Dumb Waiters
6.9
Dumb Waiters

Album de The Korgis (1980)

The Korgis ?

C'est tout d'abord une race de petit chien gallois. Et non ! Le nom que la bande a choisi n'a rien à voir avec les synthés Korg d'après eux. C'est ensuite "Everybody's Got to Learn Sometime", leur plus gros hit qui résonne encore sans doute pour vous comme l'hymne de la nostalgie amoureuse du film "Eternal Sunshine", ici dans une version retravaillée par Beck. C'est enfin et surtout une courte carrière de quatre albums peu connus qui ne demandent qu'à être découverts. Après un premier essai éponyme où ils s'amusent à refourguer leurs influences pop/rock au parfum Musique Synthé dans un pot-pourri plutôt amusant, arrive en 1980 ce "Dumb Waiters" qui est, peut-être, l'album le plus représentatif du groupe.
Le plus représentatif, déjà parce qu'il contient leur fameux "Everybody's Gotta Learn Sometimes" ; je ne m'étendrais pas dessus, le nombre de covers disponibles sur le net parle pour moi, ils ne ré-atteindront jamais ce sommet. Mais il est surtout représentatif pour avoir réussi à maîtriser la folie kitsch et le n'importe quoi du précédent pour donner de la bonne Synthpop, propre et entraînante. Leurs thèmes oscillent entre bonheur, Amour et nostalgie de chanson en chanson, offrant alors des ritournelles qui auraient du se faire de plus belles places dans l'imaginaire collectif de l'époque.
Ainsi, "Perfect Hostess" sonne classique avec ses accords de claviers à chaque refrain et en même temps, tout à fait original de par son utilisation de la bass ou du chant. L'instrumental "Rover's Return" qui conclut l'album, lui, est complètement fou et affirme toute la puissance que pouvait contenir les synthétiseurs de l'époque alliés à des thèmes joyeux et tapageurs, (sans oublier les seuls passages de leur discographie où l'on entend réellement chanter le chien Korgis !!!). D'autres belles pistes ornent cet album, des ballades amoureuses comme "If It's Alright With You Baby", "Love Ain't Too Far Away" ou le 'so 80's' "Drawn and Quartered" que l'on verrait bien éclairé par les néons dansant des boîtes de nuit de l'époque.

Le son de The Korgis m'a fait penser à beaucoup de groupes New-Wave, mais d'emblée, je les ai approché des "The Buggles", qui ont commencé à peu près à la même époque et dont le leader semble être un sosie. Ce rétro-kitsch futuriste noyé dans la nostalgie, heureuse et candide... Malheureusement, malgré des compositions ressemblantes par les choeurs, les montées et même certains accords, malgré l'euphorie ressentie, il manque quelque chose au niveau de la production, quelque chose que Trevor Horn, de par son talent, aurait pu apporter pour rendre les albums plus grands, plus puissants.
Et bien... du passé, ils m'ont entendu car l'ex-Buggles tombera amoureux d'une des démos refusées par la bande, retravaillera la chanson et la sortira, rencontrant un bon petit succès en récompense. "Don't Look Back" est donc la rencontre entre le producteur de Synthpop le plus génial ayant existé (selon moi, hein) et les étonnants Korgis. Le tube de 1982 qui en résulte est de la même veine qu' "Everybody's... Sometime", restant tout autant en tête, le génie de Mr Horn en plus. Bon, je ne sais pas s'il est également responsable de "Xenophobia", la deuxième piste du 45 tours mais on va faire comme si on n'avait rien entendu.

Excusez-moi pour cette pause Buggles dans cette critique et reprenons. Un an après "Dumb Waiters" sort "Sticky Georges", une sorte de clone presque du même niveau que son prédécesseur. Mais sans véritable single, l'album ne rencontrera pas le succès escompté... Et c'est con, "Domestic Bliss" est bien fun, "All The Love In The World" fait bonne figure en remplacement d'"Everybody's... Sometime" et "Don't Say That It's Over", solennellement cool porte malheureusement bien son nom... les têtes pensantes James Warren et Andy Davis se sépareront après la sortie de ce troisième opus.
Ils reviendront dix ans plus tard (pour mieux se séparer directement après) nous offrir un dernier album, "This World's For Everyone" qui, si il est loin d'être leur meilleur, laissait transparaître une maturité encore jamais vu chez le groupe, entrainant un petit succès d'estime de la part du public. La production est plus complète, se rapproche de la pop du "Prostitute" d'Alphaville et les compositions sonnent tout de mêmes... plus sombres... Est-ce que l'on veut vraiment entendre du Korgis débarrassé de leur kitsch et leur bonne humeur ? Personnellement, si ça reste de cette qualité, cela ne m'aurait pas gêné.

Seulement voilà, la discographie des Korgis s'arrêtera là. A défaut d'être très excellente ou essentielle, elle propose de très grands moment de Synthpop. Par la suite, de nombreux best-ofs verront le jour. Je vous en conseillerais bien un, malheureusement, aucun n'est vraiment très pertinent dans ses choix de play-list, faisant même la part belle au pourtant intéressant "This World's For Everyone". Donc, ça sera à vous de vous concocter votre petite collection Korgis, et si vous voulez écouter leurs albums, vous n'êtes pas forcément obligé de commencer par "Dumb Waiters". Même si c'est celui que je vous conseille le plus, un ordre chronologique serait mieux vu.
Strangeman57
7
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le 25 oct. 2014

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