Les fans ne tarissent pas d'éloge sur l'oeuvre de Wilson, à tel point que ç'en devient presque caricatural. Alors, est-ce qu'on a vraiment affaire à l'album du siècle ? On va voir cela. Attention : ceci est une tribune d'opinion, pas une revue complète du disque. Si vous voulez savoir à quoi ça ressemble, z'avez qu'à l'écouter :p

Dès les premières secondes, ça sent le prog des années 70 à vous en faire sauter les narines. On y retrouve une guitare patron des patrons, une basse au médiator à la stature massive de première ligne du XV de France, prête à rouler sur tout ce qui se présentera en travers de son chemin, et une batterie calibrée au dixième de temps. Soyons sérieux : c'est surhumain. Steven Wilson s'est entouré de mutants qui ont fusionné avec leurs instruments pour enregistrer ce disque. Mention spéciale au guitariste Guthrie Govan et au batteur Marco Minnemann pour avoir littéralement porté cet album là où il est, car une bonne compo n'est rien sans de bons interprètes. Côté voix, Wilson n'est pas le chanteur du siècle, mais on s'en fout : il chante juste, et il fait du rock prog, donc je peux bien pardonner son coffre minuscule et sa petite voix timide.

Wilson, en bon fan du genre, a décidé de composer un album sous influence. Dans son laboratoire, il a assemblé, façon Frankenstein, des morceaux provenant de tout ce qui se faisait à l'époque. On trouve ainsi des ambiances notoirement empreintes d'ELP (remixé en 2012 par Wilson, quelle coïncidence !), de Genesis ou Jethro Tull pour les amateurs de bois, de Yes pour les lignes de basse de killer (et un son bien plus gras que celui de Squire), etc. On fait un voyage dans le temps, sans pour autant oublier qu'on est aujourd'hui, car Wilson produit les disques de façon moderne et s'entoure de musiciens aux inspirations innombrables, ceux-ci allant puiser dans tout ce qui s'est fait entre 1970 et aujourd'hui pour enrichir leur jeu.

Donc finalement, c'est bien ? Oui, c'est même très bien. Mais ça sent trop le réchauffé pour être le disque du siècle. Wilson a composé et produit une oeuvre originale d'excellente facture, avec de beaux airs et des atmosphères qui lui sont caractéristiques, mais il n'a pas révolutionné le genre. Donc soyons clairs : ce n'est PAS l'album du siècle. Mais c'est néanmoins très bon, et je l'écouterai probablement encore pendant un mois ou deux. Mais je ne l'userai sans doute pas autant que le OMGROFLBBQ Unfold The Future des Flower Kings.

Verdict : 8/10, parce que j'aime le prog et parce que le boulot est super bien fait.

Mention spéciale : The Holy Drinker, The Pin Drop.
m4urice
8
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le 12 mars 2013

Modifiée

le 1 avr. 2013

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