé, réfléchi, travaillé, modifié par ces créateurs de génies. Le début de 23 (la tornade 23, le curiste Dr Strangeluv, le bouleversant The Dress) est merveilleux et nous fait avancer comme dans un rêve éveillé. L’immersion dans le monde Blonde Redhead-ien est totale ; on en perd ses repères spaciaux et temporels, comme ivre d’absinthe.
C’est vrai que le trio est toujours aidé par la voix d’écorchée de Kazu Makino, japonaise perdue en Occident, dont le timbre hors norme favorise le détachement du réel. La suite montre les dangers que risquent le trio New Yorkais à jouer les démiurges ou les Prométhée : Le trio peut aussi se perdre aussi en pont inutile voire ridicule (le son bontempi sur le pourtant rock Sw). Pire : à accumuler enluminures et trompe-l’œil, on ne peut plus voir dans la musique que le décor - au détriment du corps- et celui-là peut apparaître même toc et niais comme un Mylène Farmer indie (Silently). Heureusement, cela arrive bien peu en regard des moments magiques procurés par 23. Blonde Redhead maîtrise son art d’illusionniste et peut se remémorer son passé noise pour casser quelques faux murs (spring and by summer falls) ; il peut aussi compter sur la présence toujours affirmée de Simone Pace à la batterie. Les Blonde Redhead, vrai groupe de rock, peuvent renvoyer l’insupportable rousse se faire f… avec son nouvel ami Moby. Les New-Yorkais regardent cette médiocrité de très haut.
Créée
le 15 sept. 2015
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