Passer le duo à la machine... mode berce laine.

Le premier album où les deux compères chantent de concert ne pouvait que susciter moult espérances, une sorte d'effet au carré. Il pourra décevoir par sa simplicité et par son apparence consensuelle. On a l'impression d'avoir déjà entendu cent fois chacun des titres proposés. Ce serait un peu vite oublier que la majorité de leurs albums respectifs bénéficient des paroles d'Alain Souchon et des musiques de Laurent Voulzy. Comment s'étonner dès lors du résultat ?

Ces voix tellement familières égrènent des mélodies tranquilles sur des airs tout aussi coutumiers. Ce ne seront dès lors pas les paroles, plutôt convenues et relativement peu engagées (au regard de ce qu'à déjà pu écrire Alain Souchon), qui pourront transporter l'auditeur mais plutôt cette poésie douce amère porteuse d'une évanescente nostalgie.
J'ai d'ailleurs relevé qu'en dehors de quelques rares titres (derrière les mots, oiseau malin), chaque morceau porte une empreinte bien à lui ; certains sont teintées de Voulzyte (en île de France, oui mais, souffrir de se souvenir)), d'autres colorées de Souchonite (idylle anglo-normande, roule, bad boys).

Lors des premières écoutes, c'est une impression de partielle déception qui m'a traversé avant que l'ambiance songeuse de l'album ne m'étreigne progressivement. Tandis que je lâchai prise, la poésie et le rythme de ces titres m'a transporté sur une sorte d'agréable brume, telle la laine (le cachemire ?) chaleureuse d'un vêtement familier. Ces timbres vocaux si chauds et plaisants invitent alors à voyager sur le navire insubmersible qu'est ce duo d'amis. Et comme cette complicité s'entend !
A ceux qui aiment la naïveté poétique de Souchon et la chaleur tranquille des mélodies de Voulzy, voici une série de ballades qui constituent une nouvelle entrée vers leur univers onirique. Faites de beaux rêves...