AM
7.1
AM

Album de Arctic Monkeys (2013)

Pas de quoi grimper au cocotier.

Résolument opposé au style qui les caractérisaient, AM creuse le fossé qui sépare les Arctic Monkeys d'un statut de groupe phare.

Whatever People Say I Am, That's What I'm Not ouvrait pourtant le bal en électrisant les foules grâce à leurs riffs ravageurs et survoltés (à l'image d'I Bet You Look Good On The Dancefloor) ne gênant pas la voix envoûtante d'Alex Turner et laissant libre court à une écriture intelligemment rythmée.

My Favourite Worst Nightmare entérinait leur genre en proposant à nouveau une ribambelle de titres grinçants et grisants. Brianstorm, Teddy Picker, Balaclava étaient autant de flèches à leur Arc(tic Monkeys) et ils étaient en passe de devenir un (si ce n'est LE) fer de lance du renouveau du rock à l'Anglaise.

N'ayant écouté ni Humbug ni Suck it and see, je m'abstiendrais de critiquer leur descente en enfer et m'arrêterais à leur dernier né : AM. La première chose me venant à l'esprit en apprenant le titre de leur nouvel album me laissa penser qu'ils avaient voulu poursuivre dans la même veine que les albums qui ont entamés leur renommée, loin d'imaginer qu'ils avaient renoncés à leur style pour un lissage frisant la prostitution musicale.
AM, du latin Ante Meridien, sont non seulement les initiales des Singes de l'Arctique mais également celles couramment employées pour désigner la matinée outre manche. Partant de là, l'album s'ouvre naturellement sur un rythme balancé, lourd mais calme. R U Mine, plus cadencé, nous éveille lentement de notre torpeur mais nous laisse nous affaisser sur un One for the Road léger accompagné d'une voix, que dis-je un murmure, nous susurrant de nous recoucher. Le reste n'étant qu'une répétition de sons monocordes lents et lascifs atteignant son paroxysme dans un I wanna be yours ressemblant plus à une berceuse qu'à un point culminant du rock British.

Comprenons nous : AM n'est pas mauvais. AM est plus que passable. On peut même dire d'AM qu'il est un bon album. Mais AM n'est pas exceptionnel et s'il fait office de soleil dans les ténèbres d'un monde s'épanchant à l'électro vulgaire et la pop facile, il est difficile de croire qu'il passera à la postérité .

Les Monkeys ont mûris, pour le meilleur et pour le pire.
BoldBoy
7
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le 10 juin 2014

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3 j'aime

BoldBoy

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