Reload par Nicolas Demoulin

Que dire sur cet album? Pour moi, Reload évoque un Metallica malade, peu inspiré et surtout pas très travailleur. Faux jumeau de Load, Reload est constitué des chutes de studio de celui-ci, et, selon moi, ces chutes auraient dû rester chutes. Attention, qu'on s'entende bien j'ai adoré Load, je suis même un fervent défenseur de cet album que l'on voit attaqué de toute part un peu partout sur internet. Mais quand Metallica débarque à peine 2 ans plus tard avec un album tout neuf bourré jusqu'à la gueule (plus de 76 minutes!) on se demande où ont-ils trouvé le temps d'écrire tout ça. La réponse est simple : ils ont juste sorti les chansons refusées sur Load (même si le projet initial était, paraît-il, de sortir un double album). Et pour moi, ce genre de projet est souvent voué à l'échec. Les albums composés de chutes de studio, hormis peut être Steal This Album de SOAD, sont en général des mauvaises idées. Si ce sont des chutes, c'est pas pour rien. Même le livret de l'album sent la fainéantise à plein nez. Celui-ci est juste constitué de photos issues de Cunning Stunts, le concert de Fort Worth filmé sur la tournée de Load.
Niveau musique ça donne quoi? Eh bien c'est pas terrible... Passé les 3 premières chansons (Fuel, The Memory Remains et Devil's Dance) on s'ennuie ferme. Le groupe est très peu inspiré, aucune chanson ne sort vraiment du lot, ni aucun riff, ni aucun solo, ni rien. On assiste juste à une suite de morceaux sans saveur aucune. Better Than You ressemble à du Offspring passé à la sauce Metallica, Slither rappelle vaguement Enter Sandman (mais sans provoquer le moindre frisson bien sûr), Carpe Diem Baby et Bad Seed sont d'un ennui mortel etc... Seules sortent du lot Prince Charming (dans laquelle il se passe quelque chose), Low Man's Lyric est assez originale et jolie avec son accompagnement au violon et à la vielle à roue. Fixxxer, qui clôt l'album est assez sympa aussi. La mise en son est bien effectuée rien à redire de ce côté là, Bob Rock, qui co-produit avec Hetfield et Ulrich, fait le job. Malheureusement, ceci ne suffit pas à en faire un bon album.
Pour conclure je dirais que Metallica en 1997 est un groupe peu inspiré, voire même fatigué. En 1998, le groupe sortira même un (bon) album de reprises, preuve de la fragilité artistique des Four Horsemen. Tout ceci préfigure la crise qu'ils auront à gérer en 2001 avec le départ de Jason Newsted, et les tensions que cet évènement va engendrer. Mais c'est une autre histoire qui s'appelle St Anger (un album cathartique et que je trouve meilleur que ce Reload insipide mais ce n'est que mon avis).