Croyez-moi, ce qui nous frappe dès la première écoute d’Evidence of Heaven, c’est qu’on passe de morceaux deathrock à gothique-atmosphériques et même à folk. Pour les prétendants de la Muse, rien d’étonnant mais pour ceux qui découvrent cette formation, l’album peut donner l’impression d’être déroutant. Et justement, si dans le genre musical de cette muse si mystérieuse, le penchant folk peut en surprendre plus d’un, on en comprend davantage sa présence naturelle quand on sait que l’intrigante formation est états-unienne ; le folk n’est-il pas une racine de la culture musicale américaine ?
Les fans du style goth de Switchblade Symphony et de Cranes vont complètement kiffer cet aussi bien sombre que romantique troisième opus, car on croirait entendre un parfait mélange de ces deux groupes avec, j’oserais ajouter, des influences de Dead Can Dance. Or, la Muse ne s’est pas donné comme mission de nous faire bailler, contrairement à ce dernier...
Deathrock, etheral, darkwave, folk ; à l’écoute de ce petit bijou sorti en 1999, on réalise que le goth des années 90 s’est fabuleusement diversifié et a incroyablement évolué depuis le début des 80. Evidence of Heaven avec ses 14 chapitres reste, à mon humble avis, leur meilleur comme leur plus enténébré. Regorgeant de mélodies éthérées puis hantantes, il nous envoûte complètement… absolument.
Mais si vous ne me croyez pas, ayez au moins foi en la Muse...