3 CD pour parcourir la 1ère période de Fleetwood Mac, de 1968 à 1970, avant qu’il ne devienne à partir de 1975 un géant du rock et de la pop avec l’arrivée de Stevie Nicks et Lindsey Buckingham. A ce moment-là, le Mac était bien dirigé par un immense guitariste, Peter Green, qui n’a pas eu la chance de connaître la renommée de Clapton, Beck et Page et c’est franchement injuste. Mais c’est vrai qu’il a quitté le groupe en triste état et même s’il est revenu bien plus tard, ça n’a jamais été tout à fait au même niveau. Dans ce coffret au très beau livret, texte et photos, on suit l’aventure de ce groupe construit autour d’anciens de chez John Mayall (Green, Fleetwood et McVie) accompagné de Jeremy Spencer et Danny Kirwan. Un groupe qui intègre non un duo mais un trio de guitaristes, ce qui était très rare dans les années 60 mais va devenir beaucoup plus fréquent dans la décennie suivante. Ce qui n’a pas été sans créer de tensions, Spencer et Kirwan ayant toujours eu l’impression d’avoir été mis sur la touche par Green, un peu à son service. Elmore James autant que Robert Johnson semblent de grosses influences pour les musiciens. Les titres sont tous enregistrés en concert sauf les 4 derniers du CD 3 qui sont des demos. On y retrouve des classiques comme Have you ever loved a woman, Dust my blues, Shake your money maker, Long tall sally et des originaux quasiment tous signés Green dont son instrumental magique le plus connu, Albatross mais aussi Oh Well, The Great Manalishi (repris dans les années 70 par Judas Priest) qui ouvre les portes du hard rock juste avant Led Zep et Black Sabbath. Ce jeu de guitare continue d’émerveiller et après son départ, le groupe a eu beaucoup de mal à se réinventer au cours de quelques années de vrai flottement mais ils ont réussi jusqu’à entrer dans la légende du rock. L’histoire commence ici et elle est brillante.