Creation a Child
7.8
Creation a Child

Album de Corpus (1971)

Derrière les grands noms de groupes de tous horizons, derrière les nombreux grands artistes musicaux qui ont fait de la décennie 70 l'âge d'or du Rock (et également d'autres genres, comme le reggae ou la chanson française), nous savons que derrière quelques étoiles scintillantes se trouvaient des galaxies de groupes. Certaines sont parvenues à se faire entendre par leur influence, leur radicale originalité, comme le Velvet Underground ou Joy Division, à l'orée des années 80 qui réservaient à ces grands noms certaines surprises. Encore derrière, on trouve un nombre incalculable de groupes ayant réussi à publier un ou deux albums, de façon indépendante, et n'ayant pas parvenus à même pousser un petit cri. Sans rapport avec la qualité, ce serait trop facile ; davantage une question d'exposition, de différenciation, et aussi de chance. Corpus en fait parti : il n'a publié que ce "Creation of Child".
La légende raconte que ce sont des adolescents derrière. On dit bien la légende, parce que personne n'arrive à y croire à son écoute, tellement ils jouent comme des pros.
Le nom du groupe signifie un ensemble de documents concentrés sur un sujet précis, l'Art par exemple. Ironiquement, quasiment aucune information n'est trouvable au sujet de ce groupe... Alors, je peux pas m'empêcher d'achever mon écoute de l'album avec un goût de gâchis. Parce que, même si "Creation of Child" n'est pas un chef d'oeuvre, il est quand même sacrément bon, et il est perceptible que le groupe aurait pu faire de sacrées merveilles juste en lui laissant le temps. Ils étaient blindés d'ambition en plus : l'album, conceptuel, narre une histoire d'amour se voulant identifiable pour chacun. Alternant entre le bon rock classique d'excellente facture et une forme plus progressive, lancinante, on ne s'ennuie jamais durant cet écoute. J'en retiens trois joyaux particuliers : "Joy", qui arrive à instaurer une présence mélancolique au sein de son énergie, "Not Mine" et sa douleur face au temps perdu... Et surtout, le titre éponyme. 7 minutes de pure magie, illustrant une naissance à la manière de "2001 l'Odyssée de l'Espace", avec des guitares magnifiques et un chanteur au sommet. Pont simulant l'accouchement, à la sauce rock, entre deux compartiments calmes, planants et sensoriels. Rien que pour ces trois morceaux, l'album vaut le coup d'oreille. Malgré ses défauts de redondance niveau sonorité, malgré, malheureusement, la personnalité du groupe qu'on sent refrénée, pour plusieurs raisons privées certainement toutes aussi compréhensible les unes que les autres.
Cette rareté, comme un trésor, se polit au cours des écoutes. Il n'est pas unique dans son genre, mais en tant que premier album, il l'est plus : c'est un premier travail, qui pue le potentiel, et l'atteint plusieurs fois durant le disque. Ce qui crée à la fois un immense plaisir et une frustration énorme.

Billy98
8
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le 3 mai 2020

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Billy98

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