Sorti en deux versions à l’époque, une Britannique et une Américaine, c’est une critique de la version US, devenue celle définitive aujourd’hui.


Comprenant le même nombre de chansons, on y trouve dans la version britannique Please Go Home et Back Street Girl, que l’on retrouvera dans la compilation Flowers et qui ont été remplacé par Let’s Spend the Night Together et Ruby Tuesday (c'étaient les singles en Angleterre).


Ce sera la dernière production d’Andrew Loog Oldham, manager historique des Stones et qui a été d’une importance plus que capitale dans leur carrière (c’est lui qui a, en partie, monté la rivalité Stones/Beatles mais qui a aussi poussé Keith Richard et Mick Jagger à arrêter les reprise et à composer eux-mêmes leurs propres chansons). L'album a d’abord reçu un accueil mitigé par les critiques et, comme tous Stones à l’époque, il a fait un succès commercial. Ces derniers ont reproché à la bande à Jagger de s’éloigner du côté mauvais garçon de leur début et de sonner trop pop, voire psyché.


En effet, on ressent un certain éloignement de leurs racines rocks, blues et rythm’n & blues américaines et l’album sonne très Swinging London, mais c’est loin d’être une raison pour sous-évaluer ou oublier cet album. Au niveau des textes, Mick évoque toujours la drogue, le sexe ou les femmes, mais c’est vraiment musicalement qu’on sent les changements et notamment vis-à-vis de l’apport grandissant de Brian Jones et de ses expérimentations.


Si on a bien quelques rocks plutôt bien foutus et efficaces à l’image d’un Miss Amanda Jones qui sonne très Chuck Berry ou Connection, on y trouve aussi des chansons plus travaillées et quelques aventures sur des terrains pop (influencées par les Beatles et les Kinks) mais toujours avec un côté stonien, à l’image du très réussi et baroque Yesterday’s Papers. Le reste de l’album garde sensiblement un niveau constant et s’écoute sans aucune réelle fausse note et sans oublier les deux tubes de l’album devenu des classiques du groupe depuis, le magnifique Ruby Tuesday et Let’s Spend the night Together. Cette dernière contient des paroles jugées choquantes, on demanda même à Jagger de modifier le refrain en Let’s spend some time together lors de la promo, ce qu’il fera (contrairement à Jim Morrison qui ne changea par les paroles Touch Me).


On notera aussi la magnifique pochette comprenant des dessins de Charlie Watts au recto.


Between the Buttons est un Rolling Stones surprenant, influencé par les nouveaux courants musicaux, alors que le groupe vit pleinement le Swinging London, et la troupe à Jagger se montre inspiré, livrant quelques classiques ainsi que des chansons plus méconnues, mais passionnantes.

Créée

le 19 juin 2014

Critique lue 1.8K fois

20 j'aime

3 commentaires

Docteur_Jivago

Écrit par

Critique lue 1.8K fois

20
3

D'autres avis sur Between the Buttons

Between the Buttons
Vincent_de_Lave
8

Boutons dorés !!!

Est-ce que les Rolling Stones faisaient VRAIMENT partie de la compétition pour Le Plus Grand Groupe Du Monde de à 66 ? D'un point de vue "singles", clairement. La collection est impressionnante,...

le 23 sept. 2014

5 j'aime

Between the Buttons
GuillaumeL666
7

Des pierres qui roulent plus mélodiques qu'avant

Après le succès d'Aftermath, les mecs sont chauds bouillants, et ils font dans cet album la part belle aux mélodies : Yesterday's Papers, Connection ou Who's Been Sleeping Here? par exemple...

le 1 sept. 2020

Du même critique

Gone Girl
Docteur_Jivago
8

American Beauty

D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...

le 10 oct. 2014

170 j'aime

32

2001 : L'Odyssée de l'espace
Docteur_Jivago
5

Il était une fois l’espace

Tout juste auréolé du succès de Docteur Folamour, Stanley Kubrick se lance dans un projet de science-fiction assez démesuré et très ambitieux, où il fait appel à Arthur C. Clarke qui a écrit la...

le 25 oct. 2014

156 j'aime

43

American Sniper
Docteur_Jivago
8

La mort dans la peau

En mettant en scène la vie de Chris The Legend Kyle, héros en son pays, Clint Eastwood surprend et dresse, par le prisme de celui-ci, le portrait d'un pays entaché par une Guerre...

le 19 févr. 2015

151 j'aime

34