David Newman refuse tout thème principal grandiloquent, préfère insuffler à Critters une ambiance aussi angoissante que merveilleuse. Sa palette musicale ressemble à celle déployée par John Williams sur E.T. notamment, faite d’un lyrisme aux bois soudain brisé par le grandiose des cuivres traduisant un départ, une fin (« The House Returns »). On ressent aussi, par les ruptures tonales, les interventions des sales bêtes. La piste 13 intitulée « The Critters Are Destroyed » est à ce titre un tour de force : grande piste d’action mêlant orchestre et sonorités électroniques, elle rassemble ses micro-thèmes et les fait exploser dans un chaos instrumental grandiose. Enfin, le générique de fin réinvestit des sonorités pop-rock qui détonnent avec le reste de la bande-originale, aveu d’un ton incertain à l’échelle du métrage qui sera développé d’une manière plus homogène avec Critters 2. Newman signe la meilleure bande originale de la saga, apporte au premier volet un souffle extraterrestre bienvenu et marquant. Une belle composition.