La plus grande surprise en écoutant cet album de Jenny Lewis, c'est d'y retrouver en guest Elvis Costello. L'Anglais à lunettes devait sans doute passer par là et attiré par la bonne ambiance du studio, aurait décidé de venir donner de la voix. Sur un seul morceau tout de même, il faut pas pousser. En revanche, on ne s'étonne pas de voir dans les crédits, Chris Robinson des Black Crowes, Acid Tongue étant bel et bien un album de classic rock, presque sudiste, limite country. Jenny Lewis, chanteuse des sympathiques Rilo Kiley, a des envies de métamorphose et d'ainsi ressembler à Dolly Parton ou à Linda Rondstadt.
Sans la poitrine de matrone de la première ni la chemise à carreaux de la seconde mais avec ce même sentiment de sacrifice de sa personnalité au profit d'un orchestre chapeauté de Stetsons et d'une tradition américano-américaine...Ce qui nous vaut quelques titres redneck un peu pénibles avec un sommet d'horreur avec The Next messiah, véritable medley du genre sur près de 9'. Dommage car Jenny Lewis à un joli brin de voix et le beau Black sand exhale des parfums de dentelles et de candélabres proche de la sensualité de Kate Bush années 70. Le reste est plus rustre et rustique, vous l'avez compris, et alterne ennui et grincements de dent.