What Went Down
6.9
What Went Down

Album de Foals (2015)

"Une claque", "un chef d’œuvre", tels étaient les mots employés en juin dernier pour qualifier "What Went Down", le morceau éponyme et introducteur du quatrième effort de Foals. Deux mois plus tard et un passage de ses auteurs à La Route Du Rock pour remplacer Björk au pied levé, voilà le nouvel album des Anglais dans les bacs. Mais mérite-t-il vraiment les éloges unanimes de la presse spécialisée ?


A peine la tournée de "Holy Fire" terminée, le quintette mené par Yannis Philippakis planchait sur l’écriture de "What Went Down" à Oxford et l’enregistrait dans la foulée au Studios de la Fabrique dans le sud de la France. En conséquence, un essai plus direct, plus pressant, plus poisseux, dans l’ensemble plus rock, comme le démontre le titre introducteur "What Went Down" à l’image d’un morceau comme "Inhaler" ("Holy Fire", 2013).


Mais aussi un opus plus grand public, plus accessible avec des refrains faciles mais néanmoins entraînants et très appréciables comme sur "Mountain At My Gates", un morceau dont le clip a été filmé à la GoPro. Choix discutable; d’un côté, il démontre un certain manque d’audace, une conformité aux tendances actuelles comme pour attirer un public plus large. D’un autre, on reconnaît s’être amusé à utiliser la fonction navigation sur Google Chrome qui permet de se déplacer dans ce clip filmé à 180°.


Mais revenons à la musique en elle-même. Avec cet album, Foals confirme sa position de valeur sûre de la scène rock anglaise. Cet effort n’est pas parfait et lisse, il déborde du cadre, sentant aussi bien la crasse et la transpiration ("Snake Oil") que la mélancolie et la douceur ("London Thunder" et "Give It All"). La sublime "A Knife In The Ocean", qui vient conclure l’ensemble, s’empare de toute l’ambivalence de ce dernier, lancinante mais surprenante, elle hypnotise, se consumant tel un feu de bois, lentement mais avec virulence, somptueusement mais dangereusement.


Vous l’aurez compris, compte tenu de la qualité de "What Went Down", Foals mérite son succès. Néanmoins, ce disque n’est PAS la claque de l’année, il ne révolutionne PAS le rock anglais, il est tout simplement très abouti. Et on parie qu’il sera encore plus fougueux en live.


Chronique RuL

Neelic
8
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le 26 sept. 2015

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