Pour en finir avec Coldplay

   Je n’ai pas changé d’avis sur Coldplay. Il se trouve que j’ai cet album sous la main depuis un moment. Et pour savoir ce qu’il a dans le ventre, autant l’écouter. (C’est le problème quand on achète le pack, 2 CD+DVD). Bon, rien n’a changé, ils sont toujours aussi déprimés, les gars. On peut écouter ça d’une oreille distraite, en pensant à autre chose, sinon on va déprimer aussi. Le SMASH HIT, Clocks, m’a rappelé quelque-chose. Le seul morceau de Coldplay qui me dise quelque chose, il est passé à la radio, en boucle, et passe toujours, c’est pour ça. Si ce n’est que ce groupe me fait penser à un combo pour musique de films indépendants. Pas trop de bruit, un design sonore très pop-pop, le rythme lent immuable, le métronome bloqué, des accords planants, noyé dans de l’hélium, pour faire planer les auditeurs, et les mettre dans un état secondaire. (Avec un coup dans le nez, ça vous aidera à planer encore plus vite). Une voix pressurisée par les effets, l’ambiance néo-peace and love, et bonjour tristesse, post-crise des sub-prime. C’est du néo-post. Autant vous le dire tout de suite, je trouve ça aussi plat et insignifiant que Parachutes.

   Des histoires racontées, ou plutôt susurrées à l’oreille, le chanteur à l’air blasé comme pas possible, dans sa posture d’artiste concerné par ce qu’il raconte : « Bonjour tristesse-je ne suis pas heureux ». Et les compos sont bien élevées, mais pas sublimes, donc sages, bien alignées les unes derrière les autres, aucune idée surprenante à attendre, ou un dérapage contrôlé, ou du sang dans les oreilles, ou un truc dans la tête dans ce genre. De la musique pour vieux, ou vieux jeunes, ou jeunes qui se pensent vieux à problèmes, très conformiste, dans les clous. Beaucoup de reverb, de phase, de brillance pour faire « grandiose », la musique elle-même, elle ne sort pas de son univers formaté variété-pop tardive, pour ado en devenir, ou adultes dépressifs. Par contre, le son est bon, très bon. Bon son de studio, brillant.

   Que se soit la ballade (acoustique, bien sûr) Green Eyes, ou tous les autres, j’entends du U2 sous Prozac, avec The Edge à la guitare, à l’économie . Quand le chanteur dit : « I wanna buy a gun, and start a war… »  J’y crois pas une demi-seconde! Pourtant ce qu’il dit, c’est très fort.  J’ai oublié le titre du morceau, mais je m’en fous, de toute façon, tous les morceaux sont chantés pareils, interchangeables, pas de grandes mélodies, que des textes sur-écrits. On oublie tout.

  On vit à l’époque des chanteurs sans voix, des mélodies plates, des compositions basiques, sur le schéma standardisé par la top 50 Pop anglaise, la variété ronronnante. Quelque soit les superlatifs qu’on utilise pour les qualifier, ou le nombre de disques vendus, c’est à oublier ; cet album, et ce groupe. A rush Of Blood To The Head? Quel titre pompeux quand même! Bye bye Coldplay.