"All day, since your haircut in the morning,
you have looked like a painting, even more than usual.
We are in the wind, planting the maples.
We meet an older man who seems to know
I miss my dad.
And he smiles through the limbs.
We talk easily with him
until the rain begins.
This is the brotherhood of man."
J'ai découvert The innocence mission, dont le nom m'intriguait, avec cet album, et donc avec le premier titre de celui-ci, "Brotherhood of man". Et dès les premières secondes je suis émerveillé, autant par la voix angélique de Karen Paris, que je n'oublierai jamais, que par ce que cette voix nous raconte: un mélange de grâce et de simplicité, de confidence et de pudeur. Et cette justesse avec laquelle nous est exhibé, en quelques lignes, ce sentiment de fraternité que nous avons tous éprouvé au moins une fois avec un parfait inconnu.
Le reste est du même acabit ("Love that boy", Into brooklyn, early in the morning", Colors of the world"), sans tutoyer toutefois les mêmes sommets de fragilité et de grâce. On peut à la fois gratifier cet album du fait qu'il est une pièce unique, qui s'écoute d'une traite, comme une seule chanson; mais on peut déplorer en même temps le manque de variations autour de ce thème commun. Dans cet exercice, The innocence mission aura fait mieux, et fera peut-être mieux, en arrivant à conjuguer la multiplicité et la cohérence, notamment avec les albums Birds of my neighborhood et le récent See you tomorrow. Mais feront-ils mieux que "A brotherhood of man" ? Qu'on me permette d'en douter...