Suite à un article des Jours, j'ai réécouté Drukqs d'Aphex Twin. Il y a une vingtaine d'année, l'album s'était coincé dans mon baladeur et il m'arrivait d'écouter certaines pistes de façon totalement aléatoire.
Mais c'est un album complètement random qui en lui même constitue une collection de morceaux de musiques, avec des titres complètement pété (ça peut aller de Cock/ver10, Jynweythek, Metlphace 6 jusqu'à Mt. St Michel) et absolument aucune cohérence entre les morceaux qui passent de l'électro à la simple instrumental. Il faut dire qu'à l'époque le but était moins de sortir un album que de faire en sorte que des titres qui se trouvaient sur une clé USB ne soient pas dévoilés de manière pirate sur le net. Je ne sais pas si l'histoire est vraie (avec Aphex Twin tout peut se passer) mais ça donne une justification au manque de cohérence et au côté complètement aléatoire des 30 pistes (purée) que constitue Drukqs.
En vrai, à le réécouter, il y a deux types de morceaux :
- Les morceaux électro avec une grosse basse qui bouffe tout. On dirait des ressucées peu inspiré de ses morceaux sur l'album Richard D. James.
- Des nappes de musiques, parfois discordante, avec tantôt du piano, tantôt d'autre type d'instruments. Et là, on trouve des morceaux minimalistes et expérimentaux qui se rapprochent parfois de la B.O. de jeux vidéos (l'un des morceaux qui ressemble vaguement à de l'accordéon est même devenu une "Tik Tok Music") Mais il y a une vraie beauté qui se dégage de cette simplicité ordinaire. C'est vaguement nostalgique, inspirant ou angoissant.
Et l'intérêt de ces morceaux est justement leur placement. Il me fallait avoir oublié cet album pour retomber dessus par hasard et me dire "ha mais elle est chouette cette piste."
Reconnaissons quand même une énorme qualité à cet album : c'est le seul d'Aphex Twin où je peux regarder la pochette plus de 10 secondes sans éprouver une forme de malaise.