Aealo
7.2
Aealo

Album de Rotting Christ (2010)

Aealo est le dixième album de Rotting Christ depuis Thy Mighty Contract, en 1992. Le groupe a commencé par pratiquer un black metal assez classique, toujours d'une éfficacité redoutable, y intégrant au fur et à mesure des éléments gothiques, et une production de plus en plus léchée.

L'album s'ouvre sur des chants féminins, sur le titre éponyme, et batterie et guitares viennent s'y mêler, frénétiques, surpuissantes, mais pas massives, comme on aurait pu s'y attendre, les guitares se font tranchantes, incisives, donnant au titre un côté à la fois tribal et guerrier, ce qui peut qualifier l'ambiance générale de l'album.

Un des cotés les plus intéressants de la musique de Rotting Christ, c'est leur sens de la mélodie et des arrangements, intégrant des instruments traditionnels par moments, ou les évoquant par leurs sonorités d'une manière extrêmement naturelle, renforçant d'autant plus l'aspect tribal et ethnique de leur musique. Le riffing n'est pas d'une originalité extrême, mais toujours habité, on pourra citer pour l'exemple Daimonon Vrosis, et ses guitares impériales, les charges guerrières Noctis Era et ses OUH AH (ça parait ridicule dit comme ça, mais ça déboite comme pas permis) enchainant sur un riff mélodique de haute volée, ainsi que ...Pir Threontai, tout aussi épique. Je ne vais pas toutes les citer, car tous les titres de cet album rivalisent d'intensité, sans jamais étouffer l'auditeur; grâce à une production très lisible et claire.

Un des points forts de l'album, que je n'ai pas cité plus haut, et qui est pourtant à noter, est le chant, d'une maitrise incroyable, qui sait se faire scandé, déchiré, toujours pour servir l'ambiance, et est renforcé par la présence de nombreux invités.

L'album se clôture sur l'incantatoire Orders From The Dead, titre le plus long de l'album, porté de bout en bout par Diamanda Galás, dans une lamentation imprécatoire, ( on pourra retrouver un titre assez proche dans l'esprit, la reprise de la chanson traditionnelle roumaine Cine iubește și lasă, sur l'album qui suivra).

Le seul reproche que je pourrais faire à cet album, c'est le fait que les mélodies semblent souvent se répéter d'une piste à l'autre, mais je préfère en faire fi, et passer les 50 minutes de l'écoute de cet album à rêvasser, bombant le torse, sous une armure brillante, animé par une force tribale, pour faire face à la catastrophe (AEALO en Grec)

Créée

le 13 oct. 2014

Critique lue 193 fois

4 j'aime

Critique lue 193 fois

4

Du même critique

Sons of Northern Darkness
Glandalf_Le_Gui_Smoo
9

Intense, surpuissant, indispensable !

Quand on pense à IMMORTAL, dans un premier temps, on pense à trois pandas à l'allure ridicule posant d'une manière tristement risible avec des haches ou autres instruments de musique à l'allure...

le 10 août 2014

8 j'aime

V . Halmstad
Glandalf_Le_Gui_Smoo
9

Excellent, beau et terrible à la fois.

42 minutes, c'est la durée de Halmstad, et 42 minutes pour six titres, aux vues des standards actuels, c'est long, mais 42 minutes, ça passe à la vitesse de l'éclair, comme quoi,les choses ne sont...

le 13 oct. 2014

6 j'aime