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Deux étonnants concertos de John Field, sous les doigts du roublard Benjamin Frith.

Le no 5 d’abord, qui est une sorte d’alliage entre un Mozart tardif et un Beethoven précoce ; le tout avec une touche d’Alkan dans la curieuse façon d’introduire cet « Incendie par l’orage », comme le signale l’intitulé de l’œuvre. On y retrouve en effet des passages diablement inspirés et virtuoses, typiques du romantisme flamboyant, ainsi que des éléments pittoresques, comme cette cloche frappée pour imiter le tocsin sur la fin du premier mouvement.

Les deux mouvements suivants sont, comme souvent chez Field, très inconséquents et font pâle figure face à l’Allegro moderato. C’est comme si ce compositeur avait écrit le premier mouvement comme une sonate avant de le transformer en triptyque, pour les besoins formels du concerto.

Le no 6 est déroutant par son recours fréquent, dans le premier mouvement, à une dissonance que la légèreté du thème vient admirablement contrebalancer. Il est, comme le précédent, en do majeur, et pourtant toute la tonalité semble plus joyeuse et enlevée. Cela ressemble tout à fait à quelque chose qu’aurait pu écrire le jeune Mozart, plein de gaieté, de simplicité joueuse.

En bref, deux œuvres plaisantes et originales, tout au moins bien plus que les concertos no 1 et no 3, également enregistrés par Frith, mais ternes et peu imaginatifs comparativement.

grantofficer
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le 25 oct. 2022

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le 25 oct. 2022

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