Première incursion de Joe Hisaishi dans le cinéma américain, A Big Bold Beautiful Journey est une nouvelle réussite à mettre au crédit de ce compositeur. Dans sa veine minimaliste – un peu moins que Le Garçon et le Héron tout de même – Hisaishi donne naissance ici à une musique chaude, lumineuse et intimiste où surgit encore sa coutumière sensibilité mélodique. Cela débute dès le premier titre, Rain, et se poursuit jusqu’à la fin. Le piano, toujours, y prend sa belle part, accompagné de quelques cordes, cuivres, percussions chromatiques et chœur (étonnant Silent). Mais pas de grande envolée symphonique : c’est une petite chambre avec vue qu’il offre au réalisateur Kogonada, grand fan du monsieur et du Château Ambulant.
L’album se conclut sur une poignée de chansons qui, elles aussi, jouent la modestie. Je retiendrai The Risk de Laufey, une superbe balade, tendre et émouvante.
La musique de A Big Bold Beautiful Journey renferme ainsi une grande puissance émotionnelle que Joe Hisaishi parvient à diffuser avec cette retenue qu’on lui connaît. Une belle franche réussite !