« La garde se rend et ne meurt pas »
Tel est le constat qu’on peut tirer de la fin de parcours d’un rebelle naguère à fleur de peau.
Depuis, c’est l’alcool qui semble avoir pris le dessus, et de l’ancienne révolte ne subsiste plus qu’un fond de verre éventé où ne surnagent que tristesse et aigreur.
O tempora O mores ! Comme disaient les Romains. Ce sont parfois les époques qui façonnent les hommes, et non l’inverse.
Finies les aventures épiques de Gérard Lambert ou les bravades du blouson noir teigneux à la verve saignante ! Dans le présent album, il ne reste plus qu’une vidange d’amertume, un reflet de l’époque contemporaine où tout est fadeur, résignation et sinistrose, avec une musique déprimante au possible.
Au summum de ce déclin, le Manhattan-Kaboul, insupportablement plat et larmoyant, spécialement conçu pour faire pleurnicher dans les chaumières. Loin d’un « boucan d’enfer », tout n’est plus qu’épanchements et lamentations.
Oui, le Renaud de jadis est une figure révolue pour toujours. Comme le 20ème siècle, il a définitivement calanché.