Everything Is Wrong
6.7
Everything Is Wrong

Album de Moby (1995)

A l'époque, Moby se cherche encore, il aura commencé sous divers pseudonymes dans le Punk, la Trance et la Dance Music ; ses premiers albums raviront les fans du genre et débecteront les fans modernes de l'artiste. Ces derniers se retrouveront bien plus sur "Ambient", qui ne possède malheureusement pas encore les qualités orchestrales que l'on connaît du bonhomme, les instrus électroniques 90's se faisant encore trop ressentir. Puis en 1995 vint ce "Everything Wrong" donc...

Dès les premières notes de "Hymn", qui commence comme du Phillip Glass, on reconnait la patte mélodique du bonhomme... et on se laisse prendre enfin dans son univers, en seulement 4 accords joué par un arpeggiator. Il nous refait le coup en une minute avec la splendide instrumentale éponyme et surtout, la longue plage de sept minutes "God Moving Over the Face of the Waters", qui accompagne la dernière scène du film "Heat" ; Moby possédant une musicalité cinématographique incontestable.

Il y a encore de la Dance sur cet album, mais bien plus addictive que sur ses précédents ! La preuve : "Feeling so Real" est un véritable tube qu'il joue encore à ses concerts, usant déjà de sa technique de samples vocaux qui assiéront sa réputation dans les années 2000. Les autres morceaux dansants (le chanté "Everytime You Touch Me" et "Bring Back My Happiness", dont de nombreux sons annoncent son futur "Last Night), moins connus, restent de bonne qualité et ne déteignent pas sur la musique des années 90.

Deux titres plus punks se trouvent aussi sur cette galette, "All That I Need Is to Be Loved" et "What Love", où vous serez surpris d'entendre le jeune fou se déchaîner comme jamais. "First Cool Hive" et "Into The Blue", qui se suivent et se complètent, s'inscrivent dans la tradition trip-hop de l'époque, entre Massive Attack et Archive... deux très beaux titres, envoûtants comme il continuera à en faire par la suite. "Anthem" est plus quelconque, mélangeant la Dance et l'Ambient avec plus ou moins de réussite.

Et pour conclure, comme si les douze premiers titres ne nous suffisaient pas, il nous gratifie d'un treizième, le merveilleux, le crépusculaire "When it's cold I'd like to Die", qui, par un arrangement minimaliste de quelques sphères et la voix prenante de la chanteuse "Mimi Goese", arrive encore à me provoquer des frissons incontrôlables et la larme à l'oeil. Puis cette voix, après être monté jusqu'au cieux se met à disparaître progressivement... Magnifique. Je veux entendre cela le jour de mon enterrement.

"Everything Is Wrong" est donc un fourre-tout où Moby expérimente, tente différents styles, nous livre les meilleurs titres de sa première période Dance/Trance mais aussi ses premières perles oniriques, nostalgiques et cosmiques que ce soit dans le Trip-hop ou l'Ambient. Si nous sommes ici devant une très belle pièce du monsieur, il faudra attendre 1999 pour plus de cohérence et son premier chef d'oeuvre : Play !

Get my honey come back !

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Strangeman57
8
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le 19 mars 2015

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