Continents
6.9
Continents

Album de Celer (2006)

Au travers de ses 11 morceaux continus intitulés comme des éclats de poésies nébuleuses, Continents de Celer constitue un univers immense.


Quelque chose de constellé, de flottant mais d’une logique étonnement claire.
Quelque chose qui tient de la domesticité des atlas célestes, quelque chose qui fait revivre l’Hyberborée, Mu, et tous ces mondes engloutis, quelque chose qui prend et soulève le cœur dès la première note du majestueux La Oroya’s Cantankerous Bells et ce jusqu’à la dernière de Fast Forwarding Sleep. De notes est-il vraiment question d’ailleurs ? Puisqu’ici tout est loops, distorsions , triturations et autres sons étirés sur toute la largeur des plages du ciel.


Ambient ou drone, quoi qu’il en soit ce n’est ici que poindront des mélodies; ici c’est l’abandon qui prime, l’abandon gigantesque du son au son et qui dessine progressivement ce corpus sens-ationnel (dans l’idée de sens) en espèce d’architecture divine, pourtant étrangement accessible, dans laquelle il faut juste accepter de s’abandonner.


Paradoxalement opaque et translucide, aérien et souterrain, abscons et évident, Continents s’écoule et s'écoute tout autant lors d’une balade solitaire dans une vieille ville soviétique un morne jour pluvieux qu’au décollage d’un avion lors d’un lever de soleil au zénith fulgurant (un conseil si j’en ai un : Bereft Oversight au moment où la machine accélère et s’élève).


Avant même le drame qui hante l’ex duo (la fille meurt subitement à 25 ans en 2009), on sent déjà et peut-être encore plus l’océan/l’hyperespace/insérer toute entité gigantesque qui absout l’univers de mélancolie. C’est palpable, c’est sincère, entre hantises, évocations et mystères innés.


Un album d’une puissance phénoménale.

oswaldwittower
10
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Créée

le 26 juin 2017

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oswaldwittower

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