D'être le fils de Roy Harper, légende guitaristique britannique ayant eu comme potes Jimmy Page, Keith Moon et Robert Plant, n'a pu que marquer le jeune Nick. De même d'avoir bossé en début de carrière avec Glenn Tilbrook le leader de Squeeze. Nick Harper sort des disques depuis 10 ans sans se soucier des modes et des courants ; le genre d'artiste encensé par les journaux de musiciens et boudé par la presse indépendante. Les premiers seront sensibles au professionnalisme de Nick Harper, impeccable en chanteur, et de son dernier album, modèle d'arrangements à l'ancienne (Good bus). Les seconds trouveront Harper un peu vieillot (Real life rappellera même les détestables Queen), n'ayant donné, dans un genre similaire, la carte de la respectabilité qu'à un nombre réduit d'artistes.Titillé entre l'envie d'en découdre comme au temps de Led Zeppelin (Sleeper cell ou Knuckledaggers où Harper se prend pour Robert Plant), la volonté de rester toujours propret (Around the sun) et l'envie de donner du sens (intelligent design est un discours de G.W.Bush, A wiltshire tales voit Harper réciter un poème), l'Anglais se perd un peu. A trop vouloir embrasser un large spectre, on se casse un peu la gueule...rengaine connue. Dommage car Treasure island possède ses bons moments : Good Bus, le Squeezien Be my rocket comes fire ou le tube "brit pop old school" Treasure island. On se laisse embarquer par Underground stream. Sur Bloom Harper joue avec le feu et réussit à se sortir d'un jeu dangereux : il pousse sa voix comme Jeff Buckley ou Rober Plant. Mais, il a l'intelligence de ne pas jouer derrière la surenchère musicale (guitare cristalline, simples nappes) : Bloom d'emphatique devient au final touchant. Le morceau est d'ailleurs symptomatique du paradoxal Nick Harper. Un artiste toujours sur un fil...