Bon… Alors, c’est sur cet album-là que ça se passe… Le désamour pour St. Vincent et Annie Clarke.


Il fallait bien que ça arrive, un jour ou l’autre. Déjà, Masseduction signait l’amorce de la décadence ; il y surnageait encore quelques mélodies touchantes, mais pas assez pour faire l’impasse sur la madonna-isation avancée d’Annie Clarke, qui commençait à inquiéter avec sa manie de s’inventer un personnage costumé pour chaque nouvel album. Le principe n’est pas à absolument à jeter, ça a fort bien réussi à certains artistes (Bowie, PJ Harvey, que sais-je…) mais pour Annie Clarke, la transformation entamée en 2014 pour son album homonyme (et très réussi) n’allait pas franchement apporter que des réussites et, en fait, Daddy’s Home est la dernière étape du pourrissement de ce processus. Ce qui est malheureux, car l’album reste malgré tout bien exécuté, bien produit, avec parfois des instants sympathiques (Live in the Dream, honorable ballade planante), mais aussi d'autres pas mal rédhibitoires (la chanson-titre et Down avec son groove princien absolument grotesque, car dans le pur pastiche). En somme, ce n’est pas une horreur inécoutable. Mais pourquoi tout ce décorum et maniérisme quand Clarke clame en interview qu’il s’agit de son album le plus personnel ? A l’écoute, on a surtout l’impression d’être face à un exercice de style rétro. Pourquoi cette horrible pochette où elle cherche à parodier The Deuce ?


Les derniers titres de l’album sont peut-être plus doux et estimables, cherchant à tricoter des petites mélodies soul agréables (…At the Holiday Party et ses cuivres presque pop à la Bacharach). Mais, c’est quasi trop tard pour effacer l’impression d’un album qui rame pour faire son intéressant et échoue à développer une intimité avec son auditeur. Un triste album, en réalité.

Pepito-Bleu
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le 23 mai 2021

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