Fort du succès du merveilleux "The Age of Plastic", les Buggles retrouvent très vite les chemins du studio, mais la pochette de "Adventures in Modern Recording" ne ment pas; cet album sera principalement l'effort du célèbre producteur "Trevor Horn". Geoff Downes, son acolyte, composera avec lui seulement trois des morceaux, mais de qualité! Il y' a cette longue ballade mystérieuse "Vermillion Sands" qui prend des allures de Jazz sur la fin, et sûrement les deux meilleurs morceaux de toute leur carrière: le single "I am a camera", morceau synthpop planant et mystique qui gagne en puissance sur la fin, avec des Vocoders que ne renierait pas Daft Punk aujourd'hui et des synthés juste magiques, sans oublier cette petite bass funky, morceau que reprendra "Yes" sous le nom d'Into The Lens quand les deux Buggles rejoindront la formation. Le deuxième morceau, c'est "Lenny", encore une fois, vous n'entendrez jamais ça ailleurs, cette montée en puissance, cette bataille entre choeurs et cuivres, le refrain simpliste mais rêveusement entêtant; et la magnifique montée vocale de Horn (que l'on aurait aimé entendre plus souvent en interprète). Hors du temps, je vous dis!
Downes étant parti vers d'autres horizons, dont son groupe "Asia", Trevor Horn finira seul l'album avec l'aide de Bruce Woolley, qui avait co-écrit "Video Killed the Radio Star". La qualité restera présente tout au long de l'album: "Adventures in Modern Recording" l'ouvre, titre totalement délirant qui comporte quelques effets un peu trop kitsch à mon goût mais aussi quelques moments de grâce, dû à des arrangements vocaux schizophrénique. "Beatnik" qui suit ne ressemble pas à du Buggles mais reste un Ovni, un titre que l'on écouterait au Far West en pleine nuit, mélancolique. "On TV" sonne totalement 80, mais encore une fois, les arrangements vocaux le rendent à part. Sur la fin de l'album, on a deux magnifiques pop-songs rêveuses et mélancoliques, beaucoup plus posées que le reste de l'album, "Inner City" et "Rainbow Warrior", qui montre tout les talents de composition de Trevor Horn.
"Adventures in Modern Recording" est donc tout aussi bon et iconoclaste que son prédécesseur, voir meilleur pour certain, car assez différent tout en restant cohérent dans l'univers "Buggles". Sans véritables succès (pourtant, chaque morceau mérite d'être connu), le groupe s'arrêtera sur ce dernier essai. Mais Horn ne s'arrêtera pas là et entamera sa carrière de producteur à succès, que ce soit derrière "Yes", Frankie Goes To Hollywood", "Seal", "Pet Shop Boys", "Propaganda" ou plus 00's: T.A.T.U. Bon voyage!
Strangeman57
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le 28 avr. 2013

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