Voilà un duo belge qui part avec un léger handicap chez nous. Son nom PQ ne va manquer d’attirer les jeux de mots vaseux et les quolibets. Je vous laisse imaginer…Dommage car la paire formée par Samir Bekaert et Maarten Vanderwalle fait une musique tout sauf vulgaire, grossière…Avec You’ll never find us there, nous entrons dans un monde de douce mélancolie diffuse et d’ambiances diaphanes où la finesse de trait impose une écoute attentive et silencieuse. PQ fait une véritable musique électro-acoustique avec une guitare classique mariée avec une guitare électrique, le tout magnifiée par des tapisseries subtilement posées qui font battre un cœur électronique. L’album est presque entièrement instrumental ; une enfant, présence ingénue et touchante, venant mettre quelques mots sur une musique qui s’en passe par ailleurs facilement (Louise on earth). On sent une spontanéité dans le geste avec des arpèges réverbérés joués avec fluidité et des effets mis sur une guitare qui transforme le trait en matières (é)mouvantes.
Mais il y a aussi la précision du picking et l’agencement de sons électroniques minutieusement mis en place qui révèlent à la fois le talent de musicien et de production de PQ. Le duo a l’art de la litote, trouvant la sonorité qui scintille par touche ou éclaire largement des pans entiers de paysage ; une beauté en soi qui touche immédiatement et cela sans en faire trop. A la croisée de la musique cinématique, du post-rock de Mogwai (dans ses moments calmes), et de l’indietronica de Mùm, PQ propose encore différente de tout cela ; une musique personnelle qui pourra aussi plaire aux amateurs de guitares espagnoles (Will you still be there). Plus généralement, ce disque est destiné à tous les rêveurs voire aux raveurs le temps d’un épisodique Hold me : quelques bouffées de chaleur montent à la tête avant que le calme et la sérénité ne reviennent pour un ultime morceau caché. Magnifique.