J’adore Herbie, une carrière de légende qu'il n'est pas nécessaire de résumer ici et qu’il ait voulu « coller » au son de son époque (1979) n’a rien de choquant. On pense évidemment en écoutant ce «Feets, Don't Fail Me Now » aux réalisations d’alors de Quincy Jones comme celles de Prince. Herbie se lance dans un univers disco-funk basé sur le groove, l’objectif étant simple : faire danser les auditeurs. Penser au Kid de Minneapolis est logique quand on regarde la liste des musiciens qui ont ici participé, que ce soit Ray Parker Jr (dont Prince voulait qu’il produise son 2nd album) et la fidèle Sheila Escovedo aux percussions. C’est Parker Jr qui signe d’ailleurs « Ready or not » (oui, oui, celui qui chantera quelques années plus tard « Ghostbusters » !). Au final, l’objectif est loin d’être totalement rempli, on sent bien qu’après ses albums plus complexes, plus spirituels, des années 70, Herbie souhaitait aller vers une musique plus accessible et disons-le plus commerciale. La plus grosse faiblesse pour moi de cet album est son côté très répétitif, avec la voix de Hancock passée au vocoder systématiquement sur la presque totalité des morceaux, des rythmiques qui finissent par être assez monotones. Sur un morceau, « You bet your love » par exemple, on se dit « chouette, pas mal du tout » et ça donne envie de bouger. Sur un album entier, l’ennui finit par survenir même sur 40 mn. Du coup, c’est l’instrumental « Knee Deep » qui est mon préféré. Pas forcément désagréable mais très daté et surtout, loin d’être le meilleur de Herbie quand même. S’il est un maître incontesté des claviers, il n’est pas un grand chanteur.