The Whole Love
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The Whole Love

Album de Wilco (2011)

Wilco est un de mes groupes préférés. Il cristallise à lui seul mon penchant pour le folk-rock, ou le rock un peu plus calme, souvent acoustique, mais incroyablement ingénieux. Et si Yankee Hotel Foxtrot est le meilleur album du groupe, je ne peux m’empêcher de choisir celui ci comme mon préféré.
Pourtant les arguments qui m’empêcherait de le préférer aux autres sont légions: les morceaux sont inégaux, l'écriture est plus plate que d'habitude, il n'y a pas de morceaux mélodique aussi fort qu'un "Jesus Etc,", il n'y a pas de fulgurance talentueuse comme dans un "Impossible Germany"...
Mais voilà, je l'aime cette album, d'une passion forte et durable, et je ne peux m’empêcher environ tout les 6 mois d'y revenir, et de me le refaire en entier.
Peut être est-ce parce que c'est le premier Wilco que j'ai écouté, peut être est-ce un album que j'ai écouté à un point que l'intérêt arrive à s'auto alimenter, peut être est-ce parce que c'est l'un de leurs albums les plus variés, mais Whole Love est pour moi celui qui est le plus captivant, celui qui a le plus de charme, celui dont je connais chaque morceaux de bout en bout, mais que je pourrais réécouter en boucle jusqu'à l'infinie.

L'album démarre sur Art Of Almost ("l'art de l'à-peu-près", rien que le titre est génial), un morceau de 7mn, qui est un de mes préférés. Le morceau est bercé d'effet divers et variés: un clavier saturés, des violons clairs, des notes de guitare sèches, des "bips" un peu partout, et une fin qui sans être talentueuses est très efficaces et emporte le morceau très haut.
I Might est pour moi le principal "single" (tant est que l'album s'abaisse à en avoir), le rythme est soutenue, le clavier presque dansant, la voix de Jeff Tweedy parfaite. I Might prend même le luxe de sampler des "Brothers" hurlé par Iggy Pop sur "T.V Eye". Une parfaite petite pépite pop.
Sunloathe est devenu lui aussi un de mes morceaux préférés de l'album grâce à son ambiance qui est d'abord assez triste et mélancolique, avec Jeff Tweedy par dessus qui chante comme pour nous consoler de cette tristesse, et petit à petit le morceau se transforme, reste calme mais deviens un peu plus joyeux, et joue surtout la carte de la beauté fragile. J'aime pas mal les "I don't want to lose this fight/ I don't want end this fight".
Dawned on Me repart dans le rythme de I Might, et même s'il est moins dansant, il reste joyeux. D'une joie très simple, très pur, qui pour moi caractérise souvent le travail de Wilco. Quelque chose de simple et pur, qui ne force pas le trait, avec en prime de belle mélodie et quelques fulgurance technique.
Black Moon est pour moi un morceau qui cristallise cet état de béatitude que l'on peut avoir lorsque l'on attend, et qu'on se réjouit de l'immobilité des choses, ou tout du moins de leurs lenteur. Cela me renvoit des images de champs à la campagne, de ciel bleu avec de petits nuages. Mais le "And I'm waiting for you/ Waiting forever/ Are you awake now, too?" renvoit plus à l'observation d'une ville la nuit à coté de quelqu'un endormis.
Born Alone est une chanson sympathique même si pas vraiment transcendante. J'aime surtout la voix de Tweedy lors de ses fins de couplets. Le morceau est soit trop rythmés pour vraiment marquer, soit manque d'effet ou de moment marquant.
Open Mind est le titre que j'aime le moins de l'album, car même si son rythme lent est appréciable, elle manque d'identité ou d'image forte, ce qui fait qu'elle est très facilement oubliable. C'est un peu la chanson folk lambda, ce qui n'est pas le cas pour le reste je trouve.
Capitol City s'en tire un poil mieux, mais manque aussi de mordant. Le principale intérêt est les diverses sonorités que l'ont peut retrouver à travers la chanson. Elle forme avec les deux précédentes, le trou de l'album.
Standing O sort l'album de sa descente avec le titre le plus rythmés. Et surement le plus réjouissant. Dans les meilleurs trouvailles, j'aime particulièrement les O lancinant, et les rapides percussions avec les mains dans le refrain qui rendent vraiment le tout entraînant et enjoués.
Rising Red Lung a un peu les sonorités de Black Moon, mais en plus rapide. On perd donc l'ambiance dudit morceau, mais cela reste agréable et les quelques effets apportés à la fin sont très beaux.
Whole Love est une ballade rythmés très fines et bien ficelés. J'aime beaucoup le lien entre la guitare et la voix de Jeff Tweedy.
Et l'album se clot sur mon morceau préféré de l'album. Un des seules titres de 12 mn que j'écoute régulièrement. Et pourtant, c'est loin d'être un titre dense, bien construit, avec une belle progressivité. One Sunday Morning a un riff, plusieurs couplets, quelques effets, et ça suffit. C'est quasiment une boucle perpétuel, sans rajout ou moment fort. One Sunday Morning est un peu pour moi la métaphore de l'album en entier. C'est assez long, pas particulièrement passionnant et sans vrai fulgurance, mais par un processus bizarre cet album arrive à me captiver, à me le faire écouter en entier, et à me refaire venir régulièrement.

Et tout ça, pour moi, pour une seule raison: Car The Whole Love a le charme de cette simplicité pure, de cette joie communicative, de cette envie de représenter plus des émotions ou des ambiances par de petite touche que par de grands mots. The Whole Love n'est pas un excellent album pour sa technicité, son propos, sa variété ou sa pertinence, mais bien car il est incroyablement attachant, sincère et bienveillant.
Et c'est pour ça que même si Wilco a pondu des albums plus brillant et flamboyant, c'est toi, Whole Love, qui aura toujours la plus grosse place dans mon cœur.
Houblon-Warrior
9
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le 10 févr. 2015

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Houblon-Warrior

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